10/05/2013
Le phyto-analyste, de Bertrand Busson
Une chronique de Cassiopée.
La verdure et ses méfaits….
Mangez, bougez ? Cinq fruits et légumes par jour ?
Euh, après cette lecture, je vais peut-être revoir mon alimentation et le chou-fleur n’aura plus jamais la même odeur…
Vous l’avez compris… Ici, l’assassin est vert… Enfin, oui et non…
L’auteur, entouré de soixante-cinq plantes d’intérieur (et d’une femme charmante, dont je me demande si elle a les yeux verts…), ne pouvait faire autrement que de les mettre en exergue dans son roman. Elles tiennent toutes la place ces plantations, boutures, acétabulaires, et autres végétaux… Personnages à part entière de ce récit décalé, original mais un tantinet longuet à mon goût…
La présentation de l’éditeur étant bien suffisante, je n’en dirai pas plus sur le cœur (vert je vous le rappelle) de cette histoire.
Germain Tzaricot est phyto-analyste, c'est-à-dire qu’il est expert en communication végétale (ne cherchez pas dans wikipédia…). C’est dans les gênes, si j’ose dire, vu que son père était, également, passionné de graminées au point d’en faire sa philosophie.
Il a d’ailleurs pleinement influencé son fils (trop ?) le façonnant à son image…
Ode à la nature, le discours de notre héros qui dit, entre autres : "Pour être en mesure d'aider les plantes, je devais d'abord m'aider moi-même" ? On aurait pu arrêter là le roman, c’était sans compter sur l’imagination débridée de Bertrand Busson, qui armé, non pas d’un sécateur mais d’un humour corrosif, nous plonge au cœur d’un thriller botanique totalement décalé par son écriture, son style, ses personnages, son contenu. Son écriture est légère pas difficile à suivre.
En suivant la trame de ce roman, on découvre quelques vérités végétales, vertes comme les plantes dont elles parlent, présentées sous forme d’extraits d’un recueil.
Les réparties et paragraphes narratifs sont drôles mais les maximes du guide et glossaire de la phyto-analyse m’ont semblé lourdes. D’abord parce que ce guide (qui pour moi me rappelait l’encyclopédie du savoir relatif et absolu de la trilogie des Fourmis – dans son approche, pas dans son contenu—) est cité trop souvent à mon goût. D’autre part, ce qu’il transmet n’apporte pas des éléments intéressants à l’intrigue, donc cela ne donne pas de rythme au contraire, ça ralentit… Et enfin, parce que, à mon sens, ces adages n’ont rien de captivant ni même d’amusant… Mais tout ceci reste mon avis, on est bien d’accord. Je suis plutôt bon public d’ordinaire, mais là, je le redis, ces sentences ne m’ont pas fait vibrer.
Revenons donc à l’intrigue qui est au demeurant, assez originale mais peut-être mal exploitée. Les rebondissements ne sont pas fascinants et à la moitié du livre, tout cela s’essouffle et tout ce vert devient écœurant. On termine malgré tout le roman parce qu’on veut savoir, par respect pour l’auteur, parce qu’on rit ou qu’on apprécie son humour…
Ou alors parce qu’on sait que tout n’est pas mauvais et que l’on peut tomber sur de petites phrases comme celles-ci …..
« Pour ce qui est du mensonge, j’avoue que j’ignorais d’où cela provenait ; belle invention tout de même, elle rendit de fiers services au cours de l’histoire humaine. »
….. qui apportent le sourire aux lèvres et font penser qu’effectivement tout n’est pas perdu…
Bien qu’habitant Saint-Etienne, avec une équipe de football du plus beau vert, ce livre vert me laisse un goût d’inachevé….
Titre : Le phyto-analyste
Auteur : Bertrand Busson
Éditions : Carnets Nord avril 2013
Collection : Littérature (Roman noir)
Nombre de pages : 256
ISBN : 9782355360695
Quatrième de couverture
Germain Tzaricot est le premier phyto-analyste de l'histoire et le fils d'un botaniste-philosophe : autant dire qu'il aime et connaît intimement l'univers végétal. Un jour, ses plantes vertes se mettent à pourrir sur pied, attaquées par une gelée corrosive d'origine inconnue. Effondré, Germain n'a d'autre choix que de se lancer dans une enquête tortueuse pour découvrir la cause de cette maladie, avec sa bande de bric et de broc : Pigalle, le barman crasseux du Nicole's pub qui découvre sur le tard la vertu d'un bon bain ; Rachel, la chanteuse déchue aux yeux vert olive entêtants; Jamal, le géant qui a choisi le fauteuil roulant pour éviter les hauteurs. Lorsque la pourriture se met à attaquer les hommes, l'affaire prend une tournure autrement préoccupante.
06:32 Publié dans 01. polars francophones | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |