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05/09/2011

13 heures, de Deon Meyer

13heures.jpgUne chronique de Cassiopée

Amateurs de polars de qualité, c'est-à-dire bien construits mais pas trop prise de tête, préparez-vous !

 D’abord, mettez vous dans l’ambiance. Écoutez un ou deux refrains du zoulou blanc, Johnny Clegg, ensuite installez vous confortablement, avec une boisson à proximité, puis choisissez une période où vous aurez le temps de lire et alors lancez-vous !

 Dès les premières lignes, c’est sur un rythme échevelé, effréné, que Deon Meyer va nous emmener au Cap, en Afrique du Sud où nous resterons treize heures.

Treize heures, c’est court ou c’est long, c’est selon…

Si on est traqué c’est interminable ….

 Nous rencontrerons des personnages marqués, marquants, attachants, parce qu’humains.

Il est fini le temps des policiers bien rangés, lisses, aseptisés, sans aucun défaut. Ce sont des hommes et des femmes ordinaires avec une vie comme la nôtre, parfois un peu compliquée, qu’ils voudraient « autrement » mais …. on ne maîtrise pas tout n’est ce pas ?

 « Une vague de compassion submergea Joubert tandis qu’il observait son collègue, son ami, cet homme qu’il connaissait depuis toujours. La carcasse de Griesel avait toujours été trop petite pour contenir toute son énergie, de sorte que parfois on avait l’impression qu’elle vibrait, comme traversée par des ondes de choc passionnées, tel un tsunami…. »

 Ce que maîtrise parfaitement l’auteur par contre, c’est le sens de l’intrigue à plusieurs entrées, avec des rebondissements bien agencés, des faits qui se mêlent, s’entremêlent, des événements qui se croisent, se choquent, se bousculent, s’enchaînent, des « à côtés » intéressants ….. Entendez par là que dans ce livre, au-delà des agissements des uns et des autres, au-delà de l’enquête, vous allez côtoyer une partie de la population du Cap : Afrikaners, Zoulous, Xhosas, etc … et que vous aurez envie d’aller plus loin dans la compréhension des relations entre les ethnies en lisant d’autres livres de Deon Meyer.

 Un roman découpé en « tranches horaires » regroupant chacune plusieurs chapitres.

Une écriture au cordeau, parfois seulement quelques mots, un vocabulaire ciblé, bien choisi et une traduction excellente.

 « Des livres. Comme chez ses parents. Elle était forcément en sécurité avec quelqu’un qui aimait les livres. »

 Vous rentrez immédiatement en contact avec les protagonistes et vous n‘avez qu’une hâte : comprendre, savoir…

Griessel, un des flics qui mène l’enquête, est décidé à tenir la promesse qu’il a fait un homme, à savoir lui ramener sa fille vivante. Il n’aura de cesse d’aller au fond des choses, de ne rien laisser passer pour réussir sa mission.

Il agit peut-être ainsi pour se « racheter » car il regrette certains choix qu’il a fait comme homme, mari, père ….

Les relations avec son ex femme, ses enfants sont évoquées et auraient pu être plus creusées.

 Rachel qui fuit toujours, tout le temps … ne faisant confiance à personne …

Que fuit-elle, pourquoi ? De quoi a-t-elle peur ?

Qui peut l’aider, comment …. si elle n’accepte aucun contact ?

 Des personnages secondaires de tous bords, qui nous feront découvrir les tensions raciales, la place des uns et des autres dans l’Afrique du Sud post apartheid… Ceux qui pensent avoir trouvé leur place, ceux qui la cherchent …

 « Si vous ne vous intégrez pas, personne ne le fera pour vous. C'est ça le problème avec ce pays, tout le monde se plaint, personne ne veut rien faire, personne ne veut oublier le passé. »

 J’ai trouvé cet ouvrage excellent, bien écrit, bien pensé. Il m’a vraiment donné le souhait de découvrir d’autres titres de cet auteur.

 Si je devais mettre un bémol, petit bémol d’accord ? Ce serait, que peut-être Deon Meyer aurait pu approfondir les relations entre les différentes ethnies pour une découverte multiculturelle plus profonde, mais c’est simplement parce que j’aurais voulu en savoir un peu plus ….

Cassiopée

Titre : 13 Heures

Auteur :Deon MEYER

Traduction (anglais (Afrique du Sud)) : Estelle Roudet

Edition originale : Seuil Policiers - Février 2010

Nombre de pages : 464

 

 Quatrième de couverture :

 Le Cap. 5h36 : une Américaine monte la côte de Lion's Head en courant. Elle est jeune, belle, et terrifiée. Parce que traquée. Comme une bête.

5h37 : l'appel réveille l'inspecteur Benny Griessel. Il y a eu meurtre. Une femme la gorge tranchée, à deux pas St. Martin, l'église luthérienne de Long Street.

7h02 : saoule, l'ex-sensation du chant Alexa Barnard découvre le cadavre de son mari volage par terre. Et un pistolet juste à côté d'elle.

9h00 : avec deux meurtres à résoudre et une insupportable envie de boire, Griessel comprend que former une nouvelle génération de flics risque d'être plus compliqué que prévu.

Passé 12h00 : la course contre la montre engagée pour sauver une jeune touriste de la mort vire au cauchemar.

Et à 15h30, on tire sur Griessel, en plein cœur.

Soit treize heures ordinaires dans la vie d'un inspecteur des homicides du Cap.

Commentaires

très bien....j'ai "zappé" un point non négligeable du roman....
qui a tué Barnard?
si on peut éclairer ma lanterne!

Écrit par : COUPE | 19/06/2012

Il me semble que Barnard a été tué dans une fusillade par les types qui poursuivaient la jeune américaine. Ca tombait à pic : ils ont donc maquillé le crime en transportant le cadavre dans son lit. Leur but était que le chanteur Ivan Nell ne comprenne pas que le traître dans la maison étaient Mouton et Wouter, l'associé de Barnard et son avocat... C'est assez subtil comme il parvient à nouer les deux intrigues...

Écrit par : mtislav | 06/07/2012

Les commentaires sont fermés.