04/06/2018
Sur un mauvais adieu, de Michael Connelly
Une chronique de Cassiopée
Moi, je l’aime bien Harry Bosh. C’est un vieil ami à moi car je le connais depuis ses débuts ou presque. Parfois, il vieillit mal et se lance dans des histoires hautement improbables mais je lui pardonne et je reviens vers lui. Cette fois-ci, ce n’est pas mal, et c’est surtout bien écrit et bien traduit (comme d’habitude par Robert Pépin et je me demande s’il ne finit pas par ressembler à Michael Connelly à force de reproduire ses écrits…).
Bref, revenons à Harry. Après sa retraite, il est devenu inspecteur de réserve. Cela lui prend un peu de temps et surtout ça occupe ses neurones et ça il aime vraiment beaucoup. Il a besoin de bouger, de chercher, de réfléchir sans arrêt …. Par contre, en tant que réserviste, il doit « pointer », noter ses heures et ça, il déteste. Il a son caractère et il préfère agir comme il le sent, souvent à l’instinct, et qu’on lui fiche la paix.
Ses collègues sont à la recherche d’un violeur qui s’invite chez des femmes et disparaît aussitôt son forfait accompli. Sale histoire qui ne rassure pas la population. Harry cherche des indices, des points concomitants entre les différentes agressions pour coincer celui qui agit ainsi dans l’ombre. Mais voilà qu’il reçoit un appel d’un vieil homme qui, sentant arriver la fin de sa vie, se demande s’il n’a pas un héritier qui serait à même de récupérer son immense fortune. Harry accepte le défi bien qu’ayant très peu de pistes. Il va donc passer d’une affaire à l’autre, ne voulant rien lâcher. De ce fait, il va parfois négliger ses collègues ou sa fille…. Il aura besoin d’aide et fera appel à son demi-frère qui est avocat (et qui est comme Harry, un héros récurrent de l’auteur). On le sent investi mais tiraillé car il n’arrive pas à tout mener de front et quelle priorité choisir ? … En outre, il sait bien que la demande du vieil homme est privée et qu’il ne devrait pas utiliser ce qu’il a au bureau ou ses relations de boulot et y passer trop de temps mais…..Il sent bien qu’il dérange que ce soit le conseil d’administration, ou les employés, tous ceux qui voudraient une part du « gâteau »….alors, têtu, il s’obstine….et ne lâche rien, quitte à se mettre en danger....
J’ai beaucoup aimé la recherche de paternité car elle envoie le lecteur vers la guerre du Viet-Nam et donc les souvenirs de Harry Bosh, ainsi qu’ à la rencontre d'une communauté mexicaine et d'un milieu d' artistes. Mais quelle que soit l’enquête, notre réserviste est un sacré bonhomme. Il a une force de déduction impressionnante et ses raisonnements sont toujours intéressants. C’est d’ailleurs ce qui fait que le lecteur est vite imprégné de l’intrigue, il y a toujours un rebondissement, une intuition, une suggestion apportés par Harry et on se demande où cela va nous emmener.
C’est donc une lecture agréable, fluide et captivante mais je mettrai, malgré tout, un léger bémol. Les deux intrigues sont intéressantes, bien construites mais je m’interroge, ont-elles été réunies pour que le livre soit plus long ? En conclusion, un bon Connelly mais pas un des meilleurs.
Sur un mauvais adieu (The wrong side of goodbye)
Auteur : Michael Connelly
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Robert Pépin
Éditions : Calmann-Lévy
ISBN :9782702156520
450 pages
Quatrième de couverture
À présent inspecteur de réserve au San Fernando Police Department, Harry Bosch est un jour contacté par un magnat de l’industrie aéronautique qui, sentant sa mort approcher, souhaite savoir s’il a un héritier. Dans sa jeunesse, le vieil homme a dû quitter sa petite amie sous la pression de sa famille. Aurait-elle eu un enfant de lui ? Cette question n’étant pas du goût du conseil d’administration avide de se partager le gâteau, Bosch est vite menacé. Pour corser le tout, ses collègues du commissariat ne parviennent pas à mettre la main sur un violeur en série particulièrement redoutable…
20:16 Publié dans 02. polars anglo-saxons | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sur un mauvais adieu, michael connelly | Facebook | |