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07/06/2011

Je ne suis pas un serial killer, de Dan Wells

jenesuispasunserialkiller.jpgUne chronique d'Eric

Vers le démon

 Curieux personnage que ce John Wayne Cleaver qui est persuadé à 15 ans d’être prédestiné à devenir un  jour un serial killer et qui se débat contre tous ses démons pour ne pas en devenir un. Notez bien que l’environnement autour de lui n’est pas des plus propices pour une bonne santé mentale : Aider sa mère et sa tante à embaumer les morts dans un funérarium, les éviscérer puis les laver pour qu’ils soient présentables ne prédispose pas à une certaine sérénité existentielle.

.Son obsession pour les tueurs en série, sa connaissance des rituels inhérents aux meurtriers les plus sadiques inquiètent son entourage si bien qu’il est confié à un psychiatre, le Dr Neblin  chargé de relativiser ces étonnantes pulsions. l’humour noir affleure toujours pour évoquer ses sujets de prédilections et sa crainte de passer à l’acte :

-mon père (confie t-il au Dr Neblin) s’appelle Sam, ce qui fait de moi le fils de Sam : un serial killer new-yorkais qui racontait que c’était son chien qui lui ordonnait de tuer ; d’autre part mon nom de famille est Cleaver- couperet-. Combien connaissez-vous de personnes qui portent le nom d’un tueur en série et d’une arme blanche ?

 

Dans le bourg où il habite des crimes en série vont être perpétrés sur des hommes vidés de leurs entrailles ou dépossédés d’un de leurs organes.

Le thriller ici  bascule vers le fantastique voire le surnaturel ; « si le fantastique est une hésitation sur la réalité telle que nous nous la représentons » suivant la définition de Tzedan Todorov nous sommes projetés ici dans une autre dimension ; l’auteur est imprégné par la culture télévisuelle- Dr House, Buffy- et cinématographique du moment-on pense également à Twilight-L’irrationalité des crimes vient contrecarrer en quelque sorte les explications trop logiques de notre jeune détective si bien placé pour mener l’enquête et pour se mettre dans la tête du meurtrier. On peut être dévarié par ce brusque surgissement du surnaturel dans un récit jusque là réaliste ; cette intrusion peut également constituer une interrogation sur notre relation au réel : notre rationalité suffit-elle pour interroger un monde un proie au sordide et à l’horreur ? Il me semble que toute une génération de jeunes auteurs bascule vers la recherche d’une création qui puisse prendre en compte l’absurdité d’un monde menaçant.

Eric Furter

Présentation de l'éditeur

John Wayne Cleaver est un jeune homme potentiellement dangereux. Très dangereux, même. Jugez-en plutôt : garçon renfermé, pour ne pas dire sociopathe, il vit au milieu des cadavres à la morgue locale, où travaillent sa mère et sa tante, il a une certaine tendance à tuer les animaux et depuis son plus jeune âge il éprouve une véritable passion pour les tueurs en série. Ainsi, son destin semble tout tracé. Mais, conscient de son cas et pas spécialement excité à l'idée de devenir un serial killer, John, qui s'est ouvert à un psy, a décidé de respecter quelques règles très précises : ne nourrir que des pensées positives à l'égard de ses contemporains ; ne pas s'approcher des animaux ; éviter les scènes de crime. Ce dernier commandement va néanmoins devenir très difficile à suivre lorsqu'on retrouve dans les environs un corps atrocement mutilé. Puis un second. Y aurait-il dans cette petite ville tranquille plus dangereux encore que John ? Aurait-il enfin trouvé un adversaire à sa taille ? Avec une intrigue qui surprend en permanence le lecteur, Dan Wells nous tient éveillés jusqu'au bout de la nuit - ce qui reste encore la meilleure façon d'éviter les cauchemars.


Je ne suis pas un sérial killer
Dan Wells
Broché: 269 pages
Editeur : Sonatine (14 avril 2011)
Langue : Français

 

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