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01/07/2018

Internés, de Christophe Coquin

internes.jpgUne chronique de Cassiopée

Viktor Kurt est un enquêteur atypique. Revenu de l’enfer de la drogue (où il s’était égaré suite un drame personnel), il en garde des traces et traîne derrière lui cette « casserole », ce lourd passé accompagné de nombreuses séquelles dont des pertes de mémoire importantes. Imprévisibles, elles l’obligent à résoudre rapidement ses enquêtes de peur d’oublier les indices récoltés (ou leur origine), les lieux visités, les raisonnements qu’il a ébauchés…. Il a également une relation très particulière, presque trop intimiste avec les victimes sur lesquelles il fait des recherches. C’est cet  homme, hors norme, que la commissaire Abigaël Gurtvard dérange la nuit du trente et un décembre pour se rendre sur les lieux d’un assassinat à la macabre mise en scène. En effet, un jeune homme a été exécuté et son corps se trouve adossé à une tombe dans un cimetière juif. Fait bizarre, sa carte d’identité n’a pas disparu comme si le tueur voulait être certain qu’il soit rapidement identifié. Qui a pu perpétrer ce crime ? Pourquoi le corps était-il présenté ainsi ? Délaissé par sa famille, ce jeune homme était en stage dans une clinique de chirurgie esthétique. Avait-il remarqué des malversations et a-t-on voulu  le faire taire ? Ou a-t-il été victime de ses fréquentations ?

Pour découvrir la vérité, Viktor est prêt à tout, même à flirter avec la ligne jaune, prenant des risques, se jouant des « lois ». Il est toujours dans le contrôle, ne laissant paraître aucune émotion, montrant un détachement qui déstabilise ses interlocuteurs.  Il a une volonté de fer pour que rien ne lui échappe,  comme il le ne fait pas dans l’empathie, il désarçonne ceux qu’il interroge et il peut les bloquer comme les obliger à se dévoiler….

J’ai aimé plonger dans les pensées de Viktor, sentir son esprit s’échapper, revenir, suivre ses tourments, sa vision des événements… Il est captivant dans sa façon d’être, il surprend et on a le souhait de mieux le comprendre, mieux le connaître… Je pense que c’est dû au fait que l’auteur lui a donné de la « consistance », il a du « corps », un charisme trouble et troublant et il est à lui seul, toute une histoire….  L’intrigue quant à elle, est reliée au passé et cela m’a paru très intéressant. Les policiers sont obligés d’aller fouiner un peu partout pour essayer de cerner les tenants et les aboutissants. Quant à la fin, elle est tout simplement bluffante.

Le style et l’écriture de Christophe Coquin sont incisifs, précis, porteurs de sens.  On sent la tension monter lorsque la situation s’aggrave et que la commissaire Abigaël devient de plus en plus nerveuse.  Les protagonistes existent à part entière,  ce ne sont pas simplement des figurants. Tous, dans ce roman apportent quelque chose à l’atmosphère, aux faits, que nous découvrons page après page.  Quant à la ville de Bruxelles, elle colle bien au contexte ainsi que la météo froide, neigeuse….

Ce récit a été pour moi la découverte d’un nouvel auteur au phrasé de qualité.  
« Internés »est un roman policier bien construit, où Viktor fascine avec sa part d’ombre, sans oublier l’approche psychologique des différentes personnes croisées au fil des chapitres. Un excellent moment de lecture !

Internés
Auteur : Christophe Coquin
Éditions : Book Envol (er Juin 2018)
ISBN : 9782379440007
270 pages

Quatrième de couverture

Bruxelles, nuit de la Saint-Sylvestre. Un corps mutilé d'adolescent est retrouvé adossé à une pierre tombale juive dans le cimetière abandonné du Dieweg. Viktor Kurt, consultant pour la police fédérale de Bruxelles est appelé par son amie, la commissaire Abigaël Gurtvard, pour l'aider à élucider ce meurtre. Viktor entame alors une course contre la montre, car ses pertes de mémoire risquent de lui faire oublier des indices qui l'emmèneront peut-être jusqu'à l'assassin qui, étrangement, a voulu laisser la carte d'identité de la victime sur la scène de crime.

 

 

 

 

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