Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

05/05/2019

La louve de Sibérie, d'Amadeo Alcacer

41sJu8tDGwL._SX195_.jpgUne chronique de Cassiopée

L’art de tuer était devenue une seconde nature.

Amadeo Alcacer a quitté l’Amérique du Sud et son atmosphère pour nous entraîner cette fois-ci dans un pays plus froid : la Russie. Il nous présente une intrigue travaillée où corruption, mensonges, trahisons, perversité sont en première ligne.  J’aurais envie d’écrire qu’il nous démontre que « homo hominis lupus est » (l’homme est un loup pour l’homme). En effet, dans son roman, chaque personnage ne peut compter que sur lui-même tant les autres peuvent être manipulateurs, retors, en déformant la réalité ou en la percevant (volontairement ou non) d’une autre façon que ce qu’elle est. Cela met le lecteur dans une position trouble. Il pense, il imagine et ses perceptions peuvent être rapidement déstabilisées. J’ai trouvé cela particulièrement bien mis en place, réussi et captivant.

Trois jeunes femmes assassinées et mutilées ont été retrouvées dans la chambre froide d’un boucher. Les enquêteurs doivent mener l’enquête et mettre de côté leurs problèmes personnels, les relations parfois difficiles pour résoudre ce mystère avant qu’éventuellement, le tueur ne frappe à nouveau.

C’est le commandant Natalia Maïakovska qui mène l’enquête, aidée de Nikola Komarov et Viktor Oblomov. Elle a quitté les services secrets mais elle n’a rien perdu de sa sagacité, elle « sent » les choses. Dans un espèce de ballet parfaitement réglé, ils ont chacun leur rôle, leurs méthodes pour résoudre l’affaire qui s’avère plus complexe qu’il n’y paraît. Le boucher pourrait être le coupable-disons- idéal mais est-ce que c’est aussi simple qu’il y paraît ? Qu’en est-il de cette organisation secrète qui semble concernée par ces meurtres ? Qui tire les ficelles et pourquoi ?

C’est une narration à plusieurs voix qu’il nous est donné de découvrir. On suit différents protagonistes et un individu qui parle à la première personne. Ce dernier décrit le pays, les guerres, les conséquences des exactions sur les habitants, les réactions et l’évolution de certains face à la criminalité et comment celle-ci est devenue plus « discrète ». « La criminalité était redevenue invisible, souterraine, comme du temps de l’Union Soviétique. » Il parle également du poids de l’éducation. Comment, de plus en plus, au fil du temps, il s’est senti, fort, intouchable…. « Je n’avais pas peur de la mort, et je n’avais pas peur de la donner car … Tel était mon héritage. » J’ai particulièrement apprécié ces passages très bien construits et écrits « au scalpel », montrant la froideur, le détachement et la détermination de la personne qui s’exprime.

L’écriture et le style de l’auteur sont puissants, profonds, il ancre son récit avec froideur dans un réalisme qui fait frissonner. Prévoyez une tasse de thé russe pour le lire car une fois lancé, vous n’aurez pas envie d’arrêter !

 

Éditions : Santa Rosa (30 Avril 2019)
250 pages

Quatrième de couverture

A Moscou, un boucher découvre trois corps dans la chambre froide de son commerce. Les jeunes femmes, poignardées, ont été horriblement mutilées. L’enquête est confiée au commandant Maïakovska et ses collaborateurs, les inspecteurs Nikola Komarov et Viktor Oblomov, de l’unité 4 de la M.U.R, la police criminelle. La résolution de ces meurtres semble complexe d’autant qu’un faisceau de preuves indirectes mène tout droit au Clan de Berovo, une organisation criminelle tentaculaire qui fait appel pour ses règlements de comptes aux meilleurs assassins du pays.

 

 

Les commentaires sont fermés.