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20/03/2022

Je suis le feu, de Max Monnehay

max.jpgUne chronique de Cassiopée

Max (Amélie de son prénom de naissance) Monnehay est une jeune femme écrivain dont, je m’en excuse, je n’avais jamais entendu parler. Et je me demande bien pourquoi alors que je suis d’assez près l’actualité littéraire. Heureusement cette lacune est comblée avec la découverte de son nouveau et excellent roman.

C’est à la Rochelle que se déroule l’intrigue qu’elle nous présente. C’est une ville que je connais bien et j’ai eu du plaisir à visualiser les lieux, à sentir l’air marin, et à suivre certains personnages sur l’île de Ré que je fréquente également. De ce fait, beaucoup d’images se glissaient sous mes paupières et je verrai volontiers une adaptation filmée de ce récit. Certains protagonistes sont issus d’un précédent titre que je n’ai pas lu et ça ne m’a pas gênée. Donc n’hésitez pas, foncez !

Mais venons-en à l’histoire. Des femmes sont retrouvées égorgées, leur enfant est présent mais « protégé », les yeux bandés avec un casque diffusant de la musique. Comment sont-elles choisies, quel est le but poursuivi par le tueur, pourquoi épargne-t-il les petits ? L’enquête ne va pas être facile et les responsables décident de faire appel à Victor Caranne, un psychologue carcéral. Il côtoie des criminels multirécidivistes dans ses séances et il pourra, par son regard extérieur et acéré, apporter son expérience. On peut même espérer qu’il déterminera « une fiche type » de l’assassin afin que les enquêteurs le cernent et le coincent….

C’est en plein mois de Juillet que se déroulent les événements. L’équipe policière ne sait pas où ni comment orienter ses recherches. Il y a bien un petit quelque chose qui les interpelle. Le meurtrier est particulièrement doux avec les enfants, on aurait presque le sentiment qu’il veut les ménager malgré l’horreur des faits.  Il est donc nécessaire de le comprendre et d’affiner son profil d’où la présence de Victor.

Mais ce dernier n’est pas psy pour rien, il a sans doute choisi de « réparer » ses erreurs en prenant cette fonction. Mais est-ce suffisant pour se pardonner ? Il a une attitude complexe avec les autres, notamment avec son père et Anaïs une petite nouvelle au commissariat. Ils sont à fleur de peau tous les deux. Pas simple de dialoguer, de s’écouter, d’échanger dans ces cas-là. Ils ont dans l’obligation de collaborer pourtant.

J’ai particulièrement apprécié que l’auteur ait travaillé le côté psychologique des différents intervenants. Bien sûr, plusieurs ont été cabossés par la vie, mais pas de n’importe quelle façon, certains éléments sont recherchés et intéressants et n’ont pas été évoqués au hasard, ils sont liés à ce qu’ils sont devenus. Max Monnehay a aussi soigneusement installé les rapports, jamais anodins, entre les uns et les autres. L’écriture est agréable et accrocheuse, le style vivant avec quelques fois une pointe d’humour pour dédramatiser ce qu’on lit et souffler face à toute cette noirceur. Le rythme est maintenu par des situations qui ne sont pas forcément en lien avec l’enquête (entre autres, avec un ami de Victor qui est dans la panade). C’est une bonne idée car on ne reste pas focalisé sur une seule chose et on voit la vie des personnages en dehors de leur boulot. Quelques pages sont consacrées à l’égorgeur afin qu’on comprenne pourquoi il en est arrivé à de telles extrémités, elles complètent les réflexions de Caranne sur cet homme.

L’ensemble est tout à fait cohérent pour en faire un bon polar noir et abouti.

Éditions : Seuil (4 Mars 2022)
ISBN : 978-2021488135
400 pages

Quatrième de couverture

La Rochelle, mois de juillet. Une femme est retrouvée égorgée chez elle face à son fils de dix ans ligoté. C’est la deuxième en l’espace de quelques semaines et les flics n’ont pas la moindre piste. Le commissaire Baccaro va alors faire appel à Victor Caranne, psychologue carcéral et oreille préférée des criminels multirécidivistes de la prison de l’île de Ré. Mais le tueur est une ombre insaisissable qui va bientôt faire basculer la ville dans la psychose.

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