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02/09/2021

Fletch, à table, de Gregory Macdonald (Confess, Fletch !)

Fletch.jpgUne chronique de Cassiopée

So British

Ce roman est paru en 1976, mais si ce n’est le contexte (pas de téléphone portable, ni de GPS etc), il n’a pas du tout mal vieilli. Au contraire, c’est un régal de lecture, d’humour anglais, de dérision, de moquerie bien ciblée, de quiproquos, de manipulation de bon aloi. C’est amusant et plein d’esprit, excessivement plaisant à lire.

Fletch vit en Italie avec sa fiancée. Le père de celle-ci s’est remarié avec une femme assez jeune. Sa fortune se situe principalement dans une collection d’œuvres d’art qu’il s’est fait voler. Pensant au futur héritage de sa belle, Fletch s’envole pour Boston où il pense, sur la foi de quelques indices, retrouver tableaux et sculptures. Pour éviter des frais d’hébergement, il a échangé sa villa italienne avec un appartement. C’est là que, peu après son arrivée, surprise, il découvre le cadavre d’une jeune femme nue. Il prévient immédiatement la police. L’inspecteur Flynn débarque et se met à interpréter les faits à sa façon. Pour lui, Fletch est coupable et cherche à l’endormir avec un lot de mensonges. Ce qui est totalement désopilant, c’est la façon dont le policier commente ce qu’il croit être la vérité. Il est capable de retourner une situation pour en donner une version complétement différente.

En tant que lectrice, je me suis amusée à essayer d’anticiper ce que Fletch et Flynn allaient faire, l’un pour prouver sa bonne foi, l’autre pour inculper un innocent en se glosant d’avoir tout compris. Bien sûr, j’étais loin d’imaginer tous les stratagèmes mis en place et c’est tant mieux car cela a rendu ma lecture captivante et intéressante.

Fletch ne veut pas être arrêté car cela l’empêcherait de retrouver le « trésor » volé au père de celle qu’il va bientôt épouser. Alors il se décide à mener l’enquête en usant de toutes les ruses auxquelles il pense. Et bien, je peux affirmer que cet homme a de l’idée et que, notamment le coup du fourgon, je n’avais rien vu venir.

C’est un récit subtil, les deux hommes jouent sans cesse au chat et à la souris, s’espionnant, se surveillant, essayant d’obtenir une information, en prêchant parfois le faux pour savoir le vrai. Fletch est assez détaché, il ne semble pas avoir peur, il se tient à la ligne de conduite qu’il s’est fixée.

Les dialogues sont savoureux, merci au traducteur, Jean-François Defosse, qui a su leur donner un ton juste. Ces échanges, entre tous les personnages, ont leur importance, ils apportent de temps à autre, un éclairage, un indice sur les événements. Il n’y a pas forcément des éclats de voix, des cris, de l’action, des revirements, et pourtant, on accroche tout de suite.

C’est typique de l’humour anglais avec la noirceur tournée en dérision et un côté absurde mais réaliste. L’atmosphère n’est pas tendue, il y a sans cesse quelque chose qui prête à sourire.

Je comprends aisément que ce roman est reçu l’Edgar Award du suspense. L’écriture et le style de l’auteur nous maintiennent sous tension, l’air de rien. On s’en voudrait presque de ne pas pouvoir agir, ce qui est bien la preuve qu’on rentre dans cette histoire comme si on y était !

Traduit de l’américain par Jean-François Defosse
Éditions : Archipoche (26 août 2021) 5publication originale en 1976)
ISBN : 978-2377354764
340 pages

Quatrième de couverture

Une nouvelle enquête du reporter-détective Fletch, aux méthodes peu orthodoxes, héros créé par Gregory Mcdonald et adapté au cinéma avec Chevy Chase dans le rôle-titre.
– Donc, vous arrivez dans une ville que vous ne connaissez pas, vous vous rendez dans un appartement que l'on vous a prêté et, le soir même, vous trouvez sur le tapis du salon le cadavre d'une splendide jeune fille nue que vous n'aviez jamais rencontrée auparavant. Ai-je bien résumé votre version ? conclut l'inspecteur Flynn.
– Oui, répondit Fletch.