28/09/2021
L'enfant dormira bientôt, de François-Xavier Dillard
Une chronique de Cassiopée
Ce thriller est absolument glaçant et le final vous laisse sans voix…
Le personnage principal de de roman est l’enfant. Le bébé qui vient de naître et qui a besoin de ses parents, le gamin qui grandit, l’adolescent qui se cherche et qui fait parfois les mauvais choix et l’adulte parce que chaque homme, chaque femme est le fils ou la fille de quelqu’un. Notre enfance, notre passé nous construisent et plus que jamais, dans ce livre, c’est flagrant.
Peut-on lutter contre ses racines, contre ce qu’on a vécu et qui nous a marqué au fer rouge ? Peut-on lutter contre les influences, le qu’en dira-t-on, le poids des non-dits ?
C’est tout cela et bien plus encore qui sera évoqué, avec brio, dans ce thriller.
Jeanne Muller, une commissaire atypique, qui ne s’embarrasse pas de fioritures mène une enquête difficile sur des disparitions de nourrisson dans des maternités. Le lieu n’est pas le même et elle recherche ce qui peut relier les différents méfaits. Un point commun est trouvé. Est-ce que ce sera suffisant pour comprendre qui agit dans l’ombre et retrouver les bébés au plus vite ? Pas sûr … D’autant plus que Jeanne, femme au grand cœur, a pris sous son aile Samia, une jeune fille paumée, qu’elle espère sauver de la rue. Il y a donc plusieurs histoires en parallèle, dont le ressenti de Samia, raconté à la première personne.
Si quelques situations m’ont paru un peu « surjouées » ou exagérées, cela ne m’a pas dérangée tant j’étais prise par le récit. Les différents personnages sont très intéressants. Après un drame personnel, Michel Béjard vit seul avec son fils, un jeune adulte, assez mystérieux, plutôt bizarre. Ils sont tous les deux tourmentés, hantés, par des souvenirs terribles et le dialogue est quasiment inexistant. La policière est elle aussi une personne peu ordinaire, pas toujours raccord avec la loi alors qu’elle la représente. Il faut voir comme elle mène les interrogatoires ! C’est un des atouts de ce recueil, les protagonistes, pour la plupart, ne sont pas entièrement blancs ou noirs. Ils sont tous en contraste, avec des failles et le lecteur ne peut pas savoir qui ils sont réellement, les caractères sont ambigus.
Je ne connaissais pas cet auteur et je le relirai probablement. Son style est accrocheur, les thèmes qu’il aborde sont de vrais sujets de société et il les développe avec doigté et intelligence. Son écriture est fluide, il y a de nombreux dialogues qui rythment le texte. On suit les principales intrigues d’un chapitre à l’autre mais sans jamais perdre le fil. Je pensais qu’il avait forcément des « ponts » et j’ai cherché lesquels. J’étais loin de tout imaginer !
J’ai trouvé particulièrement réfléchi le cheminement des hommes et des femmes qui avancent vers la résilience. Certains ne trouvent la paix que difficilement et à un prix vraiment lourd. Cela pose la question du pardon et de la paix dans nos vies. Jusqu’où sommes-nous capables d’aller pour les obtenir ? Et sera-t-on sereins pour autant ?
C’est un roman noir, avec des scènes parfois dures mais je ne regrette en rien ma lecture, bien au contraire !
Éditions : Plon (23 Septembre 2021)
ISBN : 978-2259306485
336 pages
Quatrième de couverture
Michel Béjard tente de mener une vie normale avec son fils Hadrien, un jeune adulte perturbé qui ne guérira jamais du drame familial qui a envoyé sa mère en prison et l'a rendu handicapé à vie. Son père passe la majeure partie de son temps à la Fondation Ange qu'il a créé pour la protection de l'enfance et l'aide à l'adoption. Un matin, Michel Béjard voit débarquer le commissaire Jeanne Muller en charge d'une enquête très particulière. Deux nourrissons viennent d'être enlevés. Leur point commun ? La proximité de leurs parents avec la Fondation Ange...
23:38 Publié dans 01. polars francophones | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |