Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10/06/2019

A corps perdu, de Marie Talvat et Alex Laloue

A corps perdu.jpgUne chronique de Cassiopée

Au nom du fils

Arsène Galien est flic. Suite à une opération qui ne s’est pas déroulée comme il le pensait, il a quitté la brigade criminelle et le terrain brûlant de l’action quotidienne, avec son taux d’adrénaline, pour un poste plus calme à l’Etat-Major. Mais cela ne s’est pas fait sans dégâts, il s’est perdu en chemin et la femme qu’il aimait l’a quitté. Elle a pourtant tout fait pour lui tendre la main, pour le maintenir à flots mais il était mal, si mal, qu’il n’avait pas la force de s’accrocher à ce qu’elle lui proposait. Il s’est noyé, dans l’alcool, les cigarettes, les rencontres d’un soir etc. Il a fui son regard bienveillant, elle a fini par baisser les bras, et leur amour s’est délité. Dix ans après cette rupture, il maintient un semblant d’équilibre au boulot. C’est une forte tête, un casse-pieds mais Yacine Chuck, l’ami de toujours, lui est resté fidèle.

Pauline, de son côté, a eu du mal à se remettre de cette séparation mais elle est maintenant mariée à Lionel, un homme riche et bon et elle se sent heureuse entre son époux, son travail de journaliste et son petit Gabriel qui a dix ans. Elle vit confortablement grâce à l’argent de celui qui partage son quotidien.

Ces deux-là mènent leur vie, chacun de son côté, jusqu’au jour où le fils de Pauline est enlevé. Réseau pédophile, vengeance, demande de rançon, tout est envisagé et envisageable. Elle est, comme toute femme placée face à un tel drame, perdue, affolée, angoissée, terrorisée à l’idée de ne jamais revoir son fils. Arsène qui apprend ce qui vient de se passer, se décide à l’aider en menant l’enquête, en parallèle de ses collègues chargés de l’affaire. Le fidèle Chuck va lui aussi se mettre en quête d’indices pour essayer de sauver le petit garçon.

Ecrit à quatre mains, par Marie Talvat  et Alex Laloue - qui ont eu les mêmes professions (journaliste et policier) que leurs héros- ce roman se dévore. Il alterne les points de vue (écrits à la première personne) entre les deux protagonistes. Certaines situations sont ainsi abordées avec un double regard, mais ce n’est pas systématique, ce qui évite la lourdeur d’une redite. L’intérêt de ces chapitres à deux voix est, entre autres, d’avoir des approches différentes : à cause de la place de chacun dans la vie de l’autre, mais aussi par l’intermédiaire des métiers qui n’observent pas les événements sous le même angle et bien sûr un aspect féminin et un masculin. Pour autant, on a n’a nullement le sentiment d’un texte haché où la parole serait distribuée tour à tour. Pas du tout, bien au contraire. Le récit est fluide, l’écriture agréable, posée, unie. Le style vif permet d’être tout le temps dans l’action. Et le côté psychologique, s’il n’est pas prédominant, est évoqué avec intelligence pour tenter de donner une explication aux exactions commises. Des thèmes intéressants sont glissés çà et là, même si ce n’est pas approfondi afin de ne pas casser le rythme.  Poids de la culpabilité, paradis fiscaux, influence de la mafia, embrigadements dans des réseaux, force de l’amitié, lourdeurs de certaines procédures, etc…. tout est décrit avec doigté. On sent que les auteurs parlent de ce qu’ils connaissent et ils le font bien !

Je n’ai pas vu le temps passer en lisant ce livre ! Je l’ai trouvé captivant, équilibré et agréable à lire !

 

Éditions : Plon (6 Juin 2019)
310 pages

Quatrième de couverture

Alors que sonne la quarantaine, le commissaire Galien a perdu ses illusions de jeune flic.  Jamais il n'aurait pensé que sa route croiserait à nouveau celle de Pauline Raumann, la seule femme qu'il ait jamais aimée et qui l'a quitté dix ans plus tôt. Mais lorsque le fils de cette dernière est kidnappé dans des circonstances étranges, Arsène Galien ne peut s'empêcher de se mêler de l'enquête.

 

Les commentaires sont fermés.