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19/12/2022

Inspecteur Lynley - Tome 21 : Une chose à cacher, d'Elizabeth George (Something to Hide)

chose.jpgUne chronique de Cassiopée

Dans son dernier roman, Elizabeth George relie une enquête pour meurtre à des sujets qui sont encore, malheureusement, d’actualité. Il s’agit de l’excision, et de l’infibulation, mutilations génitales féminines (MGF) pratiquées dans certains pays d’Afrique où ce sont des traditions ancestrales mais également en Europe. Certains s’emploient à combattre ces horreurs.

C’est le cas de la policière, Teo Bontempi, qui est membre d’une brigade luttant contre les violences faites aux femmes. On s’aperçoit très vite qu’elle a été assassinée mais par qui et pourquoi ? Ce sont l’inspecteur Thomas Lynley (qui assure un intérim), Barbara Havers et Winston Nkata qui vont mener l’enquête. Personnages récurrents de l’auteur, c’est un plaisir de les retrouver, d’autant plus que Deborah et son mari sont également présents. Si, comme moi, on les « suit » depuis le début de leurs aventures, on peut voir l’évolution de leurs relations, de leur quotidien et c’est très intéressant.

Mais ce qui l’est encore plus, c’est la façon dont l’auteur nous plonge dans le thème qu’elle a choisi d’évoquer. Qu’elle le fasse avec des jeunes filles ou des femmes qui vont être amputées ou celles qui ont déjà souffert, elle porte une belle réflexion sur les raisons d’agir ainsi. On sent vraiment tout le poids des traditions et la volonté pour certaines mères de rendre leur enfant plus « aimable » pour un homme. Comme si seul le plaisir masculin comptait ! Dominées, habituées à se soumettre, elles obéissent sans songer à la souffrance infligée, à d’autres possibilités car pour elles, il n’en existe pas.

En ce qui concerne les investigations pour le crime, les enquêteurs se rendent compte assez rapidement que certaines personnes ne sont pas claires et jouent un double jeu. J’ai beaucoup aimé les différentes relations familiales qui sont présentées. Elles sont quelques fois complexes comme dans la vraie vie. Ce n’est pas toujours simple de se comprendre !

Je pense que certains lecteurs reprocheront des longueurs à ce livre. Personnellement, elles ne m’ont pas gênée, j’ai apprécié de voir comment se tissaient les rapports entre les uns et les autres, comment étaient exploités les témoignages divers et variés.

Et puis, c’est avec bonheur que j’ai retrouve les protagonistes que je connais depuis longtemps.

L’écriture et le style sont fluides (merci à la traductrice). Même si les faits s’installent doucement, il y a des événements nouveaux, des indices troublants, ou pas, qui arrivent et relancent pour mettre du rythme. Ce n’est sans doute pas le meilleur recueil de l’auteur mais par les thématiques qu’il aborde, il vaut le détour.

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Nathalie Serval
Éditions : Presses de la Cité (6 Octobre 2022)
ISBN : 978-2258195585
658 pages

Quatrième de couverture

Teo Bontempi, membre d'une brigade luttant contre les violences faites aux femmes, succombe à l'hôpital après avoir été retrouvée inconsciente dans son appartement londonien. Thomas Lynley et ses adjoints, Barbara Havers et Winston Nkata, découvrent bientôt lors de leur enquête que la policière, d'origine nigériane, avait été excisée dans son enfance. Teo s'intéressait d'ailleurs à une clinique qu'elle soupçonnait de mutilations génitales médicalisées, une pratique qui suscitait l'hostilité des exciseuses locales. Mais peut-être faut-il plutôt chercher les raisons de la mort de Teo dans sa vie privée ?

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