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07/03/2021

Kasso, de Jacky Schwartzmann

kasso.jpgUne chronique de Cassiopée

Kasso est un polar atypique au ton ironique et à l’écriture jubilatoire. C’est empli de dérision, on rit, on s’amuse et on se dit que, dans la vraie vie, il existe des escrocs comme Jacky (tout le monde a entendu parler d’un certain Christophe R…)

Parce qu’il ressemble à l’acteur Mathieu Kassovitz, Jacky Toudic vit de petites arnaques en profitant de la situation pour mettre de l’argent de côté (à l’étranger bien entendu). Il reste « raisonnable » et ne se fait jamais donner de trop grosses sommes, ce qui évite les poursuites. Et puis, de toute façon, les gens qu’il « vole » lui donnent tout cela de leur propre volonté alors pas de risques. Comme ça, il continue…

Il vient d’être rappelé à Besançon, sa ville natale, pour s’occuper de sa maman, qui a la maladie d'Alzheimer. Sa première visite à l’EPHAD le secoue et il réalise que ce genre d’établissement est cher. Il retrouve ses vieux copains, des discussions débridées et des soirées apéro à la morgue …..
Et sur Tinder, une belle femme pour un coup d’un soir et plus si affinités… Mais enfin, lui, il n’aime pas trop s’installer en couple, routine, fidélité, et amour régulier, ce n’est pas trop son trip. Pourtant, elle est belle Zoé… et intelligente en plus. Elle lui propose une entourloupe XXL, le genre de truc inratable qui vous met à l’abri pour des années. Notre sosie voit là une aubaine merveilleuse. Il va falloir s’organiser, bien surveiller ses arrières, trouver la mise de fond, les bons alliés et après tout va rouler !

C’est avec un style enlevé et corrosif, des dialogues pertinents et amusants, des anecdotes drôles, un phrasé réjouissant que Jacky Schwartzmann m’a emmenée dans son histoire, dans les délires du personnage principal. Et que ça fait du bien de trouver cette dérision bien pensée entre deux livres plus « sérieux ». Je me suis régalée, j’ai souri, j’ai ri, j’ai imaginé les scènes (tiens un petit film d’une heure là-dessus ce serait pas mal du tout avec ou sans le vrai Mathieu). On suit les réussites et les déconvenues de Jacky. Il est attachant dans sa naïveté, sa spontanéité et son manque de recul parfois. Il est enthousiaste et finalement il croit en lui d’une certaine manière. Il a aussi une relation qui m’a plu avec sa mère. Il est évident que pour lui, rien n’est aisé, que la découvrir dans cet état, perdue, ne le reconnaissant pratiquement jamais, est déstabilisant. Mais il essaie malgré tout d’être un bon fils. Les passages qui évoquent la maladie sont teintés d’humour mais d’humanité aussi.

Il n’y a pas pléthore de personnages et chacun a ses propres particularités. En plus tout se déroule dans le même coin, donc le lecteur se repère sans difficulté. J’ai lu ce livre rapidement, c’est une « récréation » agréable, et les thèmes abordés (la maladie, l’escroquerie, l’engrenage lorsqu’on a commencé un mauvais coup, l’amour qui peut rendre aveugle etc…) sont loin d’être stupides même si, globalement, tout est survolé. Cela donne une lecture plaisante, amusante avec son lot de rebondissements (certains sont un peu prévisibles mais c’est bien car je me disais « ah aha, moi j’y avais pensé !).

Je ne connaissais pas cet auteur et je suis enchantée de cette découverte littéraire !

Éditions : Seuil (4 Février 2021)
ISBN : 978-2021453966
226 pages

Quatrième de couverture

Après des années d'absence, Jacky Toudic est de retour à Besançon pour s'occuper de sa mère malade d'Alzheimer. Les vieux souvenirs et copains resurgissent. Les vieux travers aussi. En effet Jacky ne gagne pas sa vie comme les honnêtes gens. Son métier : faire Mathieu Kassovitz. Car Jacky est son sosie parfait, et vu que Jacky est escroc, ça fait un bon combo. Depuis des années, se faisant passer pour l'acteur, il monte des arnaques très lucratives.

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