08/05/2017
Mortel Sabbat, de Douglas Preston & Lincoln Child
Une chronique de Cassiopée
Aloysius Pendergast et sa protégée, Constance Greene, sont tranquilles, bien décidés à rester au calme pendant quelque temps. Mais la visite inopinée de Percival Lake, à qui on a volé une précieuse collection de bouteilles rares, va les faire sortir de leur retraite. Est-ce pour l’amour du vin, la curiosité, le besoin de bouger ou l’envie de prendre des vacances ? Toujours est-il qu’ils vont se déplacer jusqu’au petit village d’Exmouth, dans le Massachusetts. Proche de Salem (ça ne vous dit rien ce nom ?), la ville où l’on parle de sorcières. Pour la petite histoire, c’est en 1692 qu’ont commencé, là-bas, les procès contre les personnes accusées de sorcellerie, et tout cela reste encore présent. De là à basculer dans un univers un tantinet occulte, il n’y avait qu’un pas qu’ont franchi avec dextérité les deux auteurs.
Exmouth, c’est un petit village de pêcheurs où tout le monde se connaît et où tout se sait. Percival Lake, sculpteur, s’est installé là avec sa nouvelle compagne. Amateur de vins de crus rares, il a découvert que sa cave avait été « visitée ». Entre litres brisés ou volés, il va falloir toute la sagacité de Pendergast pour comprendre qu’au-delà du méfait, la situation est beaucoup plus complexe qu’elle en a l’air. Avec son air sombre, sa peau livide, ses vêtements noirs, ses provocations calculées envers la police locale, il va se lancer dans une enquête difficile. On s’aperçoit très vite que des indices sont cachés ici ou là dans le texte, et qu’il vaut mieux connaître la série pour comprendre tout ce qui se trame sous nos yeux. Qu’en est-il de ce mystérieux bateau disparu corps et bien, il y a des années, quel rapport avec « ici et maintenant » ? Pourquoi la présence de Pendergast dérange-t-elle a maréchaussée locale qui n’a de cesse de le mettre en garde et de l’inciter à aller voir ailleurs ? Que souhaite réellement Constance dans sa relation avec son tuteur ?
Entre ésotérisme et recherches de proximité le duo infernal d’auteurs maîtrise parfaitement son texte. Pas de temps mort, des pistes cachées entre les lignes, de l’action, du mouvement et le lecteur qui oscille entre une idée puis une autre. Après un « petit coup de mou » dans les derniers tomes, on retrouve une plume vive, alerte, addictive, captivante. Les chapitres s’enchaînent, on ressent l’atmosphère brumeuse, humide, boueuse, glauque d’Exmouth où beaucoup d’habitants semblent avoir une part d’ombre. Pendergast ne s’en laisse pas compter, il fouille, il gratte, il s’entête encore et encore, ne lâchant rien pour notre plus grande satisfaction.
J’ai beaucoup apprécié ce tome qui reste sur une fin ouverte, m’incitant à enchaîner immédiatement avec le suivant. L’écriture fluide (bravo au traducteur qui sait garder le rythme) nous permet de rester impliqué sans nous plaindre de longueurs inutiles. Et le contenu, bien ficelé, est intéressant. J’ai trouvé très astucieux les liens passé présent ou comment des événements antérieurs peuvent encore influencer le présent. Le trait n’est pas forcé sur le côté surnaturel et donc tout est dosé avec intelligence. A suivre …avec plaisir…..
Mortel Sabbat
Tome 15 : Cycle Pendergast
Auteurs : Douglas Preston & Lincoln Child
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Sebastian Danchin
Éditions : L’Archipel (Mai 2016)
Collection : Suspense
ISBN : 9782809818826
500 pages
Quatrième de couverture
Pendergast est contacté par Percival Lake, un sculpteur à qui on a volé une collection de vins rares. En compagnie de Constance Greene, Pendergast se rend à Exmouth, petit village de pêcheurs situé au nord de Salem, dans le Massachusetts. En examinant la cave pillée, Pendergast découvre, derrière les rayonnages, une niche secrète ayant abrité un corps. Le vol des précieux flacons ne serait donc qu’un leurre destiné à masquer la disparition du squelette…
17:40 Publié dans 02. polars anglo-saxons | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : morte sabbat, preston&child | Facebook | |
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