Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/11/2022

Bêta-tueurs, de Cendrine Bertani

Beta-tueurs.jpgUne chronique de Cassiopée

Premier polar pour Cendrine Bertani et il faut reconnaître qu’elle n’a pas choisi la facilité. Elle s’est attaquée à un projet ambitieux avec une mise en abyme d’un roman en construction dans le sien.

Avec ce procédé, on suit deux enquêtes (une réelle et une fictive) et on découvre pas mal de choses concernant l’écriture, les relations avec des bêta lecteurs, les libraires, les services presse, les salons…
Comme l’histoire se passe à Lyon (que connaît l’auteur et moi également), on visualise bien les lieux et quartiers qu’elle évoque. Elle parle même des « polars du quai », belle allusion aux quais du polar, manifestation lyonnaise d’envergure.

Au début, il m’a fallu être attentive pour repérer les différents personnages et la fiction à laquelle ils appartenaient. C’est probablement de ma faute dans la mesure où je lis plusieurs livres en même temps, j’aurais dû me consacrer uniquement à celui-ci. Pas grave, j’ai pris mes repères assez rapidement malgré tout. Mais, c’est une suggestion, une petite liste des principaux protagonistes en début d’ouvrage m’aurait bien aidée.

Dès les premières pages nous plongeons dans le sordide, un crime terrible, un homme assassiné, sans raison apparente. Qui a agi ? Pourquoi ? Les enquêteurs ont fort à faire et ne savent par quel bout prendre le peu d’éléments qu’ils ont en mains. Comment mener des investigations quand on ne sait rien ? Nous assistons à leurs tâtonnements, leurs échanges (parfois musclés), leurs déductions.

Tout l’art de ce récit est de nous balader en permanence. D’abord d’un texte à l’autre, ce qui implique une bonne concentration, puis dans chaque texte d’un individu à l’autre. Qui se cache derrière les noms, les pseudos, qui est qui ? Et surtout qui est honnête, qui triche ?
Ensuite, l’auteur nous balade en offrant des intrigues travaillées, des ramifications, et des individus au profil psychologique recherché.

Au départ, je me suis demandée comment les deux entrées allaient être reliées car, forcément, on se doute qu’il y aura quelque chose. C’est amené avec doigté mais peut-être que la conversation entre les deux copines (je ne dévoile rien, je ne dis pas qui, ni quand, ni où) est un peu expéditive et rapide, on ne sent pas vraiment de doute, ni de questionnement ….

Le style est percutant, l’écriture incisive, pas de temps mort. La principale thématique, dont je ne dirai rien, a déjà été abordée mais elle l’est sous un autre angle et c’est intéressant. Il y a des pointes d’humour pour alléger le propos, des sentiments amoureux qui se délitent ou pas pour donner de l’humanité aux individus, de nombreuses références…. On sent qu’il y a eu un sérieux travail de recherches pour aborder au mieux tous les sujets présentés. D’ailleurs, on pourrait penser que Cendrine Bertani a mis beaucoup (trop ?) de choses dans son livre mais elle a su agencer tout ce qu’elle voulait transmettre pour une rédaction relativement équilibrée et puis au moins, ça ne sonne pas creux !

Éditions : Bookelis (22 septembre 2022)
ISBN : 979-1035958886
310 pages

Quatrième de couverture

Lyon, 1er arrondissement. La PJ est envoyée sur les lieux d'un crime sanglant à la Croix Rousse. Pas de vol, pas de trace d'effraction... Juste un détail troublant découvert sur le corps de la victime. Que signifie cette mise en scène morbide ? Les policiers restent perplexes. Les meurtres s'enchaînent alors avec un modus operandi qui ressemble fort à celui d'un roman de la sélection de la rentrée littéraire. Bad buzz, pour son auteur, pressenti pour devenir la star des prochains Polars des Quais ? Et si la réalité était plus complexe qu'il n'y paraît ?