25/10/2024
Aranea - La légende de l'empereur, d'Alexandre Murat
L’auteur est un descendant du maréchal Murat, beau-frère de Napoléon et je ne doute pas un instant qu’il a pris autant de plaisir à écrire cette histoire que moi à la lire.
On commence dans le passé avec Napoléon qui donne des aigles en argent à des personnes de son entourage. Il faut les rassembler, les observer et décrypter les inscriptions sur leur socle. Tout cela mènera à une découverte extraordinaire ne devant pas être exploitée par n’importe qui. Pourtant, cela attire la convoitise de nombreux individus, pour de bonnes ou de mauvaises raisons …. Et tous veulent ces aigles !
On bascule rapidement dans le présent (2018) et on fait connaissance avec un trafiquant d’art astucieux, organisé mais peut-être pas infaillible. Il a un vaste réseau, et sait se couvrir en mettant plusieurs intermédiaires qui font écran et ne savent pas que les autres existent. Ainsi il cloisonne et se protège. Bien entendu, les aigles, il décide que c’est pour lui !
En parallèle, on découvre un milliardaire américain, James Wisslemore. Il sait que les aigles existent et a bien l’intention de tous les récupérer, quitte à mettre d’énormes sommes sur la table des négociations. Pour arriver à ses fins, il recrute deux personnes. Alex, un professeur d’université passionné par tout ce qui touche de près ou de loin à l’Empereur. Mary, directrice d’une agence de sécurité, capable de tuer et de se battre. Comme James est particulièrement doué pour présenter les faits en n’hésitant pas à manœuvrer et travestir un tantinet la vérité, les deux cèdent et acceptent de travailler pour lui.
On ne fait pas plus opposés que ces deux-là. L’enseignant est calme, réfléchi, agréable, droit dans ses bottes, incapable de tricher, de mentir. Ses émotions le bouleversent quelques fois. Elle, c’est un feu follet ou un feu d’artifice. Elle va, elle vient, elle n’a peur de rien et n’hésite pas à voler, voire à tabasser et plus, tout en restant maîtresse d’elle-même et de ses émois …. Il faut pourtant qu’ils collaborent …. Pas facile de se comprendre, de discuter lorsqu’on est si différents, mais avec un peu de doigté, en faisant des concessions, ils peuvent, probablement, y arriver. Mais comme on dit, chassez le naturel ….
Avec une belle documentation historique, intégrée finement au récit, Alexandre Murat a su me captiver et m’entraîner dans son histoire. Pas de temps mort, les courses-poursuites et les jeux d’influences s’enchaînent, chacun essayant de se jouer de Mary et Alex afin de profiter de leurs compétences. Combien sont-ils à tirer les ficelles dans l’ombre ? Que veulent-ils exactement et pourquoi ?
L’écriture vive et fluide, les dialogues très vivants et les rebondissements maintiennent en permanence non seulement notre intérêt mais aussi notre envie d’en savoir plus. Le côté historique est captivant car au final, j’ai reçu des informations sur Napoléon que j’ignorais et c’est plus qu’agréable d’apprendre en lisant !
C’est donc une lecture comme je les aime. Dépaysante, emballante, prenante. On voit que l’auteur maîtrise parfaitement son sujet, il dose très bien le suspense, le côté amour pour pimenter, le rythme pour nous scotcher aux pages, les éléments de la grande Histoire. Les personnages ne sont pas trop manichéens, certains sont même capables de nous faire changer d’opinion sur eux.
Un bel équilibre pour un recueil réussi ! Vivement un autre titre !
Éditions : Fleuve (22 Septembre 2022)
ISBN : 978-2265155763
370 pages
Quatrième de couverture
Mai 1821. Napoléon sent la mort arriver. Avant de s'éteindre, il ordonne que sept aigles en argent bien particuliers soient distribués à des proches, initiés au grand secret qu'ils recèlent.
Novembre 2018. Alex, professeur réputé d'histoire des Civilisations, et Mary, directrice d'une agence de sécurité, sont embauchés par un milliardaire américain, James Wisslemore, pour retrouver ces aigles qui doivent mener à une découverte hors du commun : trésor inestimable, objet risquant de changer la face du monde ou secret fantasmé ?
13:27 Publié dans 01. polars francophones | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |