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13/06/2021

Qui gagne perd, de Donald Westlake (Somebody Owes Me Money)

qui-gagne-perd.jpgUne chronique de Cassiopée

Un excellent remède contre la morosité !

Chet Conway est chauffeur de taxi, il vit avec son père et il organise ses semaines comme il le veut. Ça lui va bien. Il joue, entre autres, aux cartes et a quelques dettes qui traînent ici et là, mais régulièrement, il se met à jour et les prêteurs lui font confiance.

Un jour, alors qu’il attend un pourboire du client qu’il vient de déposer, celui-ci lui donne un tuyau sur un cheval gagnant. Il se décide et mise, espérant ainsi emporter un beau pactole et rembourser ce qu’il doit. Bingo, le canasson remporte la course ! Chet se rend alors chez le bookmaker pour récupérer son dû. Et là, c’est la catastrophe ! Il a été assassiné et Chet n’aura pas son argent. Moi, je serais partie discrètement et je me serais fait oublier. Pas lui …. Il touche le mort, se retrouve avec du sang sur ses vêtements etc. Pas très malin mais dans des situations surprenantes, on ne sait pas comment réagir. Il se décide à appeler la police lorsque la femme du macchabé débarque. Et le pauvre Chet va devoir prouver aux uns et aux autres qu’il n’est pour rien dans cette histoire, qu’il passait juste par hasard. Pas facile, hein ?

L’histoire pourrait s’arrêter là mais pas du tout pour le plus grand plaisir du lecteur ! Deux gangs rivaux en lien avec l’homme assassiné, s’imaginent que Chet l’a tué. Il est donc poursuivi, séquestré, interrogé. Là-dessus, la sœur du disparu s’en mêle et l’accuse également. Le pauvre taxi man ne sait plus comment agir. Dire la vérité ne semble pas toujours être la bonne solution, la plupart ne le croient pas. Mentir complique les choses car la vérité finit par ressortir et il faut à ce moment-là expliquer et justifier les mensonges.

Ce livre est bourré d’humour. Dans les événements, les dialogues, les pensées.

« Pas un geste », ordonna-t-il d’une voix composée à soixante pour cent de gravier et à quarante pour cent de matériaux inertes.

Les quiproquos sont légion et le sourire ne m’a pas quittée. Je pense que la traduction de Jean Esch est excellente (merci à lui) car rien ne sonnait faux. Les dialogues sont vraiment savoureux. L’écriture de l’auteur est pétillante, rapide. Il y a de l’ironie face à la problématique de l’honnêteté des uns et des autres. Chet, qui raconte, fait preuve de beaucoup de dérision. Il ne se prend pas au sérieux mais il veut son dû et entend bien l’obtenir. Lorsqu’il se trouve dans l’embarras, il essaie de réfléchir, d’anticiper mais ce n’est pas toujours une réussite. Heureusement, parfois, le destin intervient et le pire est évité.

Ce roman a été écrit en 1969, pas de téléphone portable, de trace ADN, et autres modernités. Pour autant, ce n’est pas une lecture désuète, contexte et phrasé sont hilarants. Les descriptions de Donal Westlake sont des pépites. On visualise les scènes, on s’en imprègne. J’ai particulièrement aimé la casquette orange de Chet et la course-poursuite dans la neige. Je pense que ce livre aurait pu être adapté en film tant il est empli de vivacité, de mouvements.

J’ai énormément apprécié cette comédie policière drôle, enlevé, sans longueur et je suis ravie d’avoir découvert un titre de plus de cet écrivain (décédé en 2008, il a écrit sous différents noms, plus d’une centaine de recueils, j’ai encore de quoi faire !)

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jean Esch)
Éditions : Payot & Rivages (2 Juin 2021) Première édition en 1969
ISBN : 978-2743653033
288 pages

Quatrième de couverture

Chet Conway est chauffeur de taxi. En guise de pourboire, il se fait refiler un tuyau sur un cheval gagnant. Un bon plan, sauf que lorsque Chet se présente chez le bookmaker pour collecter ses gains, le bookmaker est allongé par terre et il est tout ce qu’il y a de plus mort. Voilà Chet face à un triple problème. Comment expliquer aux flics qu’il n’y est pour rien ?

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