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20/08/2020

Serial Tattoo, de Sylvie Allouche

Sérial tatoo.jpgUne chronique de Cassiopée

Ce livre est destiné à un public d’adolescents mais il peut être lu par des adultes. Ce que j’apprécie énormément chez Sylvie Allouche, c’est qu’elle ne prend pas les ados pour des gamins. Elle les prépare au monde adulte en abordant des thématiques fortes, importantes, réalistes et en démontrant certains travers de notre société.

A travers cette nouvelle enquête de Clara Di Lazio et de son équipe, elle présente les réseaux de ceux qui exploitent les jeunes étrangers en situation délicate. Toutes ces personnes qui sont venues ici et maintenant dans l’espoir d’une nouvelle vie et qui ne trouvent rien. Diplômes non reconnus, logements misérables, pas de papiers, pas de boulot, pas de salaire, pas de quoi vivre et au bout du chemin….rien. Alors lorsque quelqu’un fait miroiter un peu d’espoir, un peu d’argent, une porte qui s’ouvre….Pourquoi ne pas y croire, pourquoi ne pas essayer ?  Tout plutôt que la misère qui vous colle à la peau. Mais que de désillusions, que de drames…. Et dire qu’on vit dans le pays des droits de l’homme ….

L’auteur monte en puissance au fil de ses ouvrages, tant sur le fond que sur la forme. J’ai commencé ce récit tard, et je l’ai fini au milieu de la nuit. Je ne pouvais plus lâcher Clara et son équipe, je voulais savoir. Le suspense montait, l’angoisse m’étreignait les tripes. Je pense, comme je suis adulte, que le texte avait un retentissement encore plus fort. Je sais que ce qui est décrit existe, que le trafic d’être humains est une horreur, que ça rapporte des sommes fabuleuses à des gens sans scrupules. L’arrivée des migrants prêts à sacrifier un rein pour avoir une pièce d’identité en est la preuve. Comment notre monde peut-il tolérer ça ? Avec tous les moyens de traque policière de plus en plus sophistiqués, pourquoi on n’arrive pas à coincer ces trafiquants ? Je n’ai pas de réponse. Mais une chose est sûre, quand, même si c’est dans un roman, toute une équipe se bat pour sauver une jeune fille embarquée dans une sordide histoire, qu’est-ce que ça fait du bien !

Shaïna est une belle lycéenne africaine, racée, souriante, arrivée en France avec sa Maman et ses deux sœurs. Dans leur pays, elles avaient une vie agréable, elles étaient heureuses. Un jour, pour des raisons politiques, tout a basculé et il a fallu fuir. Arrivées en terre d’accueil, rien n’a été aisé et leur quotidien est ardu. Alors lorsqu’un homme lui fait miroiter une somme exceptionnelle pour un « travail », elle accepte. Sauver sa mère et ses frangines, c’est merveilleux pour elle. Elle sait qu’elle prend des risques, qu’elle va probablement souffrir mais elle est contente de faire quelque chose pour celles qu’elle laisse derrière elle. Sa génitrice va trouver les billets de banque et se rendre au commissariat pour lancer un appel au secours. Passant par là quand elle raconte son histoire, Clara, la commissaire décide de prendre l’affaire en main avec ses fidèles coéquipiers. Ils vont se battre pour essayer de retrouver Shaïna et au passage récupérer d’autres jeunes en fâcheuse posture.

L’enquête est rythmée, l’écriture vive et fluide. Pas un seul temps mort et des faits très crédibles. Dans le groupe d’enquêteurs, il y a une chef, Clara, mais chacun a sa place, importante, avec ses compétences, ses qualités, ses failles, ses faiblesses. Lorsqu’un d’eux flanche, a un coup de mou ; les autres lui redonnent l’énergie d’avancer. La solidarité n’est pas un vain mot entre eux et ce sont des liens forts qui les unissent. Les personnages sont (malheureusement pour quelques-uns) crédibles, décrits avec juste ce qu’il faut pour qu’on les visualise bien. Il en est de même pour les différentes situations. On sent que Sylvie Allouche s’est renseignée avant de rédiger pour que tout soit plausible. Plus elle écrit, plus ses textes sont étoffés, recherchés et c’est un vrai plaisir de la lire !

Éditions : Syros (20 Août 2020)
368 pages

Quatrième de couverture

Pourquoi la commissaire Clara Di Lazio remarque-t-elle cette femme nigériane qui se tient dans la salle d'accueil du commissariat ? Sans doute parce que la détresse d'Ayo Madaki est immense. Sa fille Shaïna a été piégée par un homme qui lui a proposé beaucoup d'argent. Le pire serait qu'elle ait été embarquée par un réseau de trafic de jeunes femmes. Pour la retrouver, Clara Di Lazio va suivre son instinct. Et impliquer son équipe corps et âme.

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