17/01/2021
A pas de loup, d'Isabelle Villain
Une chronique de Cassiopée
Combien sont-ils ces citadins stressés qui rêvent de campagne, d’équilibre, de rythme plus près de la nature, d’autogestion et de tranquillité ? Beaucoup sans doute mais combien d’entre eux franchissent le pas et surtout tiennent-ils longtemps loin des cinémas, de la ville, des espaces culturels et des magasins ? Rosalie, Philippe et leur fils Martin ont décidé de franchir le pas. Ils se sont installés à la Barberie dans les Alpes de Haute-Provence dans un éco-hameau.
Eco-hameau ou éco-village, qu’est ce que c’est ? Un ensemble de maisons à taille humaine où le but est de créer un lieu agréable, en harmonie, un endroit où chaque membre respectera les autres et l’environnement et pourra se « réaliser » avec ses qualités et ses compétences. Chacun profite des connaissances des autres trouvant ainsi sa meilleure place. Idyllique ? Sans doute, au moins dans sa description. Après, à voir au quotidien, lorsqu’il y a un problème …. Qui le gère, comment ?
Et un problème, ce matin-là, il y a en un à la Barberie. Martin n’est pas dans lit… Séparée de Philippe depuis quelque temps, Rosalie soupçonne son ex-mari d’avoir enlevé leur fils. Les autres enfants ne comprennent pas, leurs parents leur avaient dit qu’ils seraient toujours en sécurité dans ce coin de nature. Les adultes eux s’interrogent. Rosalie attend des nouvelles, espère et compte sur les amis du hameau pour l’épauler.
C’est par un subtil jeu d’allers et retours passé / présent que l’auteur nous explique comment les habitants sont arrivés à la Barberie et pourquoi ils ont choisi de s’y installer. C’est très intéressant car chaque personnalité est travaillée. Les raisons de leurs choix sont multiples et très représentatives de notre société. Certains chapitres appelés « jour 1/ 2/ 3 etc… » nous ramènent dans le quotidien du hameau : problèmes de repas, maladie (médecin ou pas ?), traces de loup (on tue ou pas ?), disparition du jeune garçon à gérer etc.
Le suspense monte en puissance au fil des pages de ce nouveau roman d’Isabelle Villain. Si au départ, on a l’impression d’entrer dans un village calme et paisible, on ressent très vite un malaise comme si certains des écocitoyens jouaient la comédie. L’aspect psychologique est détaillé et c’est ce qui permet au lecteur de s’imprégner de cette atmosphère particulière, de se dire que, peut-être, il y a un loup …
L’auteur maîtrise son sujet et a bien imbriqué les différents aspects de son récit. Plusieurs problématiques sont abordées, trop diront certains. Elle souligne les difficultés rencontrées lorsqu’on veut vivre en autarcie et à cela, elle ajoute un excellent thriller. L’angoisse s’installe, on ne sait plus à qui faire confiance, personne n’est vraiment net.
Je me suis laissée embarquer dans cette histoire, persuadée que j’avais tout compris. Cela n’a pas été le cas, des revirements de situations m’ont scotchée. L’écriture est fluide, accrocheuse, le style vif. Tout monte en puissance au fil des pages, un loup dans une bergerie, tout part en vrille, et le danger est là !
Éditions : Taurnada (14 Janvier 2021)
ISBN : 978-2372580809
240 pages
Quatrième de couverture
Lorsque Rosalie, Philippe et leur petit Martin, âgé de six mois, décident de s'installer à La Barberie, un éco-hameau niché en plein coeur des Alpes-de-Haute-Provence, c'est bien pour fuir un quotidien devenu trop pesant. Pour tenter une expérience audacieuse. Vivre autrement. En communion avec la terre et en harmonie avec les saisons. Mais l'équilibre de cette nouvelle vie va un jour se fissurer. Un grain de sable va s'infiltrer, déstabiliser et enrayer cette belle mécanique. Et ce très beau rêve va se transformer peu à peu en un véritable cauchemar.
20:55 Publié dans 01. polars francophones | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
Les commentaires sont fermés.