21/09/2022
Le cercle de pierres, de M. W. Craven (The Puppet Show)
Une chronique de Cassiopée
Publié en 2018 dans sa langue originale, ce livre a reçu en 2019 le prix prestigieux du meilleur roman policier, à savoir le Gold Dagger Award. Il est le premier d’une série de cinq titres mettant en scène l’inspecteur Washington Poe. Les éditions Archipel viennent de publier « Le cercle de pierres » et inutile de prendre les paris, la suite viendra, il le faut et j’ai déjà hâte !
Après avoir quitté l’armée, l’auteur a travaillé au service de probation de Crumbia en Angleterre. C’est dans cette région du Lake District qu’il situe son intrigue. Washington Poe a été suspendu de ses fonctions après avoir transmis, par erreur, des informations confidentielles sur le tueur au père d’une jeune fille assassinée. Il s’est isolé en pleine campagne avec son chien dans une bergerie. Ses supérieurs disent qu’il est parfois ingérable, un tantinet coléreux et entend mener les enquêtes à sa guise. Alors cette pause fait du bien à tout le monde.
Mais voilà qu’on trouve des hommes brûlés dans des cromlech (des cercles de pierres) et que l’un d’eux a le nom de Washington gravé sur le torse. Bizarre, quel est le lien entre les victimes et lui ? Reconnaissant ses qualités, malgré son sale caractère, il est rappelé dans l’équipe d’enquêteurs. Il va se retrouver à collaborer avec une jeune femme autiste asperger, geek et surdouée dans tout ce qui concerne la programmation. Du fait de son handicap, elle n’a pas les bons codes pour communiquer, gère mal ses émotions, parle sans filtre et a des manies. Elle est souvent moquée, voire harcelée. Tout cela n'entache pas ses compétences et Poe va vite découvrir qu’elle peut être très utile. Il est également en lien avec Flynn, une collègue et Reid, un ami d’enfance devenu policier.
Comment le meurtrier choisit-il ceux qu’il élimine ? Pourquoi les fait-il souffrir atrocement ? Poe et ses coéquipiers essaient de comprendre ce qui les relie, pour éventuellement, anticiper et éviter d’autres méfaits. Il va falloir remonter à des actes enfouis, tus, pour cerner l’affaire et réaliser que des choses atroces ont été commises.
Ce récit est bien écrit, merci monsieur Sebastian Danchin pour le choix des mots, non seulement vous traduisez parfaitement, mais le vocabulaire employé est de qualité (je ne connaissais pas le terme apophénie). Il y a du rythme, des rebondissements, des révélations au bon moment pour maintenir notre intérêt, tout se tisse petit à petit à la manière d’un gigantesque puzzle. Les personnages sont intéressants, notamment Poe dont on s’aperçoit qu’il n’a pas tout réglé dans sa vie et qu’il a une part d’ombre. Sa façon de procéder dérange. Quand il a une idée en tête, il ne lâche pas et si ça ne va pas assez vite, il détourne les règles. Et moi son côté rebelle me plaît !
Cette histoire est habilement mise en place, captivante, avec de nombreuses approches sur la personnalité des différents protagonistes. Les investigations menées par les policiers vont révéler des événements terribles mais certains risquent de dire « À quoi bon remuer le passé ? A-t-on vraiment des preuves ? » et se posera l’heure des choix…
Cette lecture m’a enthousiasmée, je ne pensais pas lire un texte aussi abouti, avec une réelle recherche pour construire un ensemble cohérent, travaillé et prenant. J’ai hâte de relire M. W. Craven !
Traduit de l’anglais par Sebastian Danchin
Éditions : L’Archipel (22 Septembre 2022)
ISBN : 978-2809844603
400 pages
Quatrième de couverture
Dans la région sauvage du Lake District, au centre de cercles de pierres, un tueur brûle vif des hommes fortunés âgés de soixante à soixante-dix ans. Aucun lien apparent entre les victimes, aucun indice, jusqu'au jour où l'on découvre gravé sur le torse de l'une d'elles un nom : Washington Poe. Celui de l'inspecteur-chef mis à pied pour une erreur ayant entraîné la mort d'un suspect !
20:55 Publié dans 02. polars anglo-saxons | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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