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09/03/2020

Obsession, de Michaëla Watteaux

obsession.jpgUne chronique de Cassiopée

Persona *

En 2008, elles étaient quatre copines, un été, au centre équestre. Quatre camarades de différents milieux mais réunis par la passion des chevaux et les vacances. Et puis, un soir, une envie, faire le mur, aller au bal et revenir discrètement… Mais au retour, il en manque une, Rose, celle qui avait un vieux vélo, que les autres n’ont pas attendue, se disant qu’elle finirait bien par arriver. Le temps a passé, les trois « survivantes » ne sont plus en contact. Chacune a essayé d’avancer cahin-caha, dans sa vie.

2020, l’une est devenue pharmacienne, l’autre est aux États-Unis, et la dernière veut devenir actrice. Avant d’arriver en France, elle avait vécu des choses très dures avec sa mère pendant la guerre en ex-Yougoslavie et ce traumatisme la suit, la perturbe encore. Elle a changé son prénom, a fait le nécessaire pour ne jamais oublier celle qu’elle a abandonnée. Se sent-elle encore coupable si longtemps après ? Elle ne sait pas, elle ne sait plus mais elle y pense souvent, trop peut-être… Son seul objectif est de réussir dans le métier de comédienne et elle ne lâche rien. Contactée par un écrivain qui veut raconter la disparition de Rose, elle se dit que cela lui fera du bien, à la manière d’une thérapie. Mais ce n’est pas si simple, elle est mal à l’aise avec les questions de l’auteur et son souhait de tout comprendre. Elle mélange un peu tout, elle se trouble, se torture les neurones, essaie de retrouver la stabilité et n’y arrive pas.  Est-elle en train de perdre pied ? Elle qui répond à une amie qui lui demande pourquoi ce choix d’activité professionnelle : « Tu n’as jamais eu envie de te dissoudre dans d’autres vies que la tienne, de changer de visage, de peau, pour provoquer le destin ? »

La construction du roman permet de suivre différents protagonistes. Chaque chapitre est précédé du prénom du personnage évoqué, de la date (ou moment de la journée) et du lieu où ça se déroule. Cela permet au lecteur de tout de suite situer les actions qu’il va suivre. A contrario, j’ai trouvé que cela « morcelait » beaucoup le récit. Au départ, il y avait presque un manque de liant, puis je me suis habituée à cette façon de faire et cela ne m’a plus gênée. Cela offrait finalement d’autres perspectives, et un autre angle de vue sur les situations exposées.

J’ai beaucoup aimé les nombreuses références cinématographiques, musicales (ah, EST (page 136), un de mes groupes de jazz préférés ;- ). Elles apportent un « fond » intéressant à l’intrigue et parfois même, éclairent Iris différemment.  Car il faut le dire, Iris est le cœur même de l’intrigue, elle nous file entre les doigts. Quand on croit la cerner elle nous échappe et on ne sait plus que penser d’elle, même si sa personnalité se dessine peu à peu. La policière qui se consacre aux cold cases, est également à découvrir.

Michaëla Watteaux a un style et une écriture rythmée, les contours de l’intrigue se mettent en place au fil des pages et les rebondissements maintiennent l’intérêt du lecteur. Je ne sais pas qui a décidé de la couverture mais elle est particulièrement bien choisie, en lien avec le titre de ma chronique et le contenu de ce recueil qui est un bon thriller psychologique, rappelant, si besoin est, que le passé nous poursuit toujours et qu’il faut apprendre à vivre avec (s’il a été douloureux), avant de devenir fou….

* film d’Ingmar Bergman

 

Éditions : City Éditions (5 Février 2020)
320 pages

Quatrième de couverture

Cela fait quinze ans que Rose Treymin a disparu lors d’une promenade en forêt. Personne n’a jamais revu la fillette. Depuis, Iris, qui accompagnait Rose, est hantée par la culpabilité de l’avoir perdue de vue ce jour-là. Lorsqu’un auteur à succès propose à Iris de raconter ce qui s’est passé pour son futur livre consacré à l’affaire, la jeune femme accepte, espérant ainsi tourner la page. Mais subitement, les fantômes du passé resurgissent.

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