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11/04/2021

Vol AF 747 pour Tokyo, de Nils Barrellon

Une chronique de Cassiopée

Huis clos en plein ciel

Commandant à la Brigade financière de la police judiciaire parisienne, Pierre Choulot fête son départ à la retraite. Pas très envie d’arrêter son activité professionnelle, de voir tous ses collègues s’agiter devant lui, d’écouter discours et compliments. Mais bon… Voilà le cadeau et c’est un billet d’avion pour partir à Tokyo avec sa charmante épouse d’origine japonaise. Sourires et remerciements de circonstances et on passe à autre chose.

Quelques semaines plus tard, c’est le moment du départ. Pierre est bougon. De nombreuses heures de vol sans cigarette alors qu’il a besoin de sa dose de nicotine, le temps va lui paraître long, très long. Sa femme a un livre, un roman policier, c’est comme si le boulot le poursuivait. Installé dans l’avion, il sent déjà le manque et a envie de fumer.

C’est calme, tout le monde est censé dormir mais Choulot observe et il s’aperçoit que le personnel navigant a l’air un peu paniqué. Et quand il se promène pour essayer d’en savoir plus, on le renvoie à sa place…Mais il voit bien que quelque chose ne tourne pas rond. Finalement, il s’avère que le cockpit est inaccessible, qu’il n’y a qu’un seul pilote à l’intérieur (malgré la règle des quatre yeux) et qu’il refuse d’ouvrir la porte. Enfin, c’est ce qu’on suppose vu qu’il ne répond pas et que le code d’urgence est inefficace. La porte finira par s’ouvrir et le pilote sera retrouvé mort (heureusement l’avion est en pilote automatique). Les deux co-pilotes vont être obligés de prendre la relève bien que l’un des deux soit très malade. Choulot, toujours en manque de clopes, voit là une belle occasion de se changer les idées. Et puis chasser le naturel… il va donc mener l’enquête le temps d’un vol, car forcément en vase clos, si l’homme ne s’est pas suicidé, c’est un meurtre.

Calmer le personnel, laisser dormir les passagers, prendre les choses en mains et résoudre l’énigme, en voilà une belle mission alors qu’on est retraité ! Pierre Choulot est ravi de replonger si vite dans ce qu’il aime par-dessus tout. Observer, questionner, recouper les indices, déduire.  Le lecteur se retrouve dans une atmosphère à l’ancienne, sans ADN, ni technologie excessive, on ramasse une poussière, on scrute le moindre petit signe, un mot, un geste, tout peut être interprété, compris pour aider à résoudre l’enquête.

Nils Barrellon a dû prendre beaucoup de plaisir pour rédiger ce roman. Il a dû se renseigner sur l’avion, son fonctionnement, ses « codes ». En ce qui concerne l’intrigue elle-même, il était nécessaire que ça se tienne, que ce soit possible, matériellement, sur la durée du trajet etc.
Son écriture est fluide, ça se lit rapidement et c’est plaisant. J’ai trouvé malin que le livre lu par l’épouse du policier apporte des éléments qui l’aident. Le choix, la place des passagers interviennent aussi, tout a son importance. J’ai particulièrement apprécié l’ambiance de ce récit, les références glissées ça et là et le sens du détail pour que les choses s’éclaircissent petit à petit.

La fin est astucieuse car la résolution est amenée de façon originale et si, on peut penser, que tout cela, ne serait pas vraiment ainsi dans la vraie vie, c’est tant mieux !

Éditions : Jigal (20 février 2021)
ISBN : 978-2377221073
242 pages

Quatrième de couverture

Ce n’est pas de gaîté de cœur que Pierre Choulot est dans cet avion en direction de Tokyo : le billet lui a été offert par ses collègues à l’occasion de son départ à la retraite. Lui qui adorait son boulot de commandant à la Brigade financière de la PJ parisienne, n’a accepté ce voyage que pour faire plaisir à son épouse, d’origine japonaise. Mais en plein vol, quand on retrouve le cadavre du pilote, seul, dans le cockpit verrouillé, le commandant Choulot va vite reprendre du service. Très rapidement, il découvre qu’aucune autre issue ne permet d’accéder au poste de pilotage ! Suicide ou assassinat ?

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