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15/10/2014

La femme tatouée, de Pieter Aspe

femme_tatouee.jpgUne chronique de Cassiopée.

 "Et une Duvel, une! " pardon...."Et une enquête, une!"

 On ne change probablement pas une recette gagnante et Pieter Aspe utilise une fois de plus, habilement, la ville de Bruges mais aussi ses personnages récurrents pour nous tenir en haleine dans une nouvelle enquête de son policier préféré. Le commissaire Pieter Van In et son adjoint Guido Versavel ainsi que la charmante épouse du premier : Hannelore Martens qui est substitut du procureur, sont à nouveau nos compagnons le temps d’une lecture.

Pour pimenter le tout, le fameux Van In boit beaucoup (de la Duvel, une bière qui doit plaire à l’auteur pour la citer aussi souvent), n’est pas indifférent aux jolies femmes (dont la jeune Caroline qui travaille au commissariat et qui n’attend qu’une chose : que Van In craque pour elle), bref un homme avec ses faiblesses ce qui poussent certains de ceux qui le côtoient à se demander ce que sa gracieuse et magnifique épouse lui trouve…les mystères de l’amour sans doute…. Et puis tout cela ne nous regarde pas… N’empêche que cela apporte une touche d’humour non négligeable au roman et que certains dialogues sont de ce fait, assez truculents.

 Cette fois-ci, la personne assassinée est une femme et il se trouve qu’elle a une rune tatouée sur la fesse… Pourquoi ? Appartenait-elle à un groupuscule d’extrême droite, avait-elle des idées bien marquées, ou son mari étant plutôt du style violent et jaloux, a-t-il dérapé ?

C’est à ces questions que notre brave héros va être confronté. Expédier l’enquête en deux temps, trois mouvements, serait bien pratique pour retourner faire la sieste avec sa belle ou boire des pintes (j’exagère, c’est parfois du vin blanc) avec ses copains mais ce ne sera pas si facile.

 

Lorsqu’un écrivain prend les mêmes lieux et protagonistes au long de ses romans, il se doit de se rester vigilant pour ne pas lasser ses lecteurs. Soit il fige ses héros dans un espace temps qui est toujours identique, soit il les fait évoluer. Pieter Aspe a choisi la seconde solution. Le couple improbable auquel il nous confronte, change au fil des histoires, vieillit, et c’est aussi une façon de fidéliser le lectorat (plutôt féminin ?) qui se demande ce qu’ils vont devenir et surtout si leur union va résister aux diverses tentations (et il y en a dans ce dernier opus ;-)

Il peut également y avoir la progression des relations professionnelles. C’est dans ces différents domaines que l’auteur excelle parce qu’il faut bien le dire, ses enquêtes sont toujours un peu menées de la même façon : interrogatoires des témoins ou personnes mêlées de près ou de loin au crime, déductions, filatures, repères, confrontations, retours sur le passé des uns et des autres (personnes tuées ou soupçonnées) rien de vraiment nouveau sous le soleil ou la pluie belges.

Mais fort heureusement, parallèlement à tout cela, on retrouve toujours Bruges et les villes environnantes que l’on sent vivre sous nos yeux tant elles sont bien campées, et l’étude d’un milieu (ici les néo nazis) avec des individus liés à ce dernier, manipulés par la « tête pensante » dont je ne vous dirai rien….

 L’écriture est fluide, le style aéré avec de nombreux dialogues, parfois amusants, quelques sujets graves sont abordés (et auraient pu être creusés mais ce n’est pas le but de l’auteur) comme l’adoption ou les décisions de la justice après un accident mortel…

 On peut donc conclure que cet écrivain belge est une valeur sûre qui a, sans doute, ses fidèles.

Que vous en soyez ou pas, ce dernier roman peut être lu indépendamment des autres et vous permettra de passer un bon moment en ces jours pluvieux d’automne !

 

Titre : La femme tatouée
Auteur : Pieter Aspe
Traduit du néerlandais (Belgique) par Emmanuèle Sandron
Éditions : Albin Michel (29/10/14)
ISBN : 9782226312334

 

Quatrième de couverture

 

Sacrée découverte dans un grand restaurant de Blankenberge : le corps sans vie d’une femme est retrouvé au fond d’un vivier à homards. Sur sa fesse gauche, un mystérieux tatouage, qui apparaît également sur le cadavre du dernier homme à l’avoir vue vivante : la lettre M en caractère runique, emblème d’un groupuscule d’extrême droite. Le commando Mannaz – Versavel et Van In – se lancent dans une enquête détonante et se retrouvent au cœur d’une véritable guerre entre catholiques intégristes, cellules islamistes et néo-nazis.