24/11/2024
Jason Bourne : La traîtrise dans la peau, de Robert Ludlum et Brian Freeman (The Bourne Treachery)
Robert Ludlum n’a écrit que les premiers « Jason Bourne ». Depuis son décès, les titres sont rédigés par Brian Freeman dans l’esprit de celui qui a créé Jason. On ne sent fondamentalement pas de différence dans le style. Sans aucun doute le co-auteur s’est imprégné de l’univers de Bourne avant de se lancer afin de ne pas décevoir les fans de la première heure.
Jason est un homme sans passé. Suite à une grave blessure il a oublié qui il était et a dû tout reprendre à zéro. Parfois des cauchemars, des réminiscences, des images chocs mais très courtes, réveillent sa mémoire mais ce n’est pas suffisant pour retrouver qui il était. Par contre, à partir de cet « accident » de parcours, il sait ce qu’il a vécu. Il se souvient très bien de son amour pour Nova, une femme exceptionnelle qui a énormément souffert. Il sait qu’elle est sa faiblesse, qu’un espion comme lui ne devrait pas avoir de faille mais…
Ses employeurs sont mystérieux et lui confient des missions à distance, sans vraiment tout lui dire, volontairement. Est-ce qu’ils se méfient ? Ou tout simplement le manipulent-ils ? Finalement la question qu’on pourrait se poser est de savoir qui trahit et pourquoi, dans quel but ? Et qui ment, ou a menti ?
Dans ce récit, de nombreuses situations tournent autour du mot « confiance ». Croire en qui ? Croire ce qu’on voit ou à ce qu’on perçoit ? Jason a de temps à autre des perceptions floues, intuitives et il ne sait pas s’il doit s’y fier ou pas. Cela lui donne une petite fragilité et le rend très humain à nos yeux.
Bien enraciné dans des problématiques actuelles, comme par exemple, ce qui concerne le climat, ce texte se dévore. Rebondissements, fausses pistes, voire agent double, on ne sait plus que croire, qui croire. On suit les protagonistes dans un climat souvent hostile, fait de suspicion où tous sont en permanence sur le qui-vive.
L’écriture est plaisante, prenante, sans temps mort, le rythme est rapide. C’est quelques fois un tantinet violent comme dans les films d’action où s’opposent des informateurs, des « taupes » et des chefs plus ou moins honnêtes … Au milieu de tout ça, le lecteur retient son souffle car, même s’il ne sait pas tout sur Jason Bourne, il s’est attaché à lui. C’est une des grandes forces de l’auteur, rendre cet homme attachant, malgré sa facilité à se débarrasser, sans se poser de questions, des gêneurs. On l’excuserait presque d’agir ainsi. La frontière entre le bien et le mal est toujours aussi complexe….
J’ai beaucoup apprécié ce livre, j’aime bien Jason et sa façon de raisonner, de réfléchir, d’observer… On sent que de temps en temps, il hésite entre suivre son instinct et rester dans une certaine forme de certitude pour limiter les risques. Je trouve intéressant également qu’il soit tiraillé entre passion et raison quand il est amoureux.
L’intrigue est bien construite, pas aussi simple qu’on le pense au premier abord et c’est parfait.
Une aventure simple et efficace, bien écrite (merci au traducteur) pour nous maintenir en haleine !
Traduit de l’américain par Philippe Vigneron
Éditions : L’Archipel (21 Novembre 2024)
ISBN : 978-2809847345
412 pages
Quatrième de couverture
Il y a trois ans, Jason Bourne était en mission en Estonie avec sa partenaire et amante Nova. Leur objectif : exfiltrer un scientifique et activiste anti-Poutine venu de Saint-Pétersbourg. Mais les dés étaient pipés et ils ont échoué. Pourchassé par le FSB, l'homme a été assassiné par un tueur de l'ombre, connu sous le seul nom de Lennon. Toujours sous la menace de Treadstone, l'officine qui l'employait, Bourne est aujourd'hui à Londres pour une mission périlleuse, où il croise de nouveau la route d'agents russes, bien décidés à déstabiliser le monde occidental.
19:32 Publié dans 02. polars anglo-saxons | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |