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24/10/2015

La Madone Rouge, de Yves Badyh al-Dahdah

madone_rouge.jpgUne chronique de Cassiopée.

 Si belle, si seule…

 En Italie, Béatrice Cenci est très connue. Une sorte d’icône, représentant la rébellion de ceux qui doivent toujours se taire face aux puissants, arrogants, riches et méprisants. Et quand on sait que dans ces hommes ignobles, il y avait son père…. On comprend qu’elle se soit révoltée. Elle était bellemadone_rouge2.jpg, comme on le découvre dans un petit tableau qui clôt chaque fin de chapitre. Ce visage ne nous quitte pas et son doux sourire nous hante. Etait-elle résignée car sa dernière lutte n’aboutissait pas comme elle l’espérait ? Ou cette figure paisible n’est qu’apparence ?

Celle à qui son amant dit : « Ta résolution ne pourra que t’être bénéfique. Elle est une manne dont se nourrira ton esprit, l’étincelle qui embrasera ton appétit de vengeance. » démontre d’une force de caractère hors du commun.  On se demande toujours ce qui aide quelqu’un dans une situation extrême à tenir, à rester droit.  Je pense que l’être humain repousse sans cesse plus loin ses limites, puisant au fond de lui, la force de se battre.

 Francesco Cenci, le père, est ce qu’on appelle de nos jours, un pervers narcissique. Manipulateur, dangereux,  violent (et violeur), cet homme est détestable mais craint de tous car ses réactions sont totalement imprévisibles( il peut tout écraser sur son passage tellement il est puissant). D’autant plus, que dans Rome, à cette époque, il est connu, respecté et entouré d’un réseau qui le vénère et le protège malgré tous ses excès.  Sa seconde épouse est soumise et la vie est belle, Monsieur se fait servir !!

 Un adage dit que la roue finit toujours par tourner….Et un jour Francesco se retrouve en prison…. Va-t-il enfin payer pour son attitude odieuse ou trouvera-t-il un stratagème pour s’en sortir ? A votre avis ? La morale va-t-elle triompher ?

 Remarquablement documenté (dans « Note de l’auteur », au début du roman, Yves Badyh al-Dahdah explique comment il a eu des éléments nouveaux sur cette histoire), bien écrit, dans un style accrocheur, agrémenté de dialogues bien ciblés,  l’auteur signe là un thriller historique de très bonne qualité.

 Je ne suis pas spécialement attirée par les romans historiques mais j’ai eu envie de découvrir cet opus pour changer un peu de mes lectures habituelles. Bien m’en a pris ! Le contenu est intéressant, la présentation parfaite (je me répète mais le petit visage de Béatrice en médaillon à chaque fin de chapitre est une idée qui m’a bien plu), les dialogues, consignés avec un phrasé de l’époque, sont vifs, édifiants pour certains, apportant ainsi un éclairage sur le rôle des uns ou des autres. Il n’y a aucun temps mort et les événements se mettent en place très vite.  On peut observer l’ implication des domestiques, qui peuvent être mis à contribution et obligés d’agir par loyauté envers leur maître. J’ai apprécié de constater que, quelques uns, avaient envie de donner leur avis, de passer à l’action en tant qu’homme ou femme, forts de certaines convictions, même si cela était très délicat pour eux et qu’ils risquaient ainsi leur place. Face  l’adversité, on découvre deux attitudes : les langues se délient ou le mutisme s’installe. Faire l’autruche n’est jamais la bonne solution, tout finit par se savoir.

 Cette famille Cenci, embourbée dans les non-dits, dans des relations ambigües avec son Seigneur et Maître, gagne à être connue.  En effet, aussi influente fut-elle, aussi forte fut-elle, il n’en est pas moins vraie que des « confréries » secrètes la manipulaient dans l’ombre mais cela je vous le laisse découvrir au fil des pages….

 

La Madone Rouge

Thriller historique basé sur des faits réels

Auteur : Yves Badyh al-Dahdah

Éditions : Erick Bonnier (Septembre 2015)

Collection : Encre d’Orient

ISBN : 978-2367600468

470 pages

 

Quatrième de couverture

 

Rome, au premier jour de l’année 1597. Lorsque le capitaine Luigi Galoni et le substitut du procureur Boezio Giunta se retrouvent à la Chancellerie, l’atmosphère est tendue. Un ordre de mission leur a été remis pour procéder à l’arrestation du seigneur Francesco Cenci. Ils connaissent l’homme et savent que la tâche sera éprouvante, mais ils ignorent qu’ils sont sur le point de déclencher involontairement le mécanisme d’une infernale machination dont les rouages vont entraîner un déchaînement de violences, de meurtres, de complots, de trahisons dont les conséquences iront jusqu’à conduire le peuple de Rome à la révolte.

 

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