27/12/2011
La mort en guêpière, de Lucienne Cluytens
Une chronique de Cassiopée.
C’est dans les eaux noires de la Deûle, qu’un homme, mort, a été retrouvé.
Ce n’est pas la première fois mais, cette fois-ci, une petite grand-mère a vu des choses bizarres …..Tout le monde le sait, « les vieux » ont le sommeil léger, dorment peu, et voient tout derrière leurs carreaux …. (Certains ajouteraient même, que ce qu’ils ne voient pas, ils l’inventent, ou qu’ils voient ce qu’on préférait qu’ils n’aient pas vu …. mais ceci est un autre débat …..)
Est-ce que, ce qu’elle a aperçu, suffira à faire avancer une enquête passablement embrouillée ? Les différents protagonistes tiennent des propos flous, voulant se protéger les uns, les autres, ne se rappelant que vaguement, ce qu’il s’est passé, vu que l’alcool a coulé à flots lors de la soirée où l’homme a disparu …. Pas sûr que les observations de la mamie suffisent … Il faudra la sagacité des enquêteurs et surtout du capitaine Flahaut ainsi que la présence d’une jeune femme, Nassima, (qui pourtant, déteste la police), intuitive et ne s’en laissant pas conter pour débrouiller l’écheveau.
L’histoire principale n’a rien de très original, de très enthousiasmant, mais lui sont rattachés quelques petits compléments qui rehaussent un peu le tout : des problèmes de couples, une femme qui a envie de s’émanciper, des complications dues à la jalousie au travail, le poids de la culpabilité pour ceux ou celles qui ont caché une partie de la vérité, les choix à faire (et surtout à assumer), etc ….
Les personnages masculins ne sont pas des « foudres » de guerre et, à part un ou deux, n’ont rien de bien exceptionnels. Ils causent, ils causent, certains se la « jouent » un peu, mais tout cela reste superficiel. L’auteur ne les a d’ailleurs pas détaillés outre mesure.
Le capitaine Marc Flahaut gagnerait à s’étoffer, à plus communiquer en « voix off » ses ressentis, ses impressions, son cheminement pour arriver à une conclusion. Ainsi ; il aurait pu être plus captivant.
Nassima a été, pour moi, l’élément le plus intéressant. Elle parle, elle ose dire tout haut ce que certains pensent tout bas, elle a juste ce qu’il faut d’audace pour bousculer les vies trop plates, trop bien rangées, trop organisées, pour apporter ce brin de folie, ce petit détail (une jolie guêpière noire et rouge ?) qui, sans tout changer, vous donne envie de poursuivre avec l’intrigue. C’est elle qui a maintenu mon attention, qui m’a donné le souhait de continuer avec des individus que je trouvais un peu placides, effacés ; sans ambition « littéraire » (je veux dire par là, sans rien pour en faire des personnages qu’on n’oubliera pas rapidement), fades, sans saveur.
L’écriture est de qualité mais le style de Lucienne Cluytens est pour moi un peu trop « lisse », appliqué, construit comme une bonne dissertation, structuré, manquant de fantaisie, trop « régulier ».
Pour être emballée par un livre, il me faut ce petit quelque chose qui m’accroche : soit un rythme qui m’essouffle, me prend aux tripes, soit une approche poétique qui parle au cœur, soit un contenu qui me taraude l’esprit … et cela m’a manqué dans cette lecture.
Je reconnais l’aptitude de l’auteur à avoir produit un texte bien agencé, une aventure qui tient la route, et qui pourrait être adaptée avec bonheur en téléfilm.
Globalement, je n’ai pas passé un mauvais moment mais ce roman policier ne se démarque pas assez pour être celui dont je parlerai avec des étoiles dans les yeux et dont je me souviendrai longtemps.
Cassiopée
Titre : La mort en guêpière
Auteur : Lucienne Cluytens
Éditions : Ravet-Anceau(Novembre 2011)
Collection : Polars en Nord
Nombre de pages : 256
Quatrième de couverture :
On a encore repêché un noyé dans la Deûle, la rivière qui longe la citadelle de Lille. Cette fois, il s'agit d'un homme qui avait un peu trop fêté sa nouvelle promotion. Ivre, il serait tombé à l'eau. Ça ressemble à une mort accidentelle, mais Marc Flahaut, le policier chargé de recueillir les témoignages des témoins, a l'impression qu'on le mène en bateau. Des contractions apparaissent et la femme d'un des collègues de la victime semble en savoir plus qu'elle ne le dit. Flahaut, qui n'est pas insensible à son charme, va tenter d'en savoir plus.
02:32 Publié dans 01. polars francophones | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook | |