Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

19/02/2025

Zéro Karma, de Marco Pianelli

Marco.jpgIl y a des rencontres qui ne s’expliquent pas. Ça « matche » tout de suite, on ne sait pas pourquoi, on peine à donner des raisons mais c’est ainsi et en général « c’est fort ».

C’est ce qu’il s’est produit la première fois que j’ai lu un roman de Marco Pianelli. L’impression que son personnage était là pour moi, me parlait, me jetait au cœur de son histoire. Je vibrais avec lui comme si le connaissais depuis toujours, comme s’il existait vraiment. Ce sentiment ne m’a pas quitté quel que soit le titre de cet auteur.  Alors, en découvrir un nouveau, c’est prendre le risque que cette espèce de « magie » inexplicable ne fonctionne plus.

À peine quelques lignes et Paco était là « présent ». Cette fois-ci, il roulait tranquille, sans s’occuper de personne. Et puis, il a vu quelque chose. Cet homme a un besoin viscéral : que justice soit faite, que ceux qui ont fait souffrir, qui ont tué, soient punis. Alors qu’il est sur le point de prendre de l’essence, il aperçoit un adolescent qui sort d’une voiture et qui se retrouve seul, bizarre… Il le suit dans la station-service et entend le jeune garçon s’accuser du meurtre de son père et demander que la police soit appelée. Pour Paco, tout ça n’est pas net. Il décide de ne pas continuer la route ce soir. Il veut comprendre. Ce gosse lui « parle », il sent ce qu’il ne dit pas, il veut l’aider et il reprendra son chemin lorsqu’il aura réussi.

Rien ne va être simple mais le mystérieux Paco a l’esprit vif, il observe, enregistre, déduit et agit en fonction de ce qu’il a cerné. C’est un homme exceptionnel comme le saisit très vite Edwige Ravel la responsable de l’enquête. Que ce soit au niveau physique ou intellectuel, ses capacités sont hors normes.  Il vaut peut-être mieux l’avoir avec soi que contre soi, même s’il flirte avec la ligne rouge en permanence. C’est un électron libre, juste et tenace.

Ce récit plaira autant aux hommes qu’aux femmes : de l’action, un peu de sensualité, des rebondissements, pas de temps mort. En quelques lignes, le décor et les individus sont installés. L’atmosphère est très bien retranscrite, souvent tendue, nous nouant les tripes, parfois plus douce pour nous faire souffler. C’est « palpable ».

Les phrases courtes, percutantes, vont à l’essentiel. L’auteur, comme son héros, ne s’embarrasse pas de fioritures, de blablas inutiles. À quoi bon délayer ? Faire vite et bien est son leitmotiv. Collaborer avec la police n’est pas son fort mais il essaie, ne serait-ce que parce que ce gosse le perturbe et qu’il souhaite le soutenir, le sortir de la situation dans laquelle il est étant donné qu’elle n’a rien de « logique ».

Une fois encore, je me suis laissée emporter par le style de l’auteur. Punch lines, rythme trépidant, métaphores à l’ironie grinçante, dialogues hauts en couleurs, rien ne manque. Une fois commencé, je n’ai pas pu quitter ce livre. Le suspense est omniprésent.

J’ai énormément apprécié cette nouvelle aventure et je n’ai qu’une demande : c’est quand le prochain titre ?

Éditions : Les éditions du 38 (8 Novembre 2024)
ISBN : 9782384831319
280 pages

Quatrième de couverture

Il est midi dans une station-service égarée quelque part dans les Vosges. Un ado de 14 ans, Dimitri, s’accuse de l’assassinat de son père. Il se constitue prisonnier à l’arrivée des gendarmes. Paco Sabian, de passage, écoute son récit. Et si le destin, manipulateur, avait placé le garçon sur son chemin pour lui révéler une vérité qui lui avait jusqu’ici échappé ?