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21/06/2014

Entretien avec Bernard Leconte

bernard_leconte.jpgAprès avoir lu et chroniqué son roman Un requin sous les arbres, Cassiopée a posé quelques questions à Bernard Leconte.

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Cassiopée. Un requin sous les arbres est votre premier roman policier, qu’est-ce qui a provoqué le souhait de changer de registre d’écriture ?
 

Bernard Leconte. Au départ, c’était une gageure ; mon meilleur copain venait de publier un polar. J’ai voulu faire comme lui. Puis, j’y ai pris goût.

C. Sauf erreur de ma part, votre première publication officielle date de 1979, et vous venez de signer votre dixième roman. On ne peut pas dire que vous soyez un auteur prolixe. Comment l’expliquez-vous ? Vous êtes occupé à d’autres choses ? Vous écrivez sans publier ? Écrire est long et douloureux ? Ou ??? 

B.L. Il y a de tout : j’avais un autre métier (prof), qui me prenait du temps ; des difficultés aussi avec les éditeurs. En revanche, j’écris vite et c’est rarement douloureux, sauf évidemment quand je suis fâché de ce qui sort de ma plume.

 C. Si on me demande pourquoi j’aime la belle langue française, les « jolis » mots, je dirai que j’aime leur sonorité, leur écriture, leur vie, les possibilités qu’ils nous offrent de par leur variété.... Et vous ? Pourquoi êtes-vous-amoureux des mots ?

 B.L. Sans mots, on ne peut pas penser. Et certains mots ont une beauté en soi, qui les rend terriblement aguichants.

 C. Pensez-vous que notre langue perd de sa richesse ? Si oui, que faire ?

 B.L. Oui. J’incrimine surtout certains mots au sens vague, qui remplacent de plus en plus des mots richement nuancés. Par exemple, générer, qui remplace causer, engendre, entraîner, amener, etc. Ou anticiper, qui remplace prévoir et anticiper. La langue y perd en précision.

Que faire ? Ridiculiser les bouffis, qui croient se rendre intéressants en parlant mal, ce que j’ai d’ailleurs fait dans deux de mes livres.

 C. J’ai lu que vous animiez une émission littéraire à la radio. Comment choisissez-vous les ouvrages dont vous parlez ?

 B.L.  Sont-ils écrits en français ou en charabia ? Présentent-ils un intérêt quelconque ?... Et leurs auteurs veulent-ils bien venir dans notre radio ?

C.  On ne pourra jamais tout lire... Avez-vous des conseils à donner pour faire le (bon) tri ? Des lectures à ne pas rater ?

 B.L.  Lire et relire les classiques, jusqu’à Proust, Simenon, Giono et Dutourd.

 C. Avez-vous autre chose à transmettre à ceux qui vous liront ?

 B.L.  Lisez-moi gentiment. Sachez, comme disait Stendhal, que quelqu’un de réellement sensible est sensible aux ridicules de la sensibilité.