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07/07/2019

Engloutie, de Arno Strobel (Die Flut)

image.jpgUne chronique de Cassiopée

Efficace !

Andreas (un éminent scientifique) et Michael se sont rencontrés par le biais de leur travail. En discutant, le premier a proposé au second de venir passer quinze jours de vacances sur l’île d’Amrum où ses parents possèdent une maison. Comme il faut finir d’aménager les combles, les deux hommes travailleront un peu ensemble pendant que leurs épouses respectives se reposeront. Et puis, il y aura d’autres moments plus agréables que le bricolage : balades sur la plage, restaurant, et diverses activités à quatre ou à deux. Le séjour est prévu pour Novembre et Julia, la compagne de Michael se réjouit.

Arrivée sur le lieu de villégiature, il faut peu de jours pour que son enthousiasme retombe. D’abord, Andreas a un caractère difficile à cerner et des réactions pour le moins surprenantes. Julia ne se sent pas à l’aise et ce ne sont pas les conversations qu’elle a avec Martina (épouse d’Andreas) qui vont l’apaiser. Elle semble, elle aussi, très « singulière ». Mais, bien décidée à profiter de cette quinzaine de repos, Julia essaie de « faire avec » et de s’habituer à l’ambiance. Malheureusement pour elle, d’autres faits viennent un peu plus plomber l’atmosphère : une femme est retrouvée morte sur la plage. Elle a été enterrée dans le sable, seul son visage dépassait jusqu’à ce que les vagues la noient sous les yeux de son mari. Qui a pu commettre un crime aussi sordide ?  Le voisin de la villa, Feldman, qui les espionne et prend des photos de femmes à longueur de journée ? Cet ancien psychiatre, Adam Damerow, qui vit seul, dans le luxe alors qu’il n’a pas l’âge de la retraite ? Ou quelqu’un de leur groupe ? Ou ?

C’est à Harmsen, un policier acariâtre, brut de décoffrage, que va être confiée l’enquête. Il se choisit comme adjoint un jeune débutant : Jochen. Il pourra ainsi le dominer et l’obliger à faire comme il le décidera. Ce n’est pas un travail en commun, c’est un chef et un « ouvrier » qui se doit d ‘obéir. D’autres collègues seront mêlés de près ou de loin aux recherches.

 

Ce roman se lit d’une traite. Pas de temps mort, l’air est vite irrespirable et tout le monde peut être soupçonné, le suspense et la peur vont crescendo. Des indices, parfois trop évidents, sont semés. Cela jette le trouble parmi les protagonistes mais également dans l’esprit du lecteur. On se dit que l’auteur nous manipule mais pour aller où ? On suspecte plusieurs personnes, on sent que certaines doivent mentir, tricher, manœuvrer dans l’ombre mais qui, pourquoi, et dans quel but ? Les relations que Harmsen établit avec son entourage sont totalement atypiques pour un homme ayant cette fonction. Là aussi, Arno Strobel a su nous présenter cet état de faits en quelques mots parfaitement ciblés.

Ce livre se lit d’une traite. Une fois commencé, on n’a pas envie de le poser, c’est diablement prenant. J’ai trouvé très intéressant de creuser les raisons qui poussent la personne qui tue à agir. Ce qu’elle recherche, c’est vraiment bien pensé et décrit avec des phrases très justes.
L’écriture est fluide et comme il y a pas mal de mouvements, on ne s’ennuie pas une seconde car le rythme est rapide. Le style est celui d’un bon polar, sans trop d’approfondissements psychologiques, il est émaillé de nombreux dialogues qui maintiennent la cadence. C’est aussi visuel, on imagine les scènes et ça nous prend aux tripes. Faites attention si vous êtes près d’une plage cet été !! ; -) Ou alors, lisez livre, une personne avertie en vaut deux !

 

Traduit de l’allemand par Céline Maurice
Éditions : L’Archipel (3 Juillet 2019)
304 pages

Quatrième de couverture


Deux couples passent leurs vacances sur une île de la mer du Nord, réputée pour son calme et la beauté de ses paysages. Peu après leur arrivée, des crimes d’un sadisme inouï sont commis.

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