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07/12/2014

Juste une mauvaise action, d'Elizabeth George

juste_une_mauvaise_action.jpgUne chronique de Cassiopée.

Pour les inconditionnels d'Elizabeth George, dont je fais partie, il est toujours intéressant de retrouver tous ou une partie de ses personnages récurrents. Pour ceux qui ne connaissent pas le contexte et les protagonistes, je déconseillerai de commencer par ce roman. Pourquoi ? Je pense que si on n'a pas un minimum « d'affection » pour ceux qui sont présents dans les pages, on peut avoir du mal à tenir sept cents pages. Peut-être que ce livre aurait gagné à être allégé d'une partie de son contenu. Disons que quelques descriptions peuvent sembler longues et superflues bien que la plupart soient utiles à « planter » le décor et retranscrire l’ambiance.

 Malgré ces bémols, cet opus m'a intéressée et tenue en haleine,

En effet, l'auteur a l'art de ménager le suspense, de faire durer les événements et surtout de nous emmener de ci de là, nous égarant sur d'autres voies avant de revenir à la principale....

On croit que l'affaire est résolue, pliée et puis, un petit truc vient tout démolir et on repart....

Elizabeth George sonde les âmes, trifouille là où ça fait mal pour certains. Ce qui est remarquable dans son dernier écrit, c'est que des gens « lisses », au -dessus de tout soupçon, se révèle sous un autre visage et suivre les raisons de ces « transformations » est intéressant. On peut se demander où elle va chercher tout ça, et bien, ce n'est pas difficile... Posez-vous les questions suivantes : seriez-vous capable de tricher, de mentir, de trafiquer un peu des papiers par amour ou par amitié ? Jusqu'où iriez-vous ? Je crois qu'il faut se souvenir de cette maxime « L'amour a ses raisons que la raison ne connaît pas » (je parle « d'amour » au sens large du terme)....

Agir ainsi c'est s'exposer, prendre des risques, mais c'est aussi espérer un mieux, une solution, pour aider ceux qu'on aime et pour qui on est prêt à tout ou presque ....

Voilà ce qui va faire l'essentiel de l'intrigue : les atermoiements, les décisions intempestives et trop spontanées parfois et ce que ces attitudes entraînent... et au milieu de ça, les personnes qui se trouvent au cœur des situations... et qui ne suivent pas une ligne droite....

 Elizabeth George fait évoluer ses êtres de papier avec doigté (même si, cette fois-ci, on peut lui reprocher d'avoir un peu forcé le « trait » avec Barbara Havers, qui semble avoir perdu une bonne partie de son « sens commun »). Malgré tout, l'avancée des rapports humains, les certitudes ébranlées, les mensonges et les trahisons sont décortiqués d'une façon pointilleuse. En cela, il faut reconnaître qu'elle excelle mais de ce fait, le rythme de l'intrigue s'en trouve ralenti et elle peut insupporter certains lecteurs. L'écriture est fluide, émaillée de quelques phrases en italien (non traduites mais simples à comprendre) lorsqu'on est là-bas. Le déroulement en parallèle entre Londres et la Toscane donne un peu de fantaisie avec un suivi moins linéaire. Les « seconds rôles » sont bien campés et apportent de la nouveauté ainsi qu'un regard différent sur ce qui se passe. Certains raisonnements ne sont pas évidents et peuvent donner l'impression d'être « tirés par les cheveux ». Pourtant, quoique surprenantes, les pièces du puzzle s'emboîtent et tout s'éclaire petit à petit.

 Être habituée au style de l'auteur, à ses atmosphères in (dans le commissariat, c'est un régal) et off, permet probablement de mettre en parenthèses certaines petites imperfections.

Malgré tout, je pense que l'auteur doit rester vigilante si elle ne veut pas lasser et faire fuir les fans de la première heure..... A bon entendeur...

 

Juste une mauvaise action
Auteur :Elizabeth George
traduit de l'anglais (États-Unis) par Isabelle Chapman,
Éditions : Presses de la Cité (Octobre 2014)
700  pages
ISBN :978-2258085107 

Quatrième de couverture

 

Le sergent Barbara Havers est catastrophé. Hadiyyah, la fille de son cher ami Azhar, a été enlevée par sa mère et aucune poursuite judiciaire n'est possible. Azhar n'a jamais épousé Angelina et l'enfant ne porte pas son nom. Alors qu'Azahar se désespère, Angelina refait finalement surface avec une nouvelle alarmante : Hadiyyah a été kidnappée sur la place d'un marché toscan. La police italienne est chargée de l'enquête et Barbara devra prendre les choses en main, frôlant l'incident diplomatique, pour que Scotland Yard intervienne en la personne du célèbre inspecteur Thomas Lynley. Bien vite, les deux enquêteurs découvrent que l'affaire est beaucoup plus complexe qu'un simple enlèvement...