Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

23/02/2012

Les Anges de New York (chronique 3)

anges_de_newyork.jpgUne chronique de Cassiopée

Il s’appelle Frank Parrish.

Il va vous coller à la peau dès que vous aurez fait sa connaissance et ne plus vous lâcher (ou le contraire ? C’est peut-être vous qui ne voudrez pas l’abandonner …)

C’est lui, le cœur du roman, lui qui vous noue le ventre, vous fait sourire, frémir, que vous avez envie de disputer ou d’accompagner parfois.

Lui, qui, hanté par ses démons, doit rencontrer une psy, à la demande de ses supérieurs, lui qui est sans cesse sur la corde raide, entre ce qui est autorisé (dans le cadre de son travail) et ce qu’il se permet de faire (car il a des intuitions et il veut aller au bout de ses suppositions).

Une fois encore, avec Ellory, l’intrigue en elle-même n’est que prétexte, excuse pour mieux vous emmener dans les méandres de l’âme humaine …. vous promener au plus profond d’un homme blessé, en proie aux doutes ou aux certitudes (sans savoir comment les justifier), un policier qui semble avoir tout raté : son boulot, sa vie de couple, ses relations avec ses enfants, sa santé … comment peut-il exorciser ses démons ? Qu’est ce qui raccroche un tel homme à la vie ? Et nous ? Qu’avons-nous fait de la nôtre ?

«Vous est-il jamais venu à l’idée que c’était peut-être le boulot qui m’avait choisi ? »

« Les ombres ne sont que des ombres. Elles ne peuvent pas nous faire de mal tant qu’on ne les prend pas pour autre chose. Mais quand on commence à le faire … eh bien, on finit par leur donner des dents et des griffes, et alors elles finissent par nous avoir…. »

Parrish est-il entré dans la police parce qu’il le souhaitait réellement ou pour mieux comprendre son père (ancien policier qui a été assassiné).

Pourtant….

« Il y avait des choses qu’il valait mieux ne pas savoir, même quand on les savait. »

« Quand les gens font les choses de la mauvaise manière, ils peuvent les faire pour les bonnes raisons. »

Découvrir qui a été réellement son père …. Est-ce que ce sera vraiment une bonne chose ?

Est-il nécessaire de tout savoir pour « grandir », faire son deuil?

De quoi a-t-il peur ? De lui, des autres ; de ce qu’il va découvrir sur son père, sur lui-même ? De son passé, du présent, de l’avenir, de la vie tout simplement ? Ses entretiens avec la psy, même si parfois il les tourne en dérision pour mieux s’échapper, vont-ils l’aider à mieux se comprendre, à retrouver l’estime de soi qui lui manque tant ?

La construction du roman alterne entre l’enquête et les rencontres que Frank a avec la psychothérapeute, nous obligeant à des pauses dans notre lecture linéaire des faits.

Ces dialogues nous offrent alors la possibilité de mieux cerner l’homme, de mieux nous approprier ce qu’il est, nous donnant le souhait de lui tendre la main …. tout en sachant que ce genre d’individu aura d’immenses difficultés à admettre qu’il a besoin d’être soutenu, aimé, compris …

L’écriture de Roger Jon Ellory est forte, puissante, porteuse de questions, proposant une approche de la vie et des institutions policières à New-York, sur les relations dans un couple lorsque le travail prend toute la place (trop?), sur les rapports entre les collègues quand la communication manque, sur le regard personnel « entre soi et soi » parce que parfois l’homme ne sait plus qui il est, ce qu’il veut, ce qu’il souhaite ….

Le rythme est soutenu, s’accélérant très nettement dans les dernières pages.

Une lecture que j’ai énormément appréciée même si elle m’a semblé moins colossale que certaines autres œuvres du même auteur.

NB : Ses héros tourmentés ne lui ressemblent-ils pas un peu ?

Cassiopée

Deux autres chroniques sur ce roman :

- celle de Catherine/Velda

- celle de Jacques

__________________________________________________________

Les Anges de New York
Roger Jon Ellory,
Sonatine, traduit de l'anglais par Fabrice Pointeau,
en librairie en mars 2012

Présentation de l'éditeur

Frank Parish, inspecteur au NYPD, a des difficultés relationnelles. Avec sa femme, avec sa fille, avec sa hiérarchie. C est un homme perdu, qui n a jamais vraiment résolu ses problèmes avec son père, mort assassiné en 1992 après avoir été une figure légendaire des Anges de New York, ces flics d élite qui, dans les années quatre-vingt, ont nettoyé Manhattan de la pègre et des gangs.
Alors qu il vient de perdre son partenaire et qu il est l objet d une enquête des affaires internes, Frank s obstine, au prix de sa carrière et de son équilibre mental, à creuser une affaire apparemment banale, la mort d une adolescente. Persuadé que celle-ci a été la victime d un tueur en série qui sévit dans l ombre depuis longtemps, il essaie obstinément de trouver un lien entre plusieurs meurtres irrésolus. Mais, ayant perdu la confiance de tous, son entêtement ne fait qu ajouter à un passif déjà lourd.
Contraint de consulter une psychothérapeute, Frank va lui livrer l histoire de son père et des Anges de New York, une histoire bien différente de la légende communément admise. Mais il y a des secrets qui, pour le bien de tous, gagneraient à rester enterrés.
Après avoir évoqué la mafia dans Vendetta, la CIA dans Les Anonymes, R. J. Ellory s attaque à une nouvelle figure de la mythologie américaine, la police de New York. Avec ce récit d une rare profondeur, qui n est pas sans évoquer des films comme Serpico, La nuit nous appartient, ou encore Copland, Ellory nous offre à la fois un grand thriller au suspense omniprésent et le portrait déchirant d un homme en quête de justice et de rédemption.

 

Les commentaires sont fermés.