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17/02/2016

Te laisser partir, de Clare Mackintosh

 Te-laisser-partir.jpgUne chronique de Cassiopée.

Bluffant

 Un enfant a été renversé par une voiture dont le conducteur s’est enfui. La mère est accablée et révoltée. Un policier et sa collègue sont plus particulièrement chargés de l’enquête. Voilà, en quelques mots le contexte. Une énième intrigue de délit de fuite et de recherches diverses ? Et bien, pas vraiment….

 Ce livre est divisé en deux parties pratiquement égales et de deux genres distincts.

 La première se laisse lire en installant certains faits et notamment les difficultés familiales d’un des enquêteurs, le malaise dans son couple, les maladresses par rapport à son fils et sa fuite en avant dans son travail avec pour objectif principal de retrouver le chauffard. Cet homme, Ray, est attachant dans son humanité et sa sensibilité à fleur de peau de « mâle qui ne veut rien montrer ». De plus, au niveau de la recherche du fuyard, il est opiniâtre, organisé, prêt à tout sur la durée pour faire justice. Comme il n’est pas toujours bien dans ses baskets, cela étoffe le propos qui serait resté, peut-être, un peu fade, sans cela. Les investigations ne sont pas aisées et les « chefs » auraient tendance à vouloir classer l’affaire….

 Dans la seconde partie, dès les premières lignes, une angoisse diffuse, indicible se met en place, prenant le lecteur à la gorge. Ce dernier s’interroge et se demande quelles informations il a laissé filer, quels mots il n’a pas lus ou alors mal interprétés…. Et s’impose un retour en arrière qui ne dévoile rien … Bluffé, on se réinstalle dans le canapé et on lit en apnée, osant à peine respirer tant l’histoire est prenante, le rôle des personnages surprenant et la toile d’araignée qui nous entoure, bien tissée….  Quelques pressentiments surgissent mais on a envie de les repousser, de se dire que non, pas ça, quand même…. La peur augmente, l’étau se resserre, les morceaux de puzzle s’imbriquent…..De plus, on suit toujours Ray, dans sa quête et ses problèmes relationnels et cela permet de « se reprendre »…

 Vous le comprenez aisément, il y a un gros effet de surprise dans ce roman, habilement mené, installé avec brio et ne donner, ne serait-ce qu’une infime information, serait spolier donc chut…..

 L’écriture est rythmée, les dialogues nombreux et bien adaptés aux situations. Le traducteur a été très pointu dans le choix de ses mots et son travail est remarquable puisqu’on ne devine rien. En effet, s’il s’était trompé dans l’une ou l’autre des tournures de phrases, tout aurait été faussé donc bravo à lui ! Finalement, tout ce  « jeu »  au niveau de la construction littéraire, que ce soit dans chacune des parties mais également dans l’une ou l’autre est une des grandes forces de ce roman.

 J’ai été conquise par les deux ambiances très différentes, parce que cela donne du souffle au contenu, étonne et renouvelle le classique roman policier où on trouve les gentils détectives qui courent derrière les vilains malfrats. On ne tombe pas, non plus, dans une caricature avec des actions poussées à l’extrême, tout reste plausible, je dirai même tristement possible…..

 Le seul problème, c’est qu’avec un premier roman aussi abouti, Clare Mackintosh va avoir une énorme pression, du pain sur la planche pour rester à la hauteur mais il n’y a aucune raison pour qu’elle ne maîtrise pas parfaitement un nouveau sujet. C’est tout ce que je lui souhaite, pour elle, mais bien entendu, également, pour ses lecteurs qui vont attendre avec impatience son deuxième roman.

 

 Te laisser partir

Auteur : Clare Mackintosh

Traduit de l’anglais (Royaume Uni) par Mathieu Bathol

Éditions : Marabout (Février 2016)

Collection : Fiction - Marabooks GF

Nombre de pages : 456

ISBN : 9782501096331

 

Quatrième de couverture

Une mère accablée par la mort de son enfant. Un capitaine de police déterminé à lui faire justice, jonglant entre tensions familiales et obligations professionnelles.

 

 

 

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