18/03/2011
Meurtre pour de bonnes raisons, d'Olivier Kourilsky
La raison du plus fort …. Chronique de Cassiopée
Les dialogues incisifs donnent de la légèreté, (mais la qualité reste), au contenu des pages et permettent d’appréhender les relations entre les uns et les autres. Les références médicales ne sont pas lourdes et sont suffisamment explicites pour qu’on n’ait pas l’impression d’être noyé sous un jargon de professionnel. Tout est donc bien dosé, avec intelligence et qualité.
Ce roman est constitué de quinze chapitres entourés d’un prologue (se passant en 1959 en Algérie) et d’un épilogue. Certains passages sont écrits en italiques, une voix off que l’on suit et qui distille quelques informations.
C’est parfois le passé, à d’autres moments le présent ou les réflexions des uns ou des autres que nous approchons ainsi. On ne peut jamais confondre ou se tromper, l’écriture est très claire, les situations aussi.
Grâce à ces passages où le lecteur attentif peut trouver un ou deux indices, on se surprend à essayer de comprendre les meurtres qui jalonnent cette histoire, qui agit et pourquoi.
Des références musicales de bonne facture complètent le récit. Notre écrivain serait-il aussi un excellent mélomane ?
Le titre : « Meurtres pour de bonnes raisons » m’a intriguée avant lecture … Peut-on avoir de « bonnes raisons » de tuer ? Tuer qui ? Pourquoi ? Dans quel but ? Pour quelles raisons ? La vengeance peut-elle expliquer un meurtre ? La trahison est-elle une bonne raison ? Qu’est ce qu’une « bonne raison » ? A-t-on le droit d’enlever la vie à l’autre parce qu’on le juge coupable ? Jusqu’à quel point pouvons-nous porter un regard sur les actes des autres ?
A travers l’un de ses personnages, Olivier Kourilsky évoque le fait que l’on puisse prendre « goût » à la violence. «J’ai découvert le plaisir de tuer. De dominer.».
Ce n’est pas la première fois que je suis confrontée à ce genre de remarques, le taux d’adrénaline qui monte lorsqu’on agit violemment, contre la « loi » ou le respect.
C’est malheureusement quelque chose de tout à fait réel mais comment peut-on en arriver là ?
Olivier Kourilsky est bien documenté, que ce soit sur les événements qui se sont déroulés en Algérie, sur le fait que les ressortissants étrangers doivent repasser leurs diplômes médicaux avant de pouvoir exercer en France ou encore sur les conditions de travail dans un hôpital qui sont, elles aussi, fidèlement décrites (si besoin, pour le lecteur, il y a une note en bas de page, (à signaler qu’il en manque une page 142, le 1 de la ligne 6 n’étant pas expliqué)).
Ce livre se lit très vite, car il est prenant, et agréable à lire. L’intrigue pourrait sembler simple mais le rapport présent / passé est judicieusement amené et apporte un plus indéniable qui permet d’étoffer le tout. Une lecture pas « prise de tête » qui permet de se détendre.
De plus ce bon roman pourrait être adapté en téléfilm et je pense qu’il le mérite.
Cassiopée
Présentation de l’éditeur
Agnès Bourdin cache une blessure profonde. Elle n'a jamais connu son père, mort pendant la guerre d’Algérie.
Dans le service de chirurgie très réputé où elle vient de décrocher un poste, une série d’évènements bizarres trouble le quotidien de l’hôpital. Tandis que chacun suspecte tous les autres, Agnès se penche sur le passé de son père. Quel homme était-il en réalité ? Que s’est-il passé en Algérie ?
D’autres événements secouent le quartier. Un tueur en série, plusieurs peut-être, rôde près de Barbès. Le commissaire Maupas mène les deux enquêtes de front, avec l’aide discrète de son collègue Machefer.
Dans cette intrigue palpitante et humaniste, on retrouve avec plaisir plusieurs protagonistes des deux premiers romans d’Olivier Kourilsky, Meurtre à la morgue et Meurtre avec prémédication.
Meurtre pour de bonnes raisons
Editions Glyphe
216 pages
17 €
17:50 Publié dans 01. polars francophones | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |