Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17/10/2017

Il est toujours minuit quelque part, de Cédric Lalaury

il_est_toujours_minuit.jpegUne chronique de Cassiopée

Bill Herrington, presque quinquagénaire, est professeur de littérature anglo-américaine  à l’université Henry Cushing Academy ; passionné par Henry James, c’est un homme aimé et aimant.  Marié avec Lisa, ils ont deux filles de quinze et neuf ans et coulent des jours heureux. Pourtant, Bill a une part d’ombre et de fait, il a coupé les ponts avec une bande de copains qu’ils avaient en commun, son épouse et lui, lorsqu’ils étaient étudiants. Il s’est accommodé de cette situation qu’il a choisie et a mis cette partie de son passé entre parenthèses, à tel point qu’il semble l’avoir oubliée.

Son jeune beau-frère décède et cherchant une photo les représentant tous les deux, il tombe sur un cliché lui rappelant les faits de sa jeunesse qu’il a occultés….. Il zappe et passe à autre chose, refusant de voir un signe du destin dans la redécouverte de cette image…. Mais voilà qu’il trouve dans son casier, à la faculté, un recueil littéraire envoyé par un inconnu…. Ce livre ne lui fait pas envie, il se fiche pas mal de ce qu’il peut contenir…. Par un concours de circonstances comme seule la vie en offre parfois, il va savoir en partie ce qui est écrit et cela lui renvoie en pleine face son passé…..Le poison est en place et commence à le ronger….. Ce roman parle de lui, de ses anciens acolytes et d’un secret partagé qu’ils ont tous mis de côté pour vivre « ici et maintenant »….

Que faire, que dire ? Comment mesurer les risques de voir ressortir une histoire vieille de plus de vingt ans et surtout quelles pourraient en être les conséquences ? Faut-il essayer d’entrer en contact avec l’auteur de cet opus, ou au contraire l’ignorer et attendre, la peur au ventre, que les choses se calment afin de reprendre le cours de sa vie tranquille ?

Evoquant le poids de la culpabilité,  ou la paranoïa qui s’empare de ceux qui ont quelque chose à se reprocher,  ainsi que l’influence du groupe lorsqu’on est entre jeunes et qui amène à agir autrement qu’on ne l’aurait fait en étant seul, l’auteur nous plonge au cœur d’un thriller qui fait la part belle aux réflexions personnelles des différents protagonistes sur ce qu’on est, ce qu’on voudrait être, ce qu’on donne comme image de soi ….. Il donne également de l’importance aux relations familiales, nous rappelant « qu’on choisit ses amis, mais pas sa famille »…. Et que de temps à autre, tout ce que cela implique est difficile à porter et …. à supporter ……………

On assiste à l’installation d’un mal-être grandissant, qui « bouffe » Bill de l’intérieur, attaquant même son sens commun, le maintenant dans des troubles qui vont en augmentant au fur et à mesure qu’il semble perdre le fil de sa vie…. 

Une fois plongée dans le cœur de l’histoire, j’ai eu beaucoup de mal à la lâcher. Cédric Lalaury installe avec doigté une atmosphère de suspicion, de malaise, de non-dits qui se dévoilent au compte-gouttes, c’est bien fait et terriblement addictif….  S’il confirme son talent, il sera agréable de le lire à nouveau.

Il est toujours minuit quelque part
Auteur : Cédric Lalaury
Éditions Préludes 
SBN : 978-2253045601
352 pages

Quatrième de couverture

Bill Herrington est un homme heureux.

La cinquantaine approchant, mari et père comblé, il occupe un poste de professeur de littérature dans une prestigieuse université américaine. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes...

Jusqu’au jour où il trouve dans son casier l’exemplaire d’un roman à sensation publié par un mystérieux inconnu.

 

Les commentaires sont fermés.