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09/03/2020

Entretien avec une traductrice : Marianne Faurobert

Marianne Faurobert qui a traduit L'espion inattendu  d'Ottavia Casagrande aux éditions Liana Levi a répondu aux questions de Cassiopée

1) Pouvez vous vous présenter en quelques mots et nous expliquer pourquoi vous avez choisi le métier de traductrice? Qu'est-ce qui vous plaît dans cette activité professionnelle?

J’ai étudié la littérature italienne du Moyen Âge et comme je ne souhaitais pas enseigner, je me suis tournée vers l’édition. Puis j’ai travaillé pour une émission littéraire et quand elle s’est arrêtée, une amie traductrice a suggéré mon nom à un éditeur. Un autre éditeur a suivi, et de fil en aiguille… Donc voilà : l’occasion s’est présentée, et l’exercice m’a beaucoup plu. C’est un casse-tête très stimulant, je trouve.


2) Etes-vous "affiliée" à des auteurs en particulier? A une ou plusieurs maisons d'éditions? A un style de livres?

Il m’est arrivé de traduire plusieurs livres d’un même auteur. Je traduis régulièrement, depuis quelques années, les romans de Milena Agus pour Liana Levi (une éditrice pour laquelle je travaille souvent), et les livres de la série Geronimo Stilton pour Albin Michel Jeunesse. Je n’ai pas de genre littéraire attitré, tout m’intéresse.


 3) Le métier de traducteur est solitaire, en souffrez-vous? Avez-vous des rencontres entre traducteurs? Des liens?

Un peu, par moments. J’ai plusieurs amies traductrices auxquelles je dois beaucoup : leur aide m’a été et m’est encore précieuse.

4) Rencontrez-vous les auteurs que vous traduisez? Deviennent-ils des "proches"? Prenez-vous leurs "tics" d'écriture (expressions particulières, phrasé original?)

Rarement. J’ai souvent des questions à leur adresser et nous échangeons parfois des mots gentils. Forcément, quand on traduit plusieurs livres d’un auteur, son univers vous devient familier, son style également.


5) Y-a-t-il des auteurs que vous aimeriez traduire? Qui vous "démarche"? Les éditeurs, les auteurs?

Oui, mais je tairai jalousement leurs noms : j’ai proposé leurs livres à plusieurs éditeurs, sans succès pour le moment (je ne désespère pas.) Ce sont les éditeurs qui me contactent.


6) Comment s'organise une traduction? Vous lisez le livre dans sa langue de base en entier ou vous traduisez au fur et à mesure? Quelqu'un relit pour voir la fidélité au texte?

En général, oui, je commence par lire le livre, mais il m’est arrivé de me jeter à l’eau directement, faute de temps. Les traductions sont toujours relues, et je m’en réjouis. J’en fais lire des passages à mes proches : un regard extérieur permet souvent d’apporter des solutions qu’on peine à trouver seul.


7) A quel rythme traduisez-vous? Comptez-vous les livres que vous traduisez?

C’est très variable, certains textes vous donnent plus de fil à retordre que d’autres. Je peux encore les compter : je ne suis dans le métier que depuis une dizaine d’années.


8) Votre profession est parfois un peu "oubliée", est-ce que vous aimeriez que l'on parle plus de vous? Et comment?

C’est toujours bien agréable quand les éditeurs, les critiques littéraires, les auteurs et bien sûr, les lecteurs remarquent la qualité d’une traduction. J’ai le sentiment qu’on prête plus d’attention aux traducteurs que dans le passé. Notre vrai problème, c’est d’arriver à vivre de notre travail (un article du Monde daté du 23 mars 2017 signale que « Ces quinze dernières années, les traducteurs littéraires ont perdu un quart de leur pouvoir d’achat. » La situation ne s’est pas améliorée depuis, bien au contraire.)


9) Etes-vous invitée à des salons du livre?

On m’a déjà proposé de participer à des rencontres, mais je n’aime pas prendre la parole en public…


10) Lisez-vous beaucoup en dehors de votre métier? Quels genres de livres?

 Oui, je lis beaucoup, des classiques et des contemporains, français et étrangers, avec une prédilection pour les romans noirs.