14/06/2016
Quand la neige danse, de Sonja Delzongle (chronique 2)
Une chronique de Cassiopée.
Le froid vous prend dans ses rets….
Ne vous fiez ni au prénom de l’auteur, ni à la couverture, ni à l’intrigue….non, il ne s’agit pas d’un polar nordique de plus ! Et pourtant, tous les ingrédients sont présents pour égaler les maîtres du suspense scandinaves…
Lesquels ? La météo fraîche pour ne pas dire glaciale( mais l’intrigue se déroule au Nord de Chicago et pas en Scandinavie). Des personnages atypiques, avec une part d’ombre importante, au caractère complexe et dotés d’un passé trouble, très torturés pour certains. Des policiers volontaires, opiniâtres, aux relations parfois peu aisées car d’autres vecteurs que l’enquête entrent en jeu. Et bien sûr, une écriture parfaitement maîtrisée avec de nombreux rebondissements. Il ne faut d’ailleurs pas rater une miette des indices donnés par l’auteur pour bien tout comprendre (il faudrait presque tenir un arbre généalogique sur une feuille de papier annexe).
On est donc au cœur de l’hiver, là-bas, à Crystal Lake et plusieurs petites filles ont disparu sans que personne n’en comprenne les raisons. Pas de demande de rançon, pas de courrier, rien de rien. Seuls le froid extérieur (on est en février, les lacs sont gelés, la neige et le verglas accompagnés d’un vent glacial n’incitent pas à sortir) et intérieur (les parents des enfants ont le cœur pétrifié et ne ressentent plus la chaleur tant leur vie s’est figée le jour du « malheur ») règnent, en maître, sur les journées qui s’écoulent…..
Et puis, un jour, un événement déstabilisant, dérangeant, va venir apporter un élément qui déclenchera des réactions diverses et variées mais surtout une suite d’investigations de la part des gens à qui avaient été confiées les recherches. En effet, le docteur Joe Lasko, comme d’autres parents, va recevoir, par la poste, une jolie poupée de porcelaine habillée comme son enfant disparue ! C’est, bien entendu, particulièrement morbide, mais au-delà de l’acte, il se demande s’il faut voir dans cet envoi, un message caché et lequel…. D’autant plus, que son frère, Gabe, réapparaît, et que ce dernier n’est pas très « net »…. Ce serait si facile s’il était le coupable, les choses seraient réglées rapidement et on n’en parlerait plus….
Mais l’auteur et le lecteur ne peuvent pas se contenter d’une telle facilité sinon il n’y a plus de thriller…. Ce sera donc beaucoup plus travaillé et comme je l’écrivais plus haut, il ne faudra rien perdre de ce qui est écrit ou suggéré pour comprendre et démêler l’écheveau formé par cette histoire. En effet, comme souvent dans ce genre de récits, une des principales raisons des situations actées dans le présent sera à trouver dans le passé. Si parfois ce dernier tend à se faire oublier, il n’est est pas moins vrai qu’il forge les hommes d’aujourd’hui et de demain…. Je suis toujours étonné, même si je le conçois (puisque c’est ainsi, assez souvent, dans la « vraie vie »), de voir que ce qui a régi une enfance, puisse influencer autant le « ici et maintenant» . Ce qui me rend triste, c’est ce côté « explications et fatalité » du style : « ben, oui, je suis un monstre d’horreur mais il ne pouvait pas en être autrement, regardez mon enfance »….. C’est quelque chose qui me dérange profondément. Je referme la parenthèse.
Sans temps mort, avec un style très addictif, Sonja Delzongle nous entraîne dans un tourbillon où le mot ennui n’existe pas. D’une piste à une autre, elle nous égare vers certaines possibilités avant de nous remettre sur la bonne route jusqu’à un final terrifiant et glaçant…
Quand la neige danse
Sonja Delzongle
Éditions Denoël (avril 2016)
Collection Sueurs froides
432 pages
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06:54 Publié dans 01. polars francophones | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : quand la neige danse, sonja delzongle | Facebook | |
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