26/04/2012
Private Londres, de James Patterson et Mark Sullivan
Une chronique de Cassiopée
Juillet 2012, les jeux olympiques de Londres … Ils sont plusieurs à avoir organisé, préparé, veillé à ce que tout se passe au mieux : accueil, manifestations, compétitions, sécurité …
Un événement, à l’heure où j’écris cet avis (avril 2012), pas si loin de nous….
Cronos (à ne pas confondre avec Chronos) et les Furies (divinités infernales chargées d’exécuter sur les coupables la sentence des juges) sont là …. Quatre individus, décidés à être le bras vengeur… à aller jusqu’au bout de leur folie, de leurs raisonnements irréfléchis, contestant les jeux olympiques tels qu’ils sont présentés à notre époque, dénonçant la corruption, les pots de vin….. voulant revenir à « l’esprit des jeux »…
Prologue, épilogue, cinq parties, cent vingt courts chapitres constituent ce roman.
Au gré des chapitres, nous passons de l’intrigue elle-même (rédigée à la troisième personne) aux pensées de Cronos (qui s’exprime en disant « je »). Il explique son cheminement, ses choix… On découvre son déséquilibre, ce qui a entraîné sa folie, son emprise sur les Furies, son organisation pensée depuis très longtemps dans le but d’arriver à ses fins, sa soif de mort(s), son désir d’une certaine forme de justice « divine » (si l’on suit son raisonnement) …
Private Londres, c’est l’équipe de sécurité avec en première ligne, Peter Knight, jeune veuf, nanti de deux jumeaux de presque trois ans. Son futur beau père, Denton Marshall, membre du comité d’organisation vient d’être assassiné. Il n’est que le premier de la longue série prévue par Cronos et les Furies.
Le décor est planté, la course contre la montre est lancée… Les détectives, les enquêteurs stopperont-ils la folie meurtrière d’un homme ?
J’ai une impression mitigée après avoir lu ce roman.
Si j’analyse un peu, beaucoup, je lui trouve des faiblesses.
Certaines choses sont abordées, pas assez creusées et aucune réponse n’est apportée : les balancements de Luke, les relations de Denton Marshall avec ses collègues, des aspects secondaires (que je ne développerai pas ici) survolés…Le hang-up à la fin de presque tous les chapitres pour maintenir le lecteur en attente…. Des événements un peu trop « faciles » (les enfants insupportables séduits par la nouvelle nounou, leur père pas très méfiant sur ce coup-là…), une propension importante à utiliser les déguisements, le maquillage, d’heureuses coïncidences ou revirements de situations … et d’autres petites choses m’ont dérangée…
Si je reste à une impression plus globale, je dois avouer que je ne me suis pas ennuyée.
L’idée de base est intéressante, les personnages sont bien « campés » et attachants (j’aurais volontiers pris le jeune veuf par la main…), il y a ça et là, un soupçon d’humour pour désamorcer l’angoisse qui s’installe….
Les jumeaux apportent une pointe de fantaisie non négligeable ainsi que la jeune journaliste mêlée involontairement aux dramatiques événements.
Les faits s’enchaînent rapidement, et si on n’essaie pas de décortiquer pour repérer d’éventuelles invraisemblances, on se laisse prendre et on lit rapidement toutes les pages pour en savoir plus.
En outre, l’étude de Cronos dans son déséquilibre donne lieu à quelques explications authentiques sur les jeux olympiques qui permettent au lecteur d’en savoir plus ou de rafraichir ses souvenirs.
La traduction est bonne, elle reflète une écriture fluide et un style abordable sans lourdeurs ou descriptions trop longues. On peut regretter que les personnalités de Cronos et des Furies ne soient pas beaucoup approfondies mais il me semble que c’est un choix des auteurs pour faire de ce livre un roman policier accessible et distrayant ce qu’il ne manque pas d’être.
Titre : Private Londres
Auteur : James Patterson et Mark Sullivan
Traduit de l’américain par : Danièle Momont
Nombre de pages: 396 pages
Éditeur : Archipel (4 avril 2012)
Collection : Suspense
Quatrième de couverture :
26 juillet 2012. À la veille de l'ouverture des Jeux Olympiques de Londres, Sir Denton Marshall, éminent membre du comité d'organisation, est retrouvé décapité dans le jardin de sa propriété londonienne.
Sa tête a été déposée sur le buste d'une statue antique. Sur la pelouse, près du socle, les cinq anneaux olympiques ont été dessinés à la bombe...
Un certain Chronos prend alors contact avec Karen Pope, journaliste au Sun. Il revendique le meurtre et en annonce d'autres. Tous ceux qui, à ses yeux, ont dévoyé l'esprit de l'olympisme doivent périr. Aux athlètes dopés, aux organisateurs corrompus, il promet le châtiment.
De fait, agressions, meurtres et attentats se succèdent. L'enquête de Mike Lancer, meilleur élément de l'agence Private Londres se révèle compliquée - et personnelle. Sir Denton n'était autre que son futur beau-père...
10:04 Publié dans 02. polars anglo-saxons | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |