Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

29/04/2017

Stabat Murder, de Sylvie Allouche (chronique 2)

stabat_murder.jpgUne chronique de Cassiopée

La musique pour seul horizon…

Comme de futurs grands sportifs, ils s’entraînent des heures et des heures. Pourquoi ? Parce qu’ils préparent un concours. Qui sont-ils ? Quatre étudiants du Conservatoire de Musique, amis ou adversaires ? Complices en tout cas autour de leur excellent professeur. Issus de quatre familles, un peu « caricaturées » (mais je vous rappelle qu’il s’agit d’un roman jeunesse), ils jouent pour réussir mais surtout parce qu’ils aiment ça. La musique habite leur esprit, leur quotidien et ils ne vivent que pour elle, ne pensent qu’à elle….

Et puis, un jour, tous les quatre, ils disparaissent. Ont-ils été enlevés, ont-ils fugué ? On le sait dès les premières pages : ils sont prisonniers. Qui, pourquoi, dans quel but ? Dans ce roman, l’auteur va alterner les passages où on voit les quatre jeunes dans le lieu où ils sont retenus, le présent avec l’enquête, les réactions des amis, des familles et un passé récent nous faisant découvrir leur vie quotidienne à travers les souvenirs des uns et des autres.

La découverte du milieu du Conservatoire National Supérieur de Musique est intéressante. Sans entrer dans les détails, Sylvie Allouche montre tous les sacrifices nécessaires pour être dans les meilleurs. Sacrifices pour les pianistes mais également pour certaines familles pour qui tout cela est difficile à gérer.  J’ai d’ailleurs lu qu’elle s’était bien renseignée sur cet univers pour écrire et cela se sent.  Elle a sans doute également observé finement les rapports humains entre les élèves et leur professeur et entre les élèves entre eux.

La commissaire chargée de l’enquête est une femme qui ne lâchera rien. Sa propre histoire est douloureuse et de ce fait, elle fera tout pour retrouver les deux garçons et les deux filles. Elle en fait un défi personnel, pour se pardonner, faire résilience….

Les quatre adolescents sont abandonnés à eux-mêmes dans une pièce sans lumière, avec un confort plus que sommaire et de la nourriture au compte-gouttes. Ils vont réagir différemment, se posant des questions comme le lecteur lambda (celui qui n’est pas comme moi, vu que je lis toujours la fin avant de commencer ;-) Peut-être que les motivations du ou des ravisseur(s) auraient peu être plus développées mais ce qu’on en saura suffi largement. On est dans un livre jeunesse et l’auteur a su adapter son écriture. Elle va à l’essentiel et donne ce qu’il faut d’indications pour qu’on suive sans problèmes. De plus, les indices sont distillés petit à petit.

J’ai apprécié cette lecture et je pense qu’elle conviendra à merveille à de jeunes lecteurs. En effet, le fait de ne pas trop rentrer dans les détails sur les souffrances des musiciens, permet  de rester immergés dans l’intrigue sans trembler de peur et avoir envie d’abandonner la lecture ce qui est important pour ceux qui découvrent le genre policier.

Comme l’explique Sylvie Allouche, il est intéressant de noter que le titre « Stabat Murder » fait référence au morceau musical «  Stabat Mater » de Pergolèse (https://www.youtube.com/watch?v=xvg9uyhFggw) qui est une œuvre religieuse écrite en 1736 dont le premier vers en latin est « Stabat Mater dolorosa » qui se traduit par « La Mère se tenait debout , malgré la douleur ». Belle analogie qui ramène à l’attitude de toute mère qui se bat lorsque son enfant est en danger….

 

Stabat Murder
Auteur : Sylvie Allouche
Éditions : Syros Jeunesse(Mars 2017)
Collection : Hors série
ISBN : 978-2748523409
304 pages

 

Quatrième de couverture

 

Valentin, Matthis, Mia et Sacha étudient le piano au Conservatoire national supérieur de musique depuis trois ans. Trois années de perfectionnisme et d'acharnement entièrement tournées vers un concours qui déterminera leur avenir. Ils sont inséparables, se comprennent mieux que personne, mais ils sont aussi en compétition et n'ont rien d'adolescents normaux. Lorsque, du jour au lendemain, Valentin, Matthis, Mia et Sacha sont tous les quatre portés disparus, La commissaire, Clara Di Lazio s'intéresse de plus près à leurs familles...

 

 

 

 

Commentaires

Bonjour,

j'ai moi aussi beaucoup aimé ce livre et votre chronique est très intéressante. Je me permets juste une petite réflexion : la littérature jeunesse ne légitime absolument pas la caricature ! Donc, oui, les familles sont un peu caricaturées, ce n'est pas grave, non pas parce qu'on est en littérature jeunesse mais parce que le trait n'est pas lourd ou insistant !

Écrit par : fabula | 08/09/2017

Les commentaires sont fermés.