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04/03/2019

Entretien avec Jean-Louis Nogaro

jean-louis nogaro,éditions caïmanCassiopée a demandé à Jean-Louis Nogaro, le fondateur des éditions Caïman, de nous parler de son aventure éditoriale.

C. Pourquoi « éditions du Caïman » ? Pour être « Caïman parfait » : -)) ?

JLN Exactement ! Plus sérieusement, c’est mon animal fétiche, une bestiole qui n’évolue pas beaucoup depuis les temps préhistoriques… mais qui est encore là ! Et puis, moins sérieusement, sur un malentendu, si un mécène a envie d’investir légalement aux Caïman… il le peut désormais ;)

C. Qu’est-ce qui pousse un professeur des écoles, écrivain à ses heures, à devenir éditeur ? N’y-a-t-il pas déjà trop de monde sur ce marché ?

JLN On n’est jamais trop nombreux dès lors qu’il s’agit de culture, à mon avis. Et nous essayons d’apporter notre pierre singulière à l’édifice. Nos trois collections principales ne sont pas spécialement prisées par nos collègues : du polar ancré sur des territoires, des nouvelles, des titres jeunesse abordant des thématiques souvent sombres…

C. Comment choisissez-vous vos auteurs ? Avez-vous un comité de lecture ? Si oui, combien de livres sont lus par an, et combien sont publiés ?

JLN Deux cas se présentent :

- Nous avons pour principe de publier les nouveaux titres des auteurs nous ayant déjà fait confiance, s’ils le souhaitent. Quitte à, parfois, lancer de nouvelles collections pour entrer dans les clous. C’est le cas de la toute nouvelle collection « Noire » créée pour permettre à Valérie Allam, puis à Jof Brigandet, de publier leurs derniers textes.

- Nous souhaitons également nous renouveler, chercher de nouvelles plumes, des auteurs qui peuvent apporter quelque chose de nouveau, de par leur style et/ou les thèmes qu’ils abordent. Pour ce faire, trois étapes : 1. Je lis les trois premiers chapitres et, si le livre présente le potentiel attendu, je le transmets aux membres du comité de lecture disponibles et intéressés. 2. Si la majorité des membres valide le texte, je le lis dans son intégralité. 3 On « tranche » et le travail avec l’auteur retenu peut commencer.

C. Vous fixez-vous un nombre de publications par an ?

JLN Quatre à cinq titres. Plus, ce serait bien… mais c’est déjà beaucoup de travail : nous ne nous contentons pas de faire imprimer des livres, on essaie aussi de les faire connaître, entrer en librairie… et chez leurs lecteurs !

C. Pouvez-vous me donner : une couleur/ un verbe/ un adjectif/ pour définir les éditions du Caïman ?

JLN Noir pour la couleur, bien sûr. (Les caïmans noirs sont les plus grands ;)) Le verbe : lire-lire-lire et lire encore. L’adjectif pourrait être « combatif ». Pas contre les autres éditeurs, mais pour survivre dans ce milieu, il faut aller de l’avant, chercher de nouveaux débouchés, oser, pousser des portes, improviser, sentir l’air du temps, etc.

C. Y-a-t-il des auteurs (autres que ceux que vous publiez) que vous lisez presque toujours ?

JLN Avant d’être éditeur, j’étais un gros lecteur… Maintenant, et c’est un regret, je ne lis que deux ou trois autres titres par an. Mais avant, je ne manquais pas les nouveaux Connely et Déon Meyer pour le polar et Olivier Adam pour la littérature plus générale.

C. Quelle est la chose la plus agréable dans la fonction d’éditeur ? Et la plus difficile ?

JLN La plus agréable, pour moi, les salons avec des auteurs du Caïman pour le côté convivial et souvent festif. La plus difficile ? Les fins de mois !

C. Que pensez-vous des fêtes du livre, des salons littéraires ?

JLN Un passage obligé et très agréable pour la plupart d’entre eux. La rencontre avec les lecteurs, blogueurs, auteurs, éditeurs, tout le petit monde du livre est nécessaire pour nous qui ne remplissons pas les têtes de gondole des librairies et ne squattons pas les plateaux TV…

C. Un vœu en lien avec la lecture pour 2019 ?

JLN Oui… Nous sommes en train de chercher, très activement, de nouveaux débouchés pour certains livres. Nous avons lancé de nombreuses lignes, ça commence à mordiller les appâts, alors… sait-on jamais ?

C. Avez-vous quelque chose d’autre à partager ?

JLN Bien sûr ! Un grand merci à vous de nous ouvrir l’espace de votre blog. Et je vous souhaite, ainsi qu’à vos lecteurs, une année « polar » exceptionnelle !