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14/01/2012

Les "Petits Noirs" de Krakoen.

petitnoir.jpgKrakoen, ce vivier d’auteurs de polars francophones, vient d’avoir une initiative originale avec la création d’une  nouvelle collection baptisée « Petit Noir ».

Bof, penserez-vous peut-être en haussant les épaules, la belle affaire ! Pour un éditeur, comme pour grand couturier, c’est quand même la moindre des choses que de créer une nouvelle collection, non ? 
Certes. Sauf que  cette collection là n’a pas son équivalent ailleurs.

Chaque livre de Petit Noir (vendu 2,80 €, un prix très raisonnable) est constitué d’un  texte très courts, d’une quinzaine de pages maxi. Autrement dit : une nouvelle. 
Pour démarrer la collection, ce sont cinq auteurs réputés de Krakoen qui s’y sont collés et nous livrent les résultats de leur travail, à savoir : José Noce, Jeanne Desaubry, Gérard Streiff, Max Obione, Claude Soloy.   Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces « Petits Noirs » sont très serrés et très corsés !

Snipper bleu, de José Noce, nous raconte un bref morceau de l’histoire d’Erri, un tueur professionnel qui ne tue « que les nuisibles » et fait une drôle de rencontre avec une étrange et séduisante femme : Lucia.

Super haine, de Jeanne Desaubry, ou comment emprunter un bébé pour piquer tranquille dans un supermarché, un « SuperN ».  Et comment ça peut déraper…

Rouge/Blanc de Gérard Streiff, qui démarre dans un lieu très sélect, l’hôtel du Crillon, avec le gratin des sommeliers et des cavistes, et qui s’achève toujours au même endroit mais d’une façon totalement inattendue et pas très « sélect » !

Gun, ou l’ambition mortelle d’un petit commerçant du sexe. Dans cette nouvelle de Max Obione,  nous voyons  comment les initiatives d’un petit commerçant du sexe, qui veut agrandir son commerce selon l’adage « faire travailler plus de filles  pour gagner davantage », finissent par mal tourner… pour lui.

Pigeon d’hiver, de Claude Soloy, dans lequel celui-ci, avec son style inimitable nous présente une histoire étrange, mélancolique et noire, très noire, qui débute sur un banc public du jardin municipal.

Ces cinq histoires  nous embarquent dans l’imaginaire de ces cinq auteurs,  le temps  d’un voyage de quelques minutes. Le temps de prendre un petit noir à la terrasse d'un bistrot.  Une récréation.  Une  lampée d’alcool fort, très fort,  qui nous fait légèrement tourner la tête avant de nous laisser retrouver  notre vie habituelle, tellement plus sage.

Cette  initiative sympathique et originale  mérite de trouver  son public.  La seule question qui se pose est celle de la diffusion. Impossible pour l’instant de trouver les livres de Krakoen dans les librairies de quartier. Il faut les commander à l’éditeur, qui n’a pas prévu sur son site une  vente en ligne avec paiement possible en direct par CB.  Autrement dit : il faut envoyer un chèque. Cette méthode de diffusion préhistorique, peut à la rigueur fonctionner pour des romans (avec quand même un  gros handicap pour la diffusion) mais  pour des fascicules vendus à un prix aussi bas,  elle risque d’être rédhibitoire lorsque  les frais de transport sont  aussi élevés (sinon plus) que le prix du livre.

Mais je suppose que les têtes pensantes de Krakoen auront pensé à tout et trouvé la parade. En tout cas je le leur souhaite, car au vu des cinq premiers livres de la collection, ces Petis Noirs méritent largement d'être goûtés par les amateurs !

Jacques