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03/06/2014

Entretien avec Alain Minsart

Après avoir chroniqué son roman  Vert Foncé,  « un roman à découvrir, alliant une approche scientifique, écologique avec les dérives des gouvernements lorsque la politique n’est pas utilisée à bon escient… »,  écrit-elle, Cassiopée a souhaité interroger l’auteur, Alain Minsart.

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 Cassiopée. Comment vous est venu l'idée du livre "Vert Foncé"? Comment avez-vous organisé sa construction puis son écriture ?

Alain Minsart. Il y a longtemps, je vais dire trente ans pour me rajeunir, j’ai appris que la vitesse de la lumière était une constante, une limite qu’on ne peut dépasser. À sa limite, la masse inerte devient infinie, le temps s’arrête. Ajoutons en simplifiant, que la masse grave et la masse inerte sont égales. Ces deux propriétés de la matière sont pourtant tout à fait différentes. La masse grave est celle qui est liée à la pesanteur, elle colle la voiture à la route, la masse inerte est celle qui envoie la voiture dans le fossé quand vous prenez un virage trop vite.

Pourquoi cette constante, pourquoi cette égalité ? Les physiciens interrogés au fil du temps m’ont répondu : que c’était vrai, mesuré, vérifié… . Mais, Ils n’ont jamais répondu à ces questions.

Un jour, intuitivement, j’ai eu la réponse. Elle éclaircissait beaucoup d’autres points,  Je tenais « mon  Graal ».

Nous vivons dans un monde qui s’accélère, qui devient de plus en plus liberticide.  Les plus belles idées sont transformées en taxes sur la vie. L’actualité m’a donné l’histoire.

Pendant six mois, le roman s’est construit dans mon imaginaire. C’est la partie la plus agréable. Un jour, j’ai commencé à l’écrire. J’ai la frappe laborieuse, cela m’a pris six mois. Je n’aime pas me relire ; six mois de plus. Un an pour trouver un éditeur, puis encore quelques mois… .

vert_foncé.gifC.  Je pense que Laure-Anne Minsart qui a réalisé l’illustration de couverture est une personne de votre famille (votre fille ?). Avez vous "commandé " un type de d'illustration ou choisi parmi des œuvres existantes celle qui vous semblait en accord avec votre roman ?

A.M. Oui, c’est un tableau de ma fille.  Il représente une  libération. Comme un des messages que veut transmettre le mouvement  Liberté & Harmonie dans le livre est que nous devons nous libérer des contraintes imposées ou que nous nous créons, le choix s’est imposé tout naturellement. La maison d’édition ne voulait pas au début de cette illustration, car le format du tableau et celui de la couverture ne correspondaient pas. J’ai donc amputé le tableau. Du beau coq, il ne reste que la tête et l’œuf est coupé en deux. Je ne voulais absolument pas d’une image anonyme achetée sur le net.

C.  Il me semble que votre vie est déjà bien remplie alors pourquoi rajouter l'écriture ? Parce qu'elle a toujours été en vous? Ou s'est elle "imposée" sur le tard ?

A.M. Raconte-moi une histoire… Les histoires sont dans chacun de nous. J’ai des lectures très éclectiques. Mais tous les romans qui annoncent la découverte du Graal, même si j’ai pris beaucoup de plaisir à les lire,  m’ont laissé sur ma faim. Le « V », comme vase, comme la forme du …  de la ... ,  c’est imaginatif, mais un peu  décevant comme Graal. Vous ne trouvez pas ?

Vert Foncé a été écrit  pour partager le plaisir que j’ai eu en le pensant.

C. Comment et pourquoi passe-t-on de la Belgique à Oléron, que vous apporte l'ostréiculture ?

 A.M. On passe par la Bretagne. Pendant plus de dix ans Trégastel en vacances.  Une terre de légende, où le granit rose, la mer et les constructions de l’homme ont sublimé l’environnement. Un jour, on vieillit, la mer devient  un peu trop froide, on descend vers le sud. Pour moi, Oléron n’a pas le charme de la Bretagne. Elle a pour compenser, l’océan et les huîtres.  Une ancienne propriété ostréicole à vendre, un petit paradis. La terre semble vous parler, elle vous demande de rester, d’éviter que la propriété ne devienne un roncier géant. Vous goûtez les huîtres que l’ancien ostréiculteur et quelques-uns de ses amis continuent à affiner dans les claires. Vous comprenez pourquoi il se refuse à manger les huîtres que son petit-fils produit à quelques kilomètres de là. Vous découvrez la pousse en claire, la reine des huîtres.

Les huîtres, ce sont les marais de l’autre côté de l’île. Il faut choisir entre l’océan et les huîtres, vous choisissez les huîtres, l’océan n’est finalement pas très loin.

En produisant en tant qu’affineur de  la « pousse en claire», vous avez un produit d’exception qui a un goût de terroir.

C. Vert Foncé gratte où ça fait mal et soulève de nombreux problèmes d'actualité. Croyez-vous que le monde court à sa perte si personne ne réagit? Que préconiseriez-vous pour que la situation ne parte pas à la dérive ?

A.M. La situation est déjà partie à la dérive, du moins en Europe.  Mais je ne pense pas que le monde court à sa perte. En général, cela se termine par des révolutions. Mais, il arrive que l’homme soit imaginant. Je refuse l’argument d’autorité, chacun doit choisir. Nos enfants choisiront.

C.  Si vous aviez la possibilité de revenir en arrière, quel auteur (décédé) aimeriez-vous rencontrer ?

A.M.  Émile Zola, peut-être parce que j’avais 16 ans quand je l’ai lu et que 16 ans est l’âge où tout est  possible. Pour « J’accuse » plus tard.  Stefan Zweig pour son livre « Le joueur d’échecs » un livre que j’ai trouvé génial.

C.  Avez-vous des auteurs de prédilection, lesquels ?

A.M. Il y a devant moi plus de mille livres, je les ai tous lus avec plaisir. Quand je suis saturé de l’ambiance d’un auteur, j’arrête de le lire.  Je regarde devant moi  au hasard : Anne Rice, Christian Jacq, Barjavel,  Régine Deforges , Georges Bernanos,  Bernard Werber,  Patrick Suskind, ... Un livre que je prête et que je demande qu’on me rende : Le Monde de Sophie.

C.  Avez-vous un nouveau roman en route ? Acceptez-vous d'en dire quelques mots ?

Il est en train de se construire, il n’a que très peu d’avance sur l’évolution du monde.