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30/12/2019

On n'enterre jamais nos morts, de Christophe Coquin

preview-1058.jpgUne chronique de Cassiopée

Il s’appelle Viktor, avec un K. Non pas que ce K soit important mais on peut imaginer qu’il lui a donné cet aspect sec, intransigeant, sans douceur alors que le C aurait laissé couler le prénom sous la langue. Avec un K, il est comme son héros, rugueux, pointu, d’autant plus suivi d’un nom de famille commençant par la même lettre…
En effet, c’est un homme qui contrôle ses émotions, son physique, qui ne ressent pas d’empathie et qui ne s’encombre pas de palabre lorsqu’il a quelque chose à dire ou à demander. Cette façon d’être lui permet d’avoir beaucoup de recul sur les événements, et dans les enquêtes, c’est un atout. Un cadavre très amoché ne le trouble pas, les sanglots d’une femme non plus et il « sent » lorsque quelqu’un n’est pas net, ment ou « transforme » la vérité…. C’est un personnage « particulier » mais qui a quelque chose, non pas d’attachant tant il est froid et détaché, mais de « magnétisant ». Son côté sulfureux, hors normes, presque en marge de la société fascine et on se demande ce qu’il est réellement au fond de lui…

Il a perdu sa place de consultant pour la police et il tourne en rond, quand soudain il reçoit une invitation bizarre. Il doit se rendre, une nuit, dans un musée. Là il rencontre, Angèle Barney, propriétaire de laboratoires pharmaceutiques. C’est une vieille femme extravagante, riche, qui lui demande de mener une enquête pour elle. Elle veut savoir si son fils, récemment sorti de prison où il a été enfermé vingt-cinq ans, est vraiment l’assassin qu’on a dit ou s’il est innocent. Au cours de ce rendez-vous, Viktor retrouve son amie Abigaël, commissaire divisionnaire à Bruxelles, avec qui il a déjà travaillé.

Les deux amis sont à l’opposé l’un de l’autre et pourtant, ils se respectent et sont bien ensemble. Elle est sensible bien qu’elle essaie de le cacher, elle a de l’humour et le sens de la répartie. Et surtout, elle accepte et apprécie Viktor tel qu’il est : ténébreux, secret, pas toujours clean que ce soit avec les obligations professionnelles ou dans sa vie personnelle mais efficace, terriblement efficace dans ses investigations.

Voilà donc Viktor, Abigaël, Tom (un collègue d’Abigaël) partis pour démêler le vrai du faux dans ce qu’on veut bien leur dévoiler. Viktor décide d’avoir une petite discussion avec Heliot Moss, un journaliste judiciaire qui a suivi l’enquête, il y a vingt-cinq ans, avec beaucoup de professionnalisme. Mais lorsqu’il arrive au domicile de ce dernier, il découvre qu’il a été torturé et tué. Par qui ? Pour quelles raisons ? En savait-il plus que ce qu’il disait dans les journaux où il écrivait ? A-t-il caché certaines informations ? A-t-il été manipulé ?
Le consultant, embauché par Angèle, se met en mode « fouineur » et n’hésite pas à utiliser différents stratagèmes pour arriver à ses fins. Ses troubles, au lieu de le déstabiliser, l’aident à « voir plus clair », comme si souffrir lui permettait d’être plus clairvoyant….

Ce roman se lit d’une traite, l’écriture fluide et accrocheuse de l’auteur y est pour beaucoup mais les rouages de l’intrigue sont un deuxième point fort ainsi que le caractère atypique de Viktor. Christophe Coquin maîtrise à la perfection l’aspect « caméléon » de son principal protagoniste. Il en joue habilement, entraînant le lecteur à sa suite. J’ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture, attendant avec impatience les dernières révélations pour cerner et comprendre toute l’affaire….

Éditions : Lulu.com (2 décembre 2019)
330 pages

Quatrième de couverture

Bruxelles. Janvier. Depuis plus d'un an et sa dernière enquête qui lui a couté sa place de consultant prive pour la police, Viktor Kurt végète. Mais un évènement va tout remettre en question. Une nuit, Angèle Barney, richissime et extravagante vieille dame, lui demande de reprendre l'enquête qui a envoyé son fils en prison pendant vingt-cinq ans. Avant de mourir, elle veut savoir s'il a été le coupable idéal ou s'il est vraiment un assassin sans scrupule.