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27/12/2013

"Tu es mort", de Jack Lance

tu_es_mort.jpgUne chronique de Cassiopée 

 Par principe, je m’abstiens de faire des comparaisons mais là, je le fais. Dès les premières pages, j’ai été happée par ce roman tout en étant consciente que ce n’était pas de l’écriture profonde à la Ellory, Lehane ou autres… J’ai pensé à mon premier Harlan Coben « Ne le dis à personne » que j’avais dévoré très rapidement. Ici, le phénomène s’est reproduit, du rythme, de l’action, des chapitres courts, des personnages attachants à la recherche de quelque chose ou de quelqu’un, une intrigue qui se tient et surtout une écriture fluide, et agréable (bravo au traducteur) sans aucun temps mort toute en rebondissements.

 Les esprits chagrins (et il y en a toujours) trouveront des défauts à ce livre et ne manqueront pas de les souligner : le bon qui devient méchant, une tendance à laisser un événement en suspens à la fin des chapitres pour maintenir l’esprit aux aguets de celui qui lit, l’intervention des forces occultes pour mettre un peu de fantaisie etc …

 Mais ce roman a des qualités indéniables à mon sens.

La cadence « enlevée » qui ne laisse pas souffler le lecteur et qui lui donne à peine la possibilité d’imaginer la suite, des personnages ancrés dans le réel, maladroits et impuissants face à la tourmente.

Kayla, l’épouse de Jason, qui refuse de parler de la mort, de l’évoquer, d’y penser, est quelqu’un de touchant dans sa simplicité. Elle est humble et reconnaît ses limites même si elle a le souhait profond de lutter, de sortir du guêpier dans lequel ils sont coincés.

Jason, qui souffre d’une phobie particulière a des difficultés à confier ses nouvelles angoisses à sa femme. On ressent bien là, l’embarras de ceux qui s’aiment: se parler, tout se dire mais jusqu’à quel point ? Le souhait est de partager sans alourdir les épaules de l’autre, sans que les soucis « pourrissent » la vie de couple.

 L’auteur, spécialisé dans le surnaturel et le paranormal, instille juste une pointe d’ésotérisme dans son propos. Ce n’est pas lourd et ne gênera en rien la lecture de celui ou celle qui ne s’intéresse pas aux sujets évoqués donc que cela ne soit pas un obstacle pour une future découverte de cet homme, assez méconnu, actuellement.

 Les personnages secondaires sont aussi intéressants à découvrir et leurs interactions avec les principaux protagonistes bien pensées. On peut regretter que les liens, comme les individus qui les entretiennent, ne soient pas approfondis. Je pense qu’il s’agit d’un choix de l’écrivain. Son roman reste, de ce fait, totalement abordable par un large public. Cela n’aurait pas été le cas s’il avait « décortiqué » les personnalités, les rapports entre eux. Le texte aurait probablement perdu de sa fluidité.

 Jack Lance manipule avec doigté les mots pour que l’angoisse aille crescendo, l’inquiétude et la peur nous gagnent, on s’interroge : comment les protagonistes vont-ils trouver la force de se battre, de combattre le mal, de lutter, de chercher les réponses, de résister ?

 Je crois que cet opus ferait un excellent film pour peu que le cinéaste recrute des acteurs capables de porter les personnages en leur donnant un peu d’étoffe. J’ai trouvé aussi courageux, de la part d’un auteur néerlandais, de situer son action aux États-Unis. Était-ce pour faire « plus vendeur »  et donner plus de poids à son histoire ?

 J’ai beaucoup apprécié cette lecture et j’espère simplement que si Jack Lance se lance (elle est facile celle-ci, d’accord ;-) dans un nouveau thriller, il arrivera à se renouveler pour mieux « vieillir » que certains de ces confrères, que je ne nommerai pas, afin d’éviter de les vexer …

 

Titre : Tu es mort
Auteur : Jack Lance
Traduit par Sebastian Danchin
Éditions L’Archipel (Novembre 2013)
Collection : Suspense
300 pages
ISBN: 978-2809812725

 Quatrième de couverture

 Jason Evans mène une existence tranquille. Il vit dans les collines de Santa Monica, son travail de publicitaire lui plaît et il possède en Kayla une femme qu'il chérit.
Mais ce bel équilibre vole en éclats le jour où il reçoit au bureau une première lettre anonyme, en fait un simple Polaroïd représentant un cimetière, au dos duquel il lit ce message : « Tu es mort. » Peu de temps après, il reçoit chez lui une deuxième photo, accompagnée de ce message : « Tu crois être vivant, mais tu n'existes pas... »
Puis il trouve sur son paillasson un autre Polaroïd montrant une pierre tombale : « 18 août : jour de ton décès. »
Cela signifie-t-il qu'il lui reste un mois à vivre ?

 

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