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08/03/2013

Tortuga's bank, d'André Blanc (chronique 2)

tortugas_bank.jpgUne chronique de Christine.

Guillaume Farel, commandant à la police judiciaire de Lyon, est appelé sur une scène de crime. La victime : un vieil homme, autrefois haut fonctionnaire, deux fois préfet avant d’être mis sur la touche lors d’un changement de majorité, considéré comme intègre et droit dans ses bottes lorsqu’il était en fonction.

Mais dont les activités ensuite l’ont placé au cœur d’un cercle privé, Le Double Tau. Un endroit où entre deux dégustations de grands crus et trois bouchées de foie gras s’échangeaient (s’échangent encore ?) négociations de contrats, tuyaux sur appels d’offres et autres services entre gens de bonne compagnie.

L’enquête s’annonce donc sensible. Très sensible.

La mise en scène du corps, le vol de deux bibles très rares, le carnet d’adresse de la victime, la découverte d’un mystérieux compte bancaire, voilà les premières pistes à explorer.

Mais au fur et à mesure que les informations affluent se dessine une trame extrêmement dense de réseaux d’influence, de blanchiment d’argent, et de personnages à ménager.

Farel, totalement insensible aux pressions et menaces diverses, va s’appuyer sur son propre réseau dont le rôle devra rester occulte afin de mener son enquête à terme.

Mais à quel prix ?

 Difficile d’en dévoiler davantage tant l’intrigue est complexe, entre la diversité des mobiles probables et le nombre de personnages apparaissant au fur et à mesure. Les révélations s’enchaînent à un rythme soutenu, ainsi que leurs conséquences. Il y a beaucoup de pistes, chacune apportant un élément supplémentaire à ce gigantesque engrenage.

Mais on saura peu de choses sur les différents protagonistes, le zoom étant porté sur les leviers actionnés pour mener à la situation actuelle. Leviers reposant le plus souvent sur les facettes les moins glorieuses du comportement humain.

 L’auteur dépèce ainsi un vaste réseau de conflits d’intérêts et magouilles en tout genre avec la précision et la froideur d’un bistouri chirurgical. Les seules touches de chaleur seront apportées par la canicule de la période estivale, la beauté des couchers de soleil, ou quelques notes de musique.

Un roman sombre, donc. Noir. Froid. Sec et rigoureux.

Avec un nombre important de thèmes abordés, avec des personnages qui tirent les ficelles dans l’ombre, d’autres victimes de leurs choix passés. Avec une construction bien maîtrisée jusqu’à la fin qui tombe comme un couperet.

 Il sera impossible de tout savoir, de refermer le livre sans qu’il ne reste aucune zone d’ombre.

De même qu’à la lecture d’un fait divers semblable dans le journal, le lecteur comprendra sans peine que les ramifications s’étendent encore bien plus loin que ce qui est décrit.

« Farel ne croyait pas au hasard, mais à l’implacable logique des passions, des haines et des ambitions des hommes. »

 Le roman noir étant le reflet du monde actuel, il n’y a plus guère que dans les contes pour enfants que tout se termine bien.

 

Christine, (Blog : Bibliofractale)

 

A lire :

        la chronique de Cassiopée sur Tortuga’s bank

        L’entretien avec André Blanc

 

Titre: Tortuga's bank
Auteur: André Blanc
Éditeur: Jigal (11 Février 2013)
Collection: Polar
Nombre de pages: 248
ISBN: 9 78-2914704991

Quatrième de couverture

On est en juillet, c'est la canicule et dans le salon d'un appartement bourgeois du centre-ville de Lyon, les mouches s'en donnent à cœur joie... Le commandant Farel, chef de groupe de la BRB, ruisselant de sueur, se penche sur le cadavre de l'ancien préfet, assassiné quelques jours plus tôt. Des bibles rares et hors de prix ont été dérobées tandis que les bras en croix, le corps semble disposé pour un rituel religieux... Au fil de l'enquête, un monde souterrain sort de l'ombre : magouilles politiques, détournement de fonds, mafia, blanchiment et banques exotiques... La ville semble être tenue par un certain Vauclin, un curieux personnage, proche du pouvoir, ancien communiste devenu affairiste sans scrupule.

Matignon s'inquiète, des réseaux parallèles entrent en action... Un contrat est lancé, un flic est abattu, un autre dans le coma... Touché au coeur, Farel, ex-commando indestructible, va alors s'affranchir de la loi et réactiver son propre réseau pour se jeter dans la bataille...

Quelques mots sur l’auteur

André Blanc est né à Lyon, second d’une famille de 4 enfants. Père professeur agrégé. Fréquents séjours en Allemagne, études à Berlin. Docteur en chirurgie dentaire, passionné d’archéologie et de préhistoire. Il devient adjoint au maire de Lyon à la fin des années 80 avant de démissionner pour inadéquation totale… Il aime la tragédie classique, Racine, Shakespeare, la poésie, Hugo, Musset, la littérature, Yourcenar, Dostoïevski… le vin blanc de Condrieu et… la pêche à la mouche !