26/02/2016
L’intimité du tueur, de Pierre Willi
Une chronique de Cassiopée.
C’est presque un huis clos que nous offre Pierre Willi : le tueur vieillissant mais volontaire (il veut qu’on se souvienne de lui, s’inscrire dans l’histoire), une prisonnière surprenante et un policier tenace qui ne veut rien lâcher. Ce sont eux qui nous tiennent en haleine, chacun à leur façon. Qui va s’en sortir, comment et à quel prix ? Rien n’est jamais anodin.
Prenez le tueur par exemple. La première fois qu’il a tué, c’est tout juste s’il ne s’en excuse pas, il ne l’a pas fait exprès… Ça s’est pratiquement « imposé » à lui sans qu’il s’en rende compte et une fois que c’était fait…. Ben, difficile de revenir en arrière, n’est ce pas ? Voilà, comment le lecteur se retrouve à frôler l’intimité de cet assassin, à pénétrer au cœur de ses pensées. En plus, cet homme souhaite se raconter, alors, nous suivons tout son parcours, par bribes, parfois désordonnées parce que sa mémoire a évolué….. Il nous entraîne dans le tréfonds de son âme, là où ce n’est pas beau à voir, où les pires pensées peuvent apparaître…..
La prisonnière ? Une personne à la vie insignifiante, qui voudrait, qui aimerait, qui souhaiterait…. Mais tout cela, c’est du conditionnel, pas du futur…. Manque-t-elle de volonté ? De ce petit quelque chose qui fait la différence ? Sans doute. Elle a probablement besoin d’un déclic pour aller chercher au fond d’elle-même tout ce qu’elle a de force , d’opiniâtreté, de détermination … Cet élément déclencheur ne viendra pas d’où elle croit mais il va apparaître et nous allons découvrir une femme qui se transforme, qui s’affirme sous nos yeux. Elle va passer par des tas d’étapes, le désespoir l’habitera souvent ,rien ne sera aisé mais n’ayant rien à perdre, elle tentera…..
Le policier ? Sa hiérarchie lui reproche son manque de résultats et lui, il rumine… Il s’appelle Olivier, son prénom vient de l’arbre du même nom, parfois appelé « arbre de la sagesse ». Est-ce pour cela qu’il s’énerve peu en public, qu’il reste droit et essaie de raisonner pour arriver à comprendre, à cerner l’indicible ? Il ne renonce pas et en fait une affaire personnelle. Bien évidemment, ça tourne à l’obsession et ses idées un peu « folles » dérangent ses partenaires qui ne savent pas comment réagir…. Mais il est attachant dans sa ténacité.
C’est avec une écriture fouillée, un rythme rapide que l’auteur nous fait découvrir son roman. Dans un même chapitre, les trois protagonistes sont exposés l’un après l’autre. En quelques lignes, on sait ce qu’il se passe, on est au cœur des actions et des pensées. Il n’y a pas de temps mort et tout s’enchaîne rapidement. C’est une lecture sombre mais avec quelques éclaircies. Elle est « prenante » et le lecteur est vite scotché au récit.
Il est intéressant de voir l’importance des rencontres dans cet opus. Elles peuvent déterminer la suite des événements, influer le cours du destin, d’une vie …. ou d’une mort…. Je le disais dès le début… Rien n’est jamais anodin….
L’intimité du tueur
Auteur : Pierre Willi
Éditions : Fleur Sauvage (29 janvier 2016)
Collection : Thriller
Nombre de pages : 416
ISBN : 9791094428160
Quatrième de couverture
Un tueur en série malade, vieillissant, qui rêve de postérité
Un gendarme traquant une ombre... jusqu'à l'obsession
Une secrétaire enfermée, qui écrit la biographie d'un fou
Et un imposteur... qui a réveillé la bête
Un découpage très cinématographique, de l'action, la noirceur aimable des sentiments...
pour un page-turner aussi intime que diabolique
06:29 Publié dans 01. polars francophones | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre willi, l'intimoté du tueur, thriller | Facebook | |
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