11/02/2024
19, River Street, de Laure Rollier
Un écrivain à succès, Gabriel, doit rédiger son prochain roman. Il décide de s’installer chez une psychologue, Maddie car elle loue le premier étage de sa maison. On découvre rapidement que c’est une femme traumatisée par la disparition de sa fille une dizaine d’années auparavant alors qu’elle était avec son mari (dont elle est séparée depuis) et leur second enfant : un garçon, Marcus, qu’elle ne rencontre pas souvent.
Le corps de la fillette n’ayant jamais été retrouvée, sa mère continue d’espérer en se disant que peut-être…
Un jour, elle trouve sur le pare-brise de sa voiture un message lui donnant rendez-vous et précisant que Josephine est en vie. N’importe quelle mère réagirait comme elle. Quand il y a un mince, même minuscule espoir, on s’accroche.
Donner suite ou pas à cette proposition de rencontre ? Prendre le risque de souffrir une nouvelle fois, d’être déçue ? Passer à côté, peut-être, d’une excellente nouvelle ? Se rendre sur place seule ou accompagnée et si c’est le cas, avec qui ? Son ex époux ? Son fils ? Y-a-t-il des bons et des mauvais choix ?
Dans ce très bon thriller psychologique, Laure Rollier a su me surprendre. Chaque personnage a sa part d’ombre, de secrets inavoués. Ils essaient souvent d’agir dans un but très précis, pas forcément de manipuler mais de maîtriser les événements sauf que ce n’est jamais comme ça. Tout le monde le sait, certains faits nous échappent, le hasard, le destin ou un grain de sable interviennent et rien n’est comme prévu.
C’est un roman choral où s’expriment principalement Maddie et Gabriel, puis Marcus. Parfois, leurs points de vue sur une même situation sont présentés. Mais le plus souvent, on suit leur quotidien, leurs échanges entre eux ou avec d’autres. On apprend à les connaître. Au fil des pages, on aperçoit leur passé. On observe leurs réactions en cherchant à les comprendre. Gabriel est intéressant dans son trouble face à la page blanche, obligé d’être aussi bon écrivain que pour son premier titre. Pourquoi a-t-il choisi de s’installer chez Maddie ? Y-a-t-il une raison précise ou pas ? Qu’est-ce qui bloque son écriture ? A-t-il des problèmes ou est-il simplement en manque d’inspiration ?
Au fur et à mesure, des informations supplémentaires sont apportées, nous offrant plusieurs pistes. On fait des hypothèses et puis un autre élément nous fait douter et on revoit nos déductions. Ce qui est sûr et certain que jamais je n’avais imaginé ce qu’il en était réellement. Chapeau bas à Laure Rollier, elle a fait très fort ! On ne voit rien venir, elle nous retourne comme une crêpe et hop, on reste figé, la bouche ouverte, totalement scotché par son imagination !
Les chapitres courts, l’écriture fluide, le style vif, les dialogues ciblés et le rythme rapide font de ce récit un texte addictif, prenant, enthousiasmant par l’approche psychologique réfléchie et parfaitement dosée.
J’ai été rapidement embarquée dans cette histoire, je voulais avoir les tenants et les aboutissants, cerner ce que certains taisaient et pour quelles raisons et j’ai tourné les pages jusqu’à un final étourdissant de maîtrise !
Éditions : Récamier (8 Février 2024)
ISBN : 9782385770914
274 pages
Quatrième de couverture
« Je sais ce qu’il s’est passé sur La Dernière danse. Josephine est en vie. Demain, 22 heures. Venez seule. » Ces simples mots, notés sur un bout de papier, confirment ce que Maddie a toujours su : sa fille est vivante, quelque part. Ce mot laissé devant chez elle représente alors un ultime espoir. Prête à tout pour retrouver son enfant, Maddie sollicite l'aide de Gabriel, un jeune écrivain en quête de tranquillité, à qui elle vient de louer l’étage de sa maison.
21:26 Publié dans 01. polars francophones | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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