Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

03/08/2022

Pat et Garrett, de Jacques Bablon

Pat.jpgUne chronique de Cassiopée

Pour le meilleur et pour le pire….

Deux garçons, des jumeaux, qui s’aiment et se détestent à la fois. Petits, ils passaient beaucoup de temps à se chercher, se battre. Leur mère, Octavia, n’étant pas du tout démonstrative, sans doute handicapée de l’amour, les nourrissait et faisait le minimum. Il y avait également un homme, présent assez souvent, mais ils ne savaient pas grand-chose de lui… Régulièrement, ils déménageaient.

Maintenant, ils sont adultes, chacun sa vie. Leur réussite n’est pas tout à fait équilibrée et l’un domine plus que l’autre… mais comme ils se fréquentent peu, les tensions ne sont pas trop importantes.  Leur génitrice va avoir quarante ans, l’occasion d’un repas familial, d’une rencontre…. Elle se dit qu’elle pourrait leur parler, leur dire des choses puis finalement, elle renonce… Ça se passe et chacun repart chez soi…

Un événement imprévu, violent va les renvoyer auprès de celle qui les a élevés. Et là, les deux frangins s’aperçoivent que Maman cachait bien son jeu, qu’elle n’était pas une sainte… Ils vont essayer de démêler les fils de l’écheveau mais comment unir leur force alors qu’ils ont passé des années à se jalouser, se crêper le chignon, se détester, s’espionner, ?

L’auteur a magnifiquement retranscrit ce lien fort qui unit ces monozygotes. Ils ont besoin l’un de l’autre et en parallèle, ils ne peuvent pas se supporter, se piquent leurs affaires voire plus si affinités. Peut-être parce que leur mère n’a pas su leur témoigner son amour, sont-ils, eux aussi, maladroits dans les sentiments qui demandent de l’affection ? Je pense que c’est en grande partie pour cela qu’ils sont dans l’incapacité de communiquer correctement dans le respect et l’amour fraternel.  Ils ne peuvent pas donner ce qu’ils n’ont jamais reçu car ils ne savent pas faire.

Est-ce que la quête qu’ils vont mener va les rapprocher, les unir ou les diviser encore plus ? Leurs personnalités différentes ne vont-elles pas être un obstacle dans la recherche de la vérité ?

Les chapitres alternent les ressentis des deux hommes, Pat et Garrett s’expriment à tour de rôle, donnant leurs points de vue respectifs, leurs impressions, expliquant ce qu’ils vivent.

L’auteur ne s’embarrasse pas de détails, c’est brut, cash, comme le sont les jumeaux lorsqu’ils décident de faire le ménage. Ils vivent les choses de façon décalée parce que finalement, ils n’ont pas reçu « les codes » de la vie avec les autres.

C’est un roman qui se lit d’une traite, avec un côté fascinant malgré la violence parfois très présente. L’écriture est virile, accrocheuse, le rythme ne faiblit pas. Est-ce que les jumeaux ressortiront indemnes de cette poursuite qu’ils décident ? N’est-il pas risqué, même dangereux, de découvrir les non-dits, les cadavres dans le placard et les secrets soigneusement gardés et tus pendant des années ?

Une lecture sans temps mort, méritant largement le détour !

Éditions : Jigal (3 Juin 2022)
ISBN : ‎ 978-2377221646
178 pages

Quatrième de couverture

Une mère, des jumeaux. Pat et Garrett. Pas de père déclaré. Suffisant pour faire une famille. Entre eux, les liens sont ténus. Elle n’a jamais ressenti d’amour pour ses fils. Les deux garçons ont passé leur jeunesse à se taper dessus. Leur en reste aujourd’hui une haine sourde. Quand leur mère dont ils ne connaissent rien, tombe sous des balles inconnues, la réaction des jumeaux est immédiate. Ils crient vengeance. Mais resserrer les liens après vingt ans de jalousie et de souffrance, ça donne quoi ? Venger sa mère quand le manque d’amour est criant, à quoi ça ressemble ?