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17/01/2020

Blessures invisibles, d'Isabelle Villain

41bYwGPVh3L._SX195_.jpgUne chronique de Cassiopée

C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai retrouvé le commandant Rebecca de Lost. Je l’avais laissée, pas très en forme, à la fin du récit précédent d’Isabelle Villain et la revoir sur le terrain est une bonne chose. Même si les souffrances ne sont ni effacées, ni réglées, elle n’a rien perdu de son opiniâtreté, de son énergie, de sa volonté de résoudre les enquêtes qui lui sont confiées. Le tueur au marteau court toujours et se remet à sévir alors qu’il y avait eu une très longue pause, bizarre. Elle doit, elle veut le coincer. Mais elle n’a pas que ça à résoudre. Un militaire a été retrouvé mort à son domicile. Il semble qu’il s’agit d’un suicide car il souffrait de SPT (stress post-traumatique), ce mal-être profond des soldats lorsqu’il revienne dans une vie plus calme, plus dans la norme. Pourtant certaines choses laissent à penser que c’est peut-être une mise en scène. Alors que s’est-il réellement passé ?

Rebecca et son équipe vont être confrontés à ces deux affaires. Rien d’évident d’autant plus qu’elle ne sait plus très bien où elle en est au niveau personnel et amoureux (alors forcément, ça la perturbe) et qu’un de ses collègues semble bien proche de l’épouse de l’homme trouvé mort….  Tout cela ne simplifie pas les relations et le quotidien. Mais de ce fait, le commandant de Lost et ses adjoints sont terriblement humains et c’est un plus pour le lecteur qui découvre des individus qui lui ressemblent et auxquels il peut s’identifier. Rebecca a un passé lourd, des choses à régler avec elle-même et avec les autres. De temps à autre, sa vie lui semble lourde à porter et malgré tout, elle essaie d’aller de l’avant. La connaître, d’une façon plus approfondie au fil des recueils, la rend attachante. Mener de front ces deux enquêtes va lui demander de rester concentrée, de ne laisser passer aucun indice mais sa volonté la rend forte.

Dans ce roman, Isabelle Villain a beaucoup creusé l’aspect psychologique des protagonistes. Elle est allée loin dans la noirceur de l’âme humaine. Elle a mis en scène des personnes retorses, dangereuses, manipulatrices, perverses. Elle a su construire leur portrait par petites touches pour qu’on les découvre lentement et qu’on les cerne plus précisément au fil de pages ….. C’est captivant et l’attention est maintenue en permanence. J’ai trouvé également intéressant que l’auteur aborde le SPT. Cela reste un sujet difficile même si on en parle plus qu’avant. La grande « muette » refuse parfois de l’évoquer (comme expliqué dans ce recueil), dommage…. Le SPT est une souffrance pour la personne concernée et pour son entourage, il faut en être conscient. Cet état entraîne d’importants troubles relationnels. Et c’est tellement difficile d’en discuter, de le reconnaître bien qu’il existe des groupes de paroles …. D’autres thèmes sont présentés dans ce livre et l’ensemble reste homogène et bien dosé, rien n’est flou.

L'écriture, de qualité, est fluide et addictive, le rythme excellent, le cheminement vers la découverte finale pour le meurtrier au marteau bien amené (et totalement bluffant) maintenant le lecteur sous tension, la peur au ventre. Le suspense ne faiblit pas et l’histoire se lit d’une traite. J’ai énormément apprécié ma lecture, ne voyant pas le temps passer. Et j’espère retrouver Rebecca et l’auteur (qui se bonifie au fil des titres) très rapidement.

Éditions : Taurnada (9 Janvier 2020)
260 pages

Quatrième de couverture

Le major Maraval est retrouvé mort à son domicile, une balle dans la tête, son arme à la main. La thèse du suicide est pourtant très vite abandonnée par le groupe du commandant Rebecca de Lost, et les pistes militaires et familiales se multiplient. Dans le même temps, le "tueur au marteau", demeuré silencieux depuis l'enterrement du capitaine Atlan, décide de reprendre du service. Deux enquêtes sous haute tension.