Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

03/11/2011

La mort dans les yeux, de Torkil DAMHAUG

mort-dans-les-yeux.jpgUne chronique de l'oncle Paul.

En ce mois de septembre 1996, Jo passe ses vacances en Crête avec ses parents. Son frère Truls, 8 ans, et sa sœur Nini, 3 ans. Et sa mère qui se pochtronne consciencieusement du matin au soir. Et Arne, celui qu’il considère comme son beau-père, avec lequel il ne possède guère d’atomes crochus. Surtout qu’il doit s’occuper de la marmaille tandis que ses parents trainent dans les cafés, sa mère toujours attirée par la boisson, son beau-père par une jeune femme anorexique. Mais Jo fait toutefois des rencontres, Daniel, un grand, qui l’invite à jouer au volley-ball, Monsieur Jakka qui aime à discuter avec lui, mais surtout Ylva, une jeune voisine sensiblement de son âge qui loge dans le même hôtel. Et il lui arrive de déléguer à son frère la garde de Nini, afin d’aller nager et surtout apercevoir Ylva, lui parler et rêver. Mais il croit apercevoir Ylva avec un autre larron et de colère il s’acharne sur un chat, borgne, et le trucide dans un accès de rage. Ensuite il rejoint la plage car bon nageur, il a décidé de rejoindre l’Afrique mais monsieur Jakka est là pour l’empêcher à réaliser cette entreprise un peu folle.

Ce long prologue pourrait être une nouvelle avec une fin ouverte, d’autant que comme dans la plupart des prologues, cela ne correspond en rien au début du récit proprement dit mais apporte un éclairage sur l’intrigue, et peut-être la résolution de l’histoire.

Installée à Amsterdam pour étudier le design, Liss s’est lancée dans le mannequinat et s’est adonnée à l’héroïne. Elle est sous l’emprise de Zako, un personnage trouble et inquiétant. Elle envisage de le quitter car il entretient parallèlement une relation avec sa meilleure amie Rikke mais Zako n’accepte pas cette défection. Pour la retenir il effectue une sorte de chantage en lui montrant une photo de sa sœur Mailin dont elle se languit. D’ailleurs elle a décidé de la retrouver à Oslo, mais son fil à la patte nommé Zako l’empêtre. Alors elle lui propose une boisson dans laquelle elle a dissout quelques cachets sensés l’endormir. Le résultat n’est pas vraiment celui escompté car Zako décède. Elle est évidemment interrogée par les policiers, dont un certain Wouters, et affolée elle part pour sa ville natale avec la ferme intention de retrouver Mailin qui ne répond plus à ses appels.

Mailin devait participer en direct à une émission de téléréalité animée par Berger, un personnage sulfureux qui au lieu de démontrer les effets néfastes de certains actes et déviances les glorifie. Prêtre défroqué, ancien rocker, il traine avec lui une réputation de pédophile et s’en glorifie. D’ailleurs Mailin avait été invitée en tant que psychologue spécialiste des déviances sexuelles. Mais elle a disparu alors qu’elle devait rencontrer Berger avant l’émission. Auparavant elle s’était rendue au chalet, situé en pleine forêt près d’un lac et propriété familiale. Viljam, son compagnon, est inquiet et la police entame des recherches après avoir quelque peu tergiversé. Naturellement les soupçons se portent sur Viljam, qui serait le dernier à l’avoir vue, mais également Berger, et éventuellement d’autres proches.

Liss décide de prendre à son compte l’enquête, parallèlement à celle des policiers, tout en ressentant des réticences. Elle n’oublie pas qu’un homme est mort par sa faute et sa culpabilité la freine dans ses relations avec les forces de l’ordre.

Un nouveau tournant est abordé lorsqu’elle reçoit un paquet contenant le téléphone portable de Mailin. Une vidéo montrant la jeune femme dans une espèce de cave a été enregistrée. Mailin est en piteux état, les globes oculaires ensanglantés. Elle délivre une sorte de message, articulé péniblement et difficilement déchiffrable. Le corps de la jeune femme est retrouvé dans une usine désaffectée et la légiste est incapable de discerner quelle est la cause exacte de la mort car quatre possibilités ayant entrainé la mort sont avancées. Toutefois une autre histoire de meurtre perpétré cinq ans auparavant dans les mêmes conditions est exhumée.

Ce roman ressemble aux montagnes russes, un peu d’action succédant à beaucoup de verbiage, et le lecteur continue sa lecture englué dans une sorte d’hypnose. Le côté psychologie empiétant trop dans l’intrigue, mais l’auteur étant diplômé de médecine et spécialiste en psychiatrie, il écrit en fonction de ce qu’il connait le mieux. Il souffle le froid et le chaud. Non, la comparaison la plus juste est que ce roman est une omelette norvégienne, une glace déposée sur une pâte à biscuit assez bourrative enrobée d’une meringue bouillante. Mon avis est donc mitigé, car la somnolence guette et pourtant on a envie de continuer la lecture, car on s’attache aux personnages, quelque soit leur statut de, pour raccourcir mon propos, de gentil et de méchant. Toutefois le personnage de Berger, provocateur, iconoclaste, trublion exécrable, par ses propos et par ses actes, et fascinant pour une grande frange des téléspectateurs, me parait excessif en tant qu’animateur télé à une heure de grande écoute. Mais après tout je ne vis pas en Norvège et donc ne connais pas les mœurs des autochtones en tant que téléspectateurs avertis. Mais d’autres personnages évoluent aussi sur le fil du rasoir, telle la légiste, mais je ne suis pas là non plus pour rédiger une thèse universitaire sur un roman qui m’a laissé dubitatif. Mais il est vrai que je préfère l’action à l’introspection.

 Paul Maugendre (oncle Paul), son blog !

 

La mort dans les yeux (Døden ved vann – 2008).
Torkil DAMHAUG
Traduit du norvégien par Hélène Hervieu.
Collection Policiers Seuil, éditions du Seuil.
512 pages.
21,80 €.

Les commentaires sont fermés.