Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20/03/2011

Béthune, 2 minutes d’arrêt, de Patrick S. Vast

bethunedeuxminutesdarret.jpg      Une chronique de Cassiopée

 

Deux minutes d’arrêt en gare de Béthune, n’ont pas suffi à Charline pour récupérer le sac à main qu’elle avait oublié dans le train … Deux minutes d’arrêt ont suffi pour que le destin de plusieurs personnes bascule inexorablement.

Qui  ne s’est pas écrié un jour ou l’autre « Mince, mon sac (mes clefs, mon portable …) ? »

Nous avons tous, à un moment ou un autre, été confrontés à une telle inattention, à un oubli de ce type …. Espérons que, la plupart du temps, tout se soit terminé sans encombre, en retrouvant les objets perdus ...

 Ce ne sera pas le cas de Charline. Malgré sa demande rapide auprès du contrôleur du train, le sac ne sera pas retrouvé, récupéré par un individu, qui traversant une mauvaise passe sentimentale et professionnelle, va « s’amuser ». Une fois qu’il aura commencé, la spirale l’entraînera et il ne pourra plus s’arrêter.

 « Le jeu reprenait de plus belle, et c’était toujours lui qui en établissait les règles. »

 Un engrenage infernal, bien pensé par l’auteur, va se mettre en place. Une fois encore, un individu « lambda » va, seul, se prendre au jeu de la violence et du taux d’adrénaline qui monte, gravissant les échelons vers un non-retour, brouillant les pistes, lançant les uns et les autres dans de fausses directions, tirant les ficelles, distillant des informations « transformées » pour pousser les autres à penser « autrement ». Et nous, pauvres lecteurs, assistons, impuissant, à toutes ces manipulations, sans pouvoir rien faire, pestant contre les événements qui se déchaînent, espérant que l’un des protagonistes, va comprendre et agir avant qu’il ne soit trop tard.

 C’est de la vie de tous les jours qu’il s’agit dans ce livre. Il y a simplement des rencontres qui se font, des gens qui se croisent, comme « dans la vraie vie » » et dont découlent des situations qui échappent aux différents personnages rencontrés.

La stabilité d’une vie ne tient qu’à un fil, moins de dialogue, une mini-cachotterie, un oubli, et tout devient différent. Les événements s’enchaînent et ne nous emmènent pas forcément là où on pensait aller …..

Après ? Après, il est trop tard ….. On n’a rien dit, on s’est tu, on est parti, on a triché, on a dénoncé, on a tué ….  Et plus rien, plus rien ne sera jamais comme avant ….

 Régis Massin a été, pour moi, le personnage le plus attachant. Les non-dits le brisent, le hantent, il ne sait plus comment agir avec sa femme, les enquêteurs, il est très humain.

Patrick-S. Vast aurait pu mettre à profit ce personnage pour le développer un peu plus, ainsi que quelques autres sur le plan psychologique. Mais cela n’est pas une obligation et aurait peut-être alourdi la lecture.

 Le langage employé par Patrick-S. Vast est adapté au ton du roman, familier parfois, courant à d’autres moments. Les dialogues sont bien amenés entre les différents personnages.

Les chapitres sont courts et rythmés.

Les 132 pages filent entre nos mains à la vitesse d’un TGV. Un seul bémol : la fin est peut-être un peu « escamotée », deux ou trois chapitres de plus auraient pu étoffer ce roman sans nuire à l’intrigue.

 

Une lecture offrant quelques heures de pure détente.

                                                                                            Cassiopée

132 pages,
Editions Ravet-Anceau

 

 

 

Commentaires

Bonjour,

Tout d'abord c'est en voisin que je vous rends visite puisque mon blog est hébergé également chez hautetfort.
Je vous remercie de votre chronique à propos de mon dernier roman, d'autant que vous avez très bien cerné ma démarche. J'écris en effet ce que j'appelle des polars du quotidien, avec des gens de la vraie vie, que l'on peut croiser tous les jours, qui jusqu'ici ont connu une vie paisible, sans histoires, et pour qui, soudain, tout dérape... S'agissant de la fin, la première mouture du manuscrit comptait justement un chapitre supplémentaire, avant l'épilogue. Mais celui-ci me posait problème et mon éditeur, trouvant qu'il était inutile, m'a suggéré de le supprimer tout simplement. J'ai trouvé que c'était bien là la solution. J'avais finalisé avec un dernier rebondissement, mais cela alourdissait la fin plutôt que de la rehausser. Nous avons donc d'un commun accord, fait le choix d'une fin plus "paisible"...

Écrit par : Patrick S. VAST | 21/03/2011

Les commentaires sont fermés.