08/03/2023
Aussi fort que l’amour, de Jacquelyn Mitchard (The Good Son)
Une chronique de Cassiopée
Théa est enseignante à l’université, son mari est entraîneur de football (il a du succès et trouve des clubs sans problème). Leur fils Stefan vit avec eux. Une famille idéale mais Stefan est en prison pour avoir tué sa petite amie, Bélinda, sous emprise de la drogue et il ne se souvient de rien. Ses empreintes digitales, sur l’arme du crime, ont suffi à prouver sa culpabilité. Il avait dix-sept ans et voilà que trois ans plus tard, il est libéré et va rentrer chez lui. Mais quand il arrive au domicile de ses parents, une manifestation de l’association « Touche pas à nos filles, créée par la mère de Belinda lui montre que rien ne va être aisé.
Stefan doit se reconstruire, vivre sans celle qu’il aimait, chercher du travail ou reprendre des études, et surtout trouver sa place dans sa famille, dans la société. Ce qu’il a vécu en étant incarcéré l’a marqué à vie et il en a gardé des automatismes. Il ne réagit pas d’une manière « classique » aux bruits, au fait qu’on le touche ou qu’on s’approche de lui. Il souffre de stress post traumatique. Cela complique le quotidien. En plus les entreprises où la réinsertion est possible ne sont pas si disponibles qu’on pourrait l’imaginer.
C’est le long et douloureux parcours de Stefan vers un retour à la normalité que nous allons suivre. Sa Maman le soutient au maximum mais elle est déstabilisée par des appels et messages d’une inconnue qui prétend savoir des choses et qui demande que Stefan se taise. C’est angoissant car la mère de famille ne sait jamais quand ces coups de fil ou textos vont arriver et à chaque fois qu’elle essaie de communiquer en retour, elle n’obtient rien.
C’est Théa qui s’exprime dans ce récit. Elle montre le cheminement des parents, celui de son fils, de la famille élargie, des amis. Elle exprime les craintes, les peurs des uns et des autres. Elle dépeint combien les relations ont changé (elle était amie avec la mère de Belinda et il n’est plus question d’amitié entre elles) et toutes les répercussions et dégâts collatéraux suite à cet acte. Elle est prête à tout pour son enfant et pourtant, quelques fois, on sent qu’elle est mal à l’aise avec ce qu’il a fait. Elle est tiraillée et s’interroge, qu’a-t-elle raté, pourquoi n’a-t-elle rien vu venir ? Qu’il est lourd le poids de la culpabilité….
Les thèmes de ce livre et le fond m’ont beaucoup intéressée et interpellée, me renvoyant des questions du style « qu’aurais-je fait à leur place ? ». Par contre, la forme m’a un peu dérangée. Je n’ai pas trouvé l’écriture très fluide (est-ce dû à la traduction ?), parfois le style m’a paru lourd, dans le sens où pour dire la même chose avec les mêmes mots, la structure de la phrase aurait pu être différente… C’est un peu dommage car je pense que le plaisir de lecture en a été entaché. D’autre part, j’avais deviné qui se cachait sous la capuche et je pense que Théa n’y a pas pensé parce qu’elle était trop préoccupée. Plusieurs fois, elle m’a semblé un brin naïve mais je l’excuse car, sans doute, elle était bien perturbée…
Sur l’ensemble, je dirai que ce recueil manque d’un petit quelque chose pour que je sois totalement conquise. Mais je ne me suis pas ennuyée et je le répète, l’idée de départ est très bonne et les ressentis de chacun sont plutôt bien analysés.
Traduit de l’américain par Danièle Momont
Éditions : L’Archipel (9 Mars 2023)
ISBN : 9782809844580
416 pages
Quatrième de couverture
Stefan n’a que 17 ans quand il est envoyé en prison pour le meurtre, au cours d’une soirée arrosée, de sa petite amie Belinda. Trois ans plus tard, il est libéré. Mais, à part Théa, sa mère, nul ne semble prêt à le voir reprendre le cours de sa vie. À commencer par la mère de Belinda et les membres de l’association « Touche pas à nos filles », qu’elle a créée dès l’incarcération de Stefan, et dont les manifestations hostiles attirent l’oeil des médias.
20:48 Publié dans 02. polars anglo-saxons | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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